Oued Tamanart et Aït Mansour.
Cette semaine nous reprenons notre vie nomade, les pistes et les bivouacs, en solitaires cette fois. Notre objectif : monter par l’Oued Tamanart et la vallée des Aït Mansour vers Tafraoute où va se dérouler une grande fête, le Festival des amandiers.
Lundi 12 mars 2018 :
Difficile de quitter Hassan et Alia ce matin : comme d’habitude, ils veulent nous garder pour partager le couscous et aller « à la dune » avec les enfants l’après-midi. Nous prenons avec eux le petit déjeuner (le deuxième pour nous !) composé de soupe d’orge, de pain et de thé vert avant de faire nos adieux … les bras chargés de légumes du jardin !
Direction Fask puis Taghjijt (arrêt pique-nique à l’ombre d’un bouquet de palmiers) et enfin Icht au long de routes superbes.
Entre Taïdalt et Taghjijt ...
L’anecdote du jour : nous écoutons de temps à autre la radio marocaine et notamment Médi 1, qui diffuse d’excellentes musiques et infos. Une particularité : elle est bilingue français – arabe.
Généralement les créneaux de chaque langue sont alternés mais le matin une animatrice aborde des sujets de société avec des invités et là, ce qui nous amuse beaucoup, les deux langues sont fréquemment mêlées. Quelle virtuosité pour passer de l’une à l’autre !
En voici un petit exemple avec pour cadre la piste de Tighmert qui mène chez Saliha …
Mardi 13 mars 2018 :
Après quelques kilomètres de goudron entre Icht et Tamanart, nous nous engageons sur la piste dans l’oued du même nom, cap au nord vers Tafraoute. Pas de sable aujourd’hui, du caillou, du caillou, et encore du caillou !
Comme le lit de l’oued occupe toute la vallée, la piste serpente sur les galets, à gauche, à droite ou parfois au milieu selon la configuration du terrain. Nous progressons à petite vitesse ce qui nous laisse tout le loisir d’admirer les magnifiques plissements des montagnes de l’Anti-Atlas dans lesquelles l’oued a tracé sa route et quelques cabanes de pierres entourées d’enclos pour les bêtes dont certaines sont occupées par des bergers.
Dans l'oued Tamanart ...
Rencontres sympathiques : une élégante huppe et quelques gentils écureuils de Barbarie.
Huppe fasciée et écureuil de Barbarie ...
Pour profiter pleinement de ces paysages grandioses, nous nous arrêtons dès 15 h 30 sous un petit promontoire.
Vues d'en bas et d'en haut (Nickie et Trottinette sont bien petites) ...
La nuit tombée, dans un silence absolu, nous pouvons admirer un de ces magnifiques ciels étoilés comme on n’en voit pas chez nous …
Voici quelques images de cette belle journée.
L’anecdote du jour : dialogue à Icht, pendant que nous faisons le plein d’eau, avec une camping-cariste probablement briefée auparavant par son mari …
- « Vous n’avez pas des problèmes avec votre moteur ? »
- « Bah, non, je ne crois pas … »
- « Il fait un drôle de bruit, je pense que vos injecteurs se dévissent ... »
Mais où est-ce qu’ils vont chercher tout ça ?!!!
Mercredi 14 mars 2018 :
Il nous reste quelques kilomètres à faire ce matin dans le lit de l’oued avant de retrouver le goudron près d’Aït Abd el Kader, ses vieux ksour et son ancien fort français.
Aït Abd el Kader : un vieux douar et l'ancien fort français près du cimetière ...
Juste le temps d’un nescafé dans un petit bistrot croquignolet et nous prenons la route de la vallée des Aït Mansour.
Le café sur la place.
Une route incroyable qui serpente au long de la palmeraie, coincée au fond d’une gorge impressionnante.
Vallée des Aït Mansour.
Puis soudain les palmiers disparaissent, comme ils étaient apparus à l’autre extrémité, et la route s’élève jusqu’à 1.650 mètres dans les paysages minéraux agrémentés de quelques amandiers en fleurs qui annoncent Taftraoute et ses amas de granite rose.
Non loin du col ...
Après un tour en ville en début d’après-midi, nous retrouvons Jean et Christine pour un joli bivouac près des Blue Rocks, les rochers peints par le belge Jean Vérame. En fin de journée la lumière y est met en valeur tous ces blocs de roches aux formes étonnantes.
La route du jour …
L’anecdote du jour : deviendrions-nous un peu sauvage après ces moments passés dans des lieux désertiques ?
A peine arrivés à Tafraoute, j’ai deux altercations avec des autochtones (c’est bien la première fois depuis deux mois que nous sommes au Maroc).
La première avec un gardien de parking qui nous extorque deux dirhams pour cinq minutes d’arrêt.
La seconde avec un rabatteur de touristes qui nous aborde d’un tonitruant « Alors les ventrachoux ?!!! ». Je connais bien cette accroche (je pense que certains marocains connaissent bien mieux que nous les départements français, dans le but d’engager la conversation et dans l’espoir de proposer qui un tapis, qui une excursion …). Comme le gardien de parking m’a déjà bien énervé, je l’envoie promener un peu sèchement …
Nous avions perdu l’habitude de ces lieux où la chasse au touriste est le sport local. Il faut dire que Tafraoute semble le rendez-vous d’une bonne partie des camping-caristes voyageant au Maroc, une manne pour qui veut gagner facilement sa vie en pratiquant des prix exorbitants !
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