De Tighmert à Assa.
Après une petite escale à Tighmert puis Taïdalt, nous reprenons les pistes pour aller découvrir les abords du Draa, le plus long fleuve du Maroc. Du moins quand il atteint la mer, ce qui est rare car il doit traverser pour cela de grandes zones de désert !
Cette fois nous sommes accompagnés de deux autres véhicules : Philippe et Catherine, anciens propriétaires de Trottinette qui roulent maintenant dans leur bel Iveco 4x4 et Jean et Christine, avec leur cellule sur le gros Dodge RAM. Nous avons déjà voyagé ensemble à plusieurs reprises et nous savons que tout se passera à merveille dans ce petit groupe …
Samedi 3 février 2018 :
Après quelques courses dans la petite bourgade de Tata (prononcez Tâtâ à la marocaine), nous reprenons la route, goudronnée cette fois, vers Tighmert.
La route est très belle, malgré le fort vent qui lève la poussière et le sable et masque parfois le paysage. Elle est parsemée d’oasis de montagne et environnée de reliefs aux plissements spectaculaires.
Paysages entre Tata et Guelmim.
A Tighmert nous retrouvons Jean et Christine qui arrivent du nord ...
L’anecdote du jour : vers 14 heures nous passons à Icht où nous avons souvent fait étape au Borj Biramane tenu par deux sympathiques français. Nous y faisons une petite halte car il s’y trouve une machine à Nespresso, une rareté au Maroc.
Comme nous disons aller à Sidi Ifni, on nous confie les clés d’une chambre à ramener au Logis de la Marine, une belle maison d’hôtes située au-dessus de la plage. Des clés malencontreusement amenées ici par un voyageur distrait.
Ainsi va La Poste au Maroc …
Dimanche 4 février 2018 :
Journée très tranquille à La Maison Saharaouie : un peu de bricolage, la mise à jour du blog, les palabres avec Jean, Christine, Saliha et Zineb … occupent une bonne partie de la journée.
Quelques courses à Guelmim en fin d’après-midi avant le diner. C’est désormais Zineb, la fille de Saliha, qui fait la cuisine et elle nous a préparé un délicieux aïch (semoule d’orge) avec du poulet grillé.
Vers 22 heures une petite pluie fine commence à tomber …
L’anecdote du jour : j’ai retrouvé aujourd’hui à Guelmim le plaisir du barbier. Il y a près du petit marché une rue où les boutiques de coiffeurs sont à touche touche. Il suffit de choisir au hasard.
Pour moins d’un euro je suis rasé de près, barbe taillée, cheveux peignés …
Lundi 5 février 2018 :
Après avoir fait nos adieux à Saliha et Zineb nous quittons Tighmert pour rejoindre Taïdalt par la piste. Le problème est qu’il a plu cette nuit et nous sommes ce matin dans une grande mare d’eau et de boue. La sortie de la palmeraie sera un peu olé olé car la boue collante adhère aux pneus et, même en 4x4, j’ai l’impression de conduire sur du verglas. J’arrive toutefois à éviter les palmiers avant le goudron.
Juste avant l’entrée de la piste, deux véhicules bien crottés se présentent face à nous. Nous nous arrêtons : c’est Gérard Rouquier, du « Maroc en 4x4 » et deux amis allemands. Ils viennent de galérer dans la boue pendant une heure et nous déconseillent de nous engager sur la piste ce qui nous semble sensé. C’est donc par la route que nous allons chez Hassan.
Comme d’habitude nous y recevons un accueil formidable et toute la famille nous saute au cou.
Comme d’habitude le temps s’écoule paisiblement : thé, cuisson du pain, tagine délicieux, re-thé …
Nous avons apporté quelques cadeaux très appréciés, tout particulièrement un duvet pour Hassan et un cartable pour Mohammed « le bétiseur » de la part de notre petit-fils Théodore.
En retour, Nickie reçoit une belle paire … de charentaises !
Par contre, nous renonçons à notre traditionnelle balade sur la grande dune toute proche car il fait froid et le vent souffle fort.
Vers 17 heures, Catherine et Philippe nous rejoignent et c’est l’occasion de partager le plateau traditionnel avec le pain, les huiles d’olive et d’argan, le miel … et un plat de loubia (les haricots). Nous n'avons évidemment pas faim mais les "Koul ! Koul !" ("Mange ! Mange !") de nos hôtes nous encouragent à manger de nouveau.
Après cela nous sommes plus que rassasiés et nous faisons nos adieux pour aller bivouaquer entre Taïdalt et El Borj dans une vallée où nous pensons, à tort, être protégés du vent froid.
Tant pis, un bon apéro nous réchauffe avant que chacun regagne ses pénates …
L’anecdote du jour : les marocains n’ont pas de pétrole mais ils ont des idées. Voici par exemple comment Hassan a recyclé un vieux pot de confiture pour faire une lampe.
Mardi 6 février 2018 :
Nous partons plein sud vers Aouinet Torkoz, dernière petite bourgade saharienne sur notre route : à partir de là, ni réseau téléphonique ni bien sûr d’internet. Nous roulons à travers de belles vallées où nous croisons beaucoup de chameaux.
Une fois le Draa atteint, nous cherchons vainement à le traverser pour passer sur sa rive gauche. Les pistes sont trop mauvaises pour nous et nous resterons donc pour la fin du parcours sur la rive droite.
Un puits entouré de quelques arbres nous offre un joli coin pique-nique et le spectacle de quelques chameaux, ânes et oiseaux qui viennent y chercher à boire. Ils sont déçus car l’abreuvoir est sec mais nous remonterons un peu d’eau pour un âne blessé qui nous fait pitié et va se régaler de notre pain sec.
La vie autour du puits ...
Dans l’après-midi nous traversons un champ de roses de Jéricho dont nous collectons quelques exemplaires.
Pour le bivouac du soir nous nous écartons un peu du cours du Draa, on n’est jamais trop prudent ici, même si les pluies prévues sur la région ne semblent pas pour nous. Tout proches, un vieux puits et un cimetière de nomades.
Les images du jour …
L’anecdote du jour : au menu du midi, côtelettes grillées. Petit problème : des rafales de vent soulèvent des nuages de sable et notre braise est à ras du sol …
Catherine qualifiera les côtelettes du joli néologisme de « silicieuses » !
Mercredi 7 février 2018 :
Le temps est toujours frais mais le soleil brille et nous réchauffe d’autant mieux que le vent a un peu baissé d’intensité. La piste traverse encore aujourd’hui de grands espaces et nous réserve toutes sortes de terrains : sable, cailloux, fond de dépressions très roulant …
Dans l’après-midi nous atteignons le goudron et la petite ville d’Assa dont la vieille kasbah construite en pierre au-dessus de la palmeraie est en cours de restauration.
Puis nous essayons de faire un coup double : trouver des gravures rupestres signalées par le guide Gandini et dans le même temps un bivouac. Le plan ne marche pas fort car l’endroit n’est pas approprié pour la nuit et nous ne trouvons pas la gravure que nous cherchons. Nous nous contenterons de celle-ci, moins originale que l’autre censée représenter un voilier.
C’est sur la route de Guelmim, un peu plus loin, que nous trouvons notre bonheur dans une belle vallée.
Le film du jour …
L’anecdote du jour : en soulevant une petite pierre, Catherine dérange cette charmante petite bête !
Jeudi 8 février 2018 :
Voici notre bivouac au petit matin.
Nous faisons route vers Sidi Ifni avec une halte à Guelmim le temps de déguster un poulet frites qui nous change des habituels tagines.
La route jusqu’à Sidi Ifni est plus belle que jamais suite aux pluies récentes et bientôt nous avons le plaisir d’apercevoir la grande bleue. Comme d’habitude nous nous installons chez Isabelle et Jean-Yves qui laissent toujours une clé à notre disposition chez la voisine.
L’anecdote du jour : à part le poulet frites, nous avons une deuxième bonne raison de nous arrêter à Guelmim, c’est la recherche d’un pneu pour Jean qui en a explosé un sur un caillou tranchant de la piste. Nous ne trouverons pas sur place mais en activant notre réseau de relations au Maroc, après quelques coups de fil à Zagora et à Rabat, on finit par en dénicher un à Aglou chez Philippe, un ami de Jean-Paul.
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