La remontée de la Bolivie, d’Uyuni à La Paz.
Du 2 novembre au 9 novembre 2019.
Nos projets sont un peu contrariés par les évènements en Bolivie.
Depuis maintenant deux semaines, Evo Morales le Président du pays a été réélu pour un quatrième mandat. Mais les résultats sont contestés ce qui se traduit par des manifestations et des barrages routiers aux abords des grandes villes. Après quelques hésitations, renseignements pris, nous renonçons à visiter deux des villes les plus intéressantes de Bolivie, Potosi et Sucre. Nous irons donc tout droit au nord vers La Paz, la capitale administrative du pays.
Nous avons environ 600 kms à parcourir sur l’altiplano où nous resterons toujours à près de 4.000 mètres. Un parcours relativement monotone, sur le goudron, égayé toutefois par quelques lieux intéressants.
Notre premier bivouac se trouve près des thermes de Castillahuma. Le lendemain matin nous poursuivons la piste dans la montagne pour profiter cette bonne eau chaude dont la source se situe à quelques mètres de la piscine.
Notre deuxième arrêt se fait à Sica Sica, un gros bourg où se déroule une fête. L’ambiance est chaude sur la place du village et pas mal d’hommes sont ivres morts ! Nous partons bivouaquer à l’écart et c’est le lendemain matin que nous profitons d’une surprenante église non mentionnée dans nos guides.
Des petits villages de l’altiplano à El Alto, la banlieue de La Paz, voici quelques images glanées au long de notre route.
A La Paz, nous dormons sur le parking de l’aéroport, calme et sécurisé, qui a l’avantage d’être proche d’un téléphérique et va nous permettre de visiter la ville facilement.
Un petit tour en minibus et nous voilà à l’un des téléphériques qui survolent la ville et permettent, pour une somme très modique, d’éviter la circulation infernale de La Paz et de sa voisine EL Alto. Le trajet est impressionnant au-dessus des toits et nous mène rapidement en centre-ville.
Nous nous y promenons un peu entre manifestations et forces de l’ordre. Rien de méchant mais l’ambiance est bizarre … La ville n’est pas très intéressante historiquement mais elle est extraordinaire par sa situation près de la cordillère royale dont on aperçoit les sommets enneigés.
Elle présente de formidables dénivelés puisqu’il y a environ 900 mètres de différence entre le centre-ville et les banlieues perchées sur l’altiplano. La ville est grouillante de piétons, de policiers et de manifestants en ce moment, et de milliers de minibus qui se disputent la chaussée.
Le saviez-vous ? La Bolivie compte 11 millions d’habitants dont 55% d’amérindiens , 30% de métis et 15% de descendants d’européens qui forment l’élite politique et économique du pays. Cependant le Président de la République, Evo Morales, est indien.
Pas moins de 40 langues nationales sont reconnues. L’espagnol est généralisé mais le quechua et l’aymara sont également très pratiqués …
La Paz, fondée en 1548, est aujourd’hui une agglomération de 2,3 millions d’habitants. C’est la plus haute capitale du monde.
D’ailleurs l’eau y bout à 87° !!!
Le top : à tout moment en ville on peut arrêter un des milliers de minibus qui sillonnent la ville. Pour un boliviano (moins de 15 ct d’euro) il vous amène quelques kms plus loin. Il faut juste qu’il aille dans la bonne direction et qu’il ne soit pas déjà bondé !
Le flop : la circulation à La Paz, vu sa topographie, est réellement infernale et nous en ferons les frais à plusieurs reprises. Déjà notre arrivée par El Alto, gigantesque banlieue de briques accrochée à la montagne, avait été chaude …
En partant pour Coroico, il nous faut aussi traverser la ville ce qui ne se passe pas trop mal jusqu’à ce qu’un orage terrible déverse sur la ville un déluge de grêlons. Quelques minutes après la fin du petit film qui suit, stoppé faute de batterie, ils forment sur la chaussée une couche de 15 cm de glace et la circulation est paralysée. Il faudra une heure pour que les voitures bloquées devant nous puissent franchir quelques mètres et nous libérer la voie. Trottinette, elle, passée en mode 4x4 courte, passe allégrement.
Nous ferons à nouveau les frais de cette circulation infernale en quittant la ville pour aller vers le lac Titicaca : une bonne heure pour faire les cinq premiers kms. Par chance nous sommes du bon côté pour sortir et nous n’avons pas à traverser la ville !
L’anecdote : la Bolivie est une grande source d’anecdotes car beaucoup de choses sont surprenantes pour nous. A vrai dire, on pense souvent à l’Afrique : ici, c’est le règne de l’improvisation, de l’approximation voire du chaos organisé !
Tout se négocie, les renseignements qu’on vous donne sont flous sinon contradictoires, les feux tricolores ne sont que de simples décorations, les maisons, les routes, rien n’est fini, on y mange souvent avec les doigts … on pourrait multiplier les analogies …
De même, la vie n’est pas chère du tout pour nous en Bolivie. Pour donner un exemple, nous réussissons à déjeuner à deux pour trois euros ! Tout est bon marché … sauf le carburant. Il est vendu 3,72 bolivianos pour les boliviens mais 8,88 pour les étrangers. Toutefois, en négociant « sans facture », on peut descendre parfois jusqu’à 6 voire 5 bolivianos (1 euro = presque 8 bolivianos). Le pompiste bien sûr encaisse la différence !
Mais il faut négocier … et espérer que le chef ne soit pas dans les parages et l'éventuelle caméra de surveillance en panne !
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