Où nous découvrons enfin Villa de Leyva …
Du 24 janvier au 7 février 2021.
Charmante bourgade située à trois heures de route de Bogota, Villa de Leyva a gardé intacte son architecture coloniale et constitue une étape incontournable du tourisme colombien. Nous y avons séjourné une semaine l’an passé … strictement confinés dans la maison de nos cousins Patrick et Esperanza !
Cette fois, pour notre retour en Colombie, nous sommes bien décidés à effacer la frustration née de ce premier séjour manqué …
Notre voyage de retour vers l’Amérique du Sud débute le 24 janvier à 8h15, quand nous partons des Sables d’Olonne, conduits par notre voisin Philippe vers un aéroport de Nantes Atlantique aux parkings étonnamment vides. De là nous gagnons Roissy où, pendant l’attente de notre vol pour Bogota (en compagnie d’asiatiques super protégés !), il tombe un peu de neige. Conséquence : un dégivrage de l’appareil … et une heure trente de retard. Mais l’avion n’est pas plein et nous disposons de trois sièges pour nous deux, ce qui améliore un peu le confort. C’est un vol de jour et, partant vers 18h vers l’ouest, nous suivons le coucher du soleil pendant une bonne partie du voyage.
Après une longue traversée de l’Atlantique, nous survolons les Antilles puis le Venezuela avant d’atterrir à Bogota vers 22h30 heure locale (Il y a six heures de décalage, il est 4h 30 le lendemain à l’heure française). Les formalités sont rapides et à 23h30 un taxi nous dépose devant la maison de Javier, le frère d’Esperanza, chez qui nous allons passer la nuit. Un bonheur d’ôter le masque que l’on n’a pratiquement pas quitté pendant vingt heures !
Quelques heures de sommeil, une bonne douche, un petit déjeuner colombien (café, œufs, banane et papaye …), et, grâce à l’organisation parfaite d’Esperanza, nous sautons dans la voiture d’Alfonso qui nous mène à Villa de Leyva. Nous n’avons pas envie de trainer à Bogota, l’endroit de Colombie le plus touché par la pandémie ! Comme lors de notre retour précipité de l’an dernier, nous ne retiendrons de cette capitale perchée à 2.700 mètres d’altitude que son ciel gris et la densité de sa circulation.
Après deux heures de route nous faisons une petite pause au bord de la route : le ciel est bleu et nous voilà en tee-shirts à papoter avec Alfonso en dégustant des arepas (spécialité locale de petites galettes de maïs fourrées au fromage). Pas de doute : nous sommes bien en Colombie !
Un peu plus tard nous voilà arrivés. Les cousins ne sont pas là mais la villa reste fort accueillante et agréable. Nous la connaissons bien pour y avoir été confinés une semaine l’an passé. C’est avec plaisir que nous retrouvons la vue sur le village tout proche et Trottinette garée dans le jardin. Elle a dû se plaire car, malgré dix mois de confinement, elle démarre sans se faire prier !
Nous allons passer deux semaines à Villa de Leyva, la première tout seuls, la seconde avec nos cousins revenus de Bogota. Les occupations ne manquent pas : il faut remettre Trottinette en état de marche, régler les problèmes administratifs nés de notre départ précipité de l’an dernier (Cf plus loin « Le flop » !), découvrir la ville et ses environs, jardiner …
Nous ne sommes pas déçus par la ville, vantée par tous les guides : le développement économique l’a épargnée et elle semble presque inchangée depuis sa création par les colons espagnols au XVIème siècle. Enchâssée dans un vaste cirque de montagnes pelées, ses rues pavées, ses maisons blanches aux toits de tuiles et balcons de bois, sa Plaza Mayor démesurée, ses petites boutiques, le rythme lent des habitants et des rares touristes … elle évoque une oasis et invite à la flânerie.
On y retrouve, comme partout en Colombie, de magnifiques véhicules anciens …
Nous découvrons aussi quelques villages des environs …
La somnolente Chiquiza, quelques maisons entourant la place centrale au bout d’une piste de montagnes … Son supermarché, ses pauvres maisons, ses paysans récoltant la pomme de terre ...
Isolé en campagne, le monastère de Ecce Homo, créé en 1620 par les dominicains présente un curieux dallage de pierres incrustées de fossiles (une des spécialités de la région) …
Un peu plus loin, Raquira est un village connu pour ses poteries et ses maisons magnifiquement décorées … Rien n’y est trop kitch pour attirer le touriste !
Une minute trente à Villa de Leyva et Raquira ...
Le saviez-vous ? Même si les statistiques sont un peu meilleures qu’en France, la covid touche durement la Colombie. Le pays subit une importante deuxième vague, équivalente à celle qui l’avait touchée l’été dernier, mais qui semble commencer à baisser d’intensité. Les mesures pour la combattre sont assez similaires à celles que nous connaissons en France : « toque de queda » (couvre-feu) à 20 heures, masque obligatoire … avec quelques petites différences. Les mesures sont régionalisées et par exemple à Bogota, très touchée, certains quartiers sont entièrement confinés, de même que l’ensemble de la région durant certains week-ends. Les restaus, bars et grands magasins sont ouverts jusqu’à 19h 30 mais à l’entrée on doit utiliser le gel alcoolique pour les mains, passer ses pieds dans une sorte de pédiluve, puis faire prendre sa température et donner son numéro de téléphone (pour d’éventuelles suites). Les mesures sont prises au sérieux, tout le monde porte le masque et dans les magasins il arrive même que l’on vaporise du désinfectant sur vos sacs et vos billets de banque ! Les rassemblements, spectacles et autres manifestations sont bien sûr interdits mais pour l’instant, sauf exception ponctuelle, on circule librement entre régions. Localement il peut y avoir des restrictions de circulation basées sur la plaque d’immatriculation (pico y placa) ou sur la carte d’identité (pico y cedula). Une dernière originalité par rapport à la France : la « ley seca » qui peut interdire la vente et la consommation d’alcool dans l’espace public à certaines périodes, notamment le week-end. L’alcool serait-il susceptible d’affecter le sens civique des colombiens ?
L’anecdote : lorsque nous sommes arrivés en Colombie l’an dernier, nous venions de passer plusieurs mois dans les Andes le plus souvent 3.000 et parfois jusqu’à plus de 4.000 mètres d’altitude : on se sentait donc comme des poissons dans l’eau. Mais cette fois, après dix mois au niveau de la mer, l’essoufflement nous gagne vite à la moindre activité, à Bogota (2.700 mètres) comme à Villa de Leyva (2.150).
Le top : nous avons quitté une France hivernale et morose, nous retrouvons une Colombie gaie et ensoleillée. Pourtant la pandémie est bien présente mais l’ambiance est complètement différente : les gens sont toujours aussi chaleureux, les restaus et les bars sont ouverts, la musique est omniprésente …
Le flop : après notre départ précipité en mars de l’an dernier, il nous faut résoudre quelques problèmes avec l’administration colombienne : Trottinette était censée sortir de Colombie avant début juin 2020 et son SOAT, assurance propre à la Colombie, était périmé depuis longtemps. Il faut ajouter à cela un pare-brise très endommagé au Chili puis au Brésil ce qui n’est pas toléré dans le pays. Je vous passe les détails mais alors que notre entrée en Colombie avait été assez simple, cette fois nous avons dû consacrer beaucoup de temps face à une administration quelque peu kafkaïenne. Il nous faudra bien ces deux semaines pour venir à bout de la bureaucratie colombienne et pouvoir repartir sur les routes …
Quant au pare-brise, il a failli nous coûter très cher quand, après notre petite sortie à Chiquiza des policiers nous ont arrêtés. Ils voulaient saisir Trottinette et l’immobiliser, le tout assorti d’une forte amende. Le premier résultat étant bien sûr que nous ne pouvions plus la réparer puisqu’il fallait pour cela se rendre à Tunja, la capitale régionale. Sans la diplomatie de la cousine Espé et un petit billet glissé discrètement dans la main du flic, nous étions mal ! Finalement, ayant échappé à la fourrière, nous trouvons un réparateur qui vient de la capitale régionale, Tunja, le changer à domicile. Il arrive avec sa femme et son fils et un quart d’heure plus tard Trottinette arbore fièrement un pare-brise tout neuf pour 75 euros, déplacement, pose et fourniture inclus (et le petit garçon un pins en souvenir) !
Le bestiaire : nous retrouvons, avec plus ou moins de plaisir, quelques bestioles exotiques pour nous. Par exemple ce papillon de nuit d’une envergure d’environ 15 centimètres qui a établi domicile sous la poutre d’une chambre.
Autres visiteurs occasionnels en cette saison sèche, des petits scorpions, comme celui qu’Esperanza a tué dans le couloir de notre chambre. Depuis, nous marchons un peu moins pieds nus dans la maison !
Et enfin, trop petits pour être photographiées, les « aradores » (les laboureurs) : ce sont de minuscules petits moustiques noirs très présents dans le jardin qui présentent un formidable ratio taille/empoisonnement. Quasi invisibles, ils portent bien leur nom et leurs piqures sont très irritantes. De sérieux concurrents pour les « midges » écossais et les « jejenes » péruviens !
No comment :
Demain, nous quitterons le nid douillet de Villa de Leyva pour reprendre notre vie errante …
Nous pensons y revenir dans environ un mois après une grande boucle vers le sud du pays que nous avons insuffisamment exploré : la zone cafetière, Popayan, San Agustin, le désert de Tatacoa … les endroits magnifiques ne manquent pas !
A bientôt …
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