De Tagounite à Tata.
Le beau temps est revenu : pas de pluie en vue et le vent est tombé.
Les conditions sont donc bonnes pour rejoindre Tata par la piste. Deux jours d’ergs et de regs, de sable et de cailloux, deux jours dans des paysages sahariens grandioses …
Jeudi 1er février 2018 :
Nous reprenons la route vers le sud et Tagounite où, après avoir fait le plein, nous nous engageons sur la piste qui mène à l’oasis sacrée et à l’erg Chegaga. La progression est lente et sur les nombreux passages caillouteux nous sommes bien secoués. Quelques arrêts sont nécessaires pour remettre dans les placards ce qui en est tombé et trouver des solutions pour assurer une meilleure fermeture. Il faudra aussi bricoler le réservoir d’eaux usées dont une sangle a lâché …
… et le coffre arrière que nous retrouvons ouvert et tout voilé. La faute à quelques chameaux que nous avons voulu voir de plus près et qui m’ont fait prendre brutalement une grosse saignée. Dans l’histoire nous avons perdu une cale que nous retrouvons au prix de quelques kilomètres à rebrousse chemin.
Avec tout ça nous n’arrivons à l’oasis sacrée que vers 15 heures.
L'oasis sacrée.
Il se trouve que c’est un des check-points du rallye et donc nous n’en avons pas fini avec les concurrents du Mhamid Express, nous en croisons quelques-uns annoncés par des nuages de poussière.
Une petite pause et c’est reparti en direction de l’erg que nous atteignons vers 6 heures pour installer le bivouac entre deux dunes.
Bivouac à Chegaga.
Voici vue du ciel la route que nous avons suivie, y compris le retour en arrière pour récupérer notre cale et un petit détour près de l'oasis sacrée pour chercher (et trouver !) une géocache. Et oui, même dans le désert il y en a !
L’anecdote du jour : alors que nous sommes en vue des grandes dunes de Chegaga, je louvoie entre des petites zones sablonneuses quand l’une d’elle me barre la route. Je pense franchir la trentaine de mètres qui me séparent du « dur » mais c’est plus mou et profond que prévu : c’est notre premier plantage avec Trottinette !
Il ne reste plus qu’à dégonfler les pneus, sortir la pelle et les plaques à sable pendant que Nickie va reconnaitre le terrain devant nous et chercher la piste. Elle revient accompagnée du renfort de deux garçons et leur père qui me prêtent main forte. Cette fois j’engage la seconde en courte et Trottinette sort très bien du sable.
Au moins nous aurons fait un heureux : le petit garçon, qui va pieds nus, récupère une belle paire de chaussures qui va lui éviter bien des blessures par les épines.
Vendredi 2 février 2018 :
Le soleil se lève quand nous émergeons de notre sommeil.
Instruit par ma mésaventure de la veille je m’engage tout de suite en vitesses courtes et les pneus bien dégonflés sur la piste qui serpente entre les dunettes pendant plusieurs kilomètres. Dans ce sable mou, nous avons l’impression d’avancer sur un petit bateau ballotté par les vagues mais la 3ème courte est bien efficace et nous retrouvons bientôt des terrains moins stressants.
Voici la trace Relive de la journée. Le tracé semble fidèle mais il faut croire que de temps en temps le GPS est blagueur : vous noterez que Trottinette est créditée d'une pointe à 196 km/h !
Même sur le lac Iriki, où j'ai roulé vite, ça fait un 1 en trop ...
Un grand troupeau de chameaux sort comme nous de l’erg avec son berger … à mobylette !
Sur le reg avec les chameaux ...
Il a plu sur la région récemment et de nombreux troupeaux profitent de l’herbe si rare ici.
Nous atteignons rapidement le lac Iriki : il est suffisamment sec pour que nous le traversions sans problèmes. Bien qu’il ne soit pratiquement jamais en eau depuis que des barrages ont été installés en amont, il arrive qu’il soit très boueux en cas de fortes pluies.
Après l’avoir traversé, nous prenons la piste « du Dakar », tracée pour les besoins du rallye lorsqu’il était encore africain. On s’y repère toujours grâce aux gros tas de sable qui servent de balises.
Cette piste longe la frontière algérienne et les militaires marocains y ont depuis peu installé des barrages.
Dans l’après-midi nous retrouvons le goudron pour les cent derniers kilomètres et la petite ville de Tissint où un petit arrêt thé est bienvenu. A noter au passage, le soin pris par un camionneur local pour son bel engin …
Arrêt à Tissint.
Encore un arrêt photo pour la kasbah d’Akka Iguern et nous rejoignons Tata où une bonne douche sera la bienvenue.
L’anecdote du jour : malgré l’éloignement de tout et les risques d’inondations, trois cafés ont été installés en plein milieu du lac Iriki et surgissent tels des vaisseaux fantômes sur une mer ultra plate. Autant dire que les clients ne se bousculent pas : nous n’avons pas rencontré un seul véhicule de toute la journée sur cette piste …
Et pour finir, le film de la journée ...
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