2017 - Rencontres à Tighmert

L’oasis de Tighmert, proche de la petite ville de Guelmim, est un de nos lieux favoris au Maroc et nous ne manquons jamais de nous y arrêter quelques jours quand nous descendons vers le grand sud. Ce lieu dégage une impression de grande sérénité et de plus nous y faisons toujours de belles rencontres.
Ce séjour ne dérogera pas à la règle …

Vendredi 17 février 2017 :
Ce matin nous prenons la piste pour Tadalt pour aller manger le couscous du vendredi chez notre ami Hassan et sa famille. Le parcours nous est désormais familier : passage le long de l’oued jusqu’au barrage qui alimente la palmeraie, petit arrêt aux sources chaudes de Fask puis navigation sur les pistes qui sillonnent le grand plateau jusqu’à Tadalt. 
Rencontre insolite : un groupe de 25 jeunes danois, dont le séjour est organisé par Saliha, se trouve ce midi chez Hassan. Ils viennent d’arriver au Maroc et sont quelque peu en état de choc : fatigue du voyage plus chaleur plus découverte d’un environnement saharien si différent du leur, voilà beaucoup de changements pour eux !
Nous sommes invités à partager leur programme des prochaines 24 heures : repas chez Hassan puis bivouac dans les dunes à El Bordj, le village voisin à une vingtaine de kilomètres. Après le repas, nous prenons donc la suite de leur petit convoi et après une étape aux gravures rupestres qui se trouvent sur notre chemin, nous gagnons El Bordj où nous découvrons un très beau site dans les dunes.
 

Après avoir bien batifolé dans les dunes, tout ce petit monde se retrouve sous la grande tente pour des jeux et des chants avec la joyeuse équipe des jeunes marocains de Tighmert, en attendant les tagines … qui se feront un peu désirer (surtout pour les danois qui ont probablement l’habitude de diner vers 18h 30 !).

L’anecdote du jour : une bonne idée de Saliha, les danois voyagent dans de vieux Land Rover qui servent de taxis dans la région. Le plus jeune d’entre eux est de 1977. Quant au kilométrage …
 

L’image du jour : toujours surprenant de voir représentés des éléphants, des autruches, des rhinocéros … en ces lieux désormais désertiques.
 

Samedi 18 février 2017 :
Nous quittons provisoirement les danois pour rejoindre Tadalt en compagnie de Hassan car nous y sommes invités à déjeuner en compagnie de sa famille. Non sans avoir pris un dernier thé sous la tente avec Boussad, l'organisateur du bivouac.
 

En chemin, nous nous arrêtons au village d’El Bordj car Ramdane, un des chauffeurs des danois, a insisté pour que nous allions y prendre un (troisième) petit déjeuner dans sa maison. Comme il est sur la route avec les danois, nous sommes reçus par sa femme et un de ses neveux. Thé, café, dattes, cacahuètes, gâteaux secs… Et un pain tout juste cuit pour nous dans le four traditionnel, délicieux trempé dans l’huile d’olive et (ou) le miel !
Il est déjà midi quand, après avoir visité la maison traditionnelle de Ramdane de la cuisine jusqu’au grenier, nous reprenons la route de Tadalt.
Chez Hassan, Aliha et tous les enfants nous attendent pour le tagine. C’est évidemment plus calme que la veille et le tagine, dégusté sous les arbres dans la cour est absolument délicieux. Le meilleur depuis notre retour au Maroc.
Ce magnifique moment de convivialité s’achèvera dans les rires avec la réalisation du tatouage au henné, à la mode marocaine, des mains de Nickie ! Qui repartira en prime avec un gilet tricoté par Aliha spécielemnt pour elle ...
 

De retour en fin d’après-midi à Tighmert notre journée n’est pas finie car il y a à 18 heures un concert réunissant des groupes locaux à Guelmim, dans les jardins Touaghil. La qualité des groupes est variable et surtout la musique est interrompue sans cesse par des officiels qui viennent tenir de longs discours, à la gloire du roi et des autorités locales si nous avons bien compris. Un peu déçus, nous rentrons diner à Tighmert avant la fin…
 

L’anecdote du jour : chez Ramdane l’accueil et la générosité sont exceptionnels. Le « petit déjeuner » est à peine entamé que sa femme nous propose de déjeuner ce que nous ne pouvons accepter puisque nous sommes déjà invités chez Hassan. Mais nous repartirons avec des œufs et de l’eau de pluie recueillie dans sa citerne (« La meilleure eau ! » dixit Hassan). J’allais oublier qu’à notre arrivée on nous a enduits de parfum et bien sûr mis la télé en route pour nous faire plaisir !
Quand on pense à tous ces gens qui nous disent « Vous n’avez pas peur d’aller au Maroc ? » !!!

L’image du jour : au bord de la piste, un vieux cimetière de l’époque pré-islamiste reconnaissable au fait que les tombes sont orientées en tous sens. Pour les tombes musulmanes, le mort est enterré sur son côté droit et la tête au sud pour avoir le regard dirigé vers La Mecque.

Dimanche 19 février 2017 :
Au programme du matin, promenade dans la palmeraie. Nous ne ferons pas beaucoup de kilomètres à cause des rencontres (et des bavardages qui s’en suivent) avec des européens qui ont choisi de vivre dans cet endroit paisible.
L’après-midi nous accompagnons Eli, une française résidant à Tighmert, qui veut faire voir à des amis touristes un lieu qu’elle a découvert récemment. L’endroit, situé à une vingtaine de kilomètres de  Guelmim est très beau et peu connu. Près du village de Laksabi, l'oued Assaka a formé des cascades et des bassins dans des dalles de schistes avant de poursuivre sa route dans le désert.
 

L’après-midi nous accompagnons Eli, une française résidant à Tighmert, qui veut faire voir à des amis touristes un lieu qu’elle a découvert récemment. L’endroit, situé à une vingtaine de kilomètres de  Guelmim est très beau et peu connu. Près du village de Laksabi, l'oued Assaka a formé des cascades et des bassins dans des dalles de schistes avant de poursuivre sa route dans le désert.

Nous y faisons une agréable promenade malgré le temps nuageux et frais qui nous a fait ressortir nos anoraks du coffre.
Le soir nous avons tout juste le temps de finir notre repas avec Zineb à la Maison Saharaouie avant que Saliha ne revienne avec les danois et quelques jeunes marocains. Nous prendrons le thé avec eux accompagnés par les chants et la musique.
 

L'anecdote du jour : nos amis marocains nous régalent régulièrement de quelques néologismes en français. Au restaurant, l'eau pétillante est appelée "la gazerie". Ou bien quelqu'un chargé de vous transmettre des salutations vous dira "Rachid vous a bonjouré !". Un enfant turbulent sera surnommé "le bétiseur" ...
Liste non exhaustive bien sûr !

L'image du jour : le plus jeune fils de Hassan, Mohammed, fait précisément partie de ceux qu'on appelle les "bétiseurs". C'est pourquoi il a été puni par la confiscation temporaire de son vélo. Et pour prévenir toute tentative de tricherie, le vélo a été mis hors d'atteinte sur le toit de la cuisine !