Une histoire de volcans.
Du 24 au 3 mars 2020.
« Les équatoriens sont des êtres rares et uniques : ils dorment tranquillement au milieu des volcans en éruption, vivent pauvrement au milieu de richesses incomparables, et sont joyeux en écoutant de la musique triste. » C’est ainsi que l’explorateur et savant allemand Humboldt décrivait les équatoriens à l’aube du XIXème siècle et il nous semble que sa description soit toujours d’actualité …
Notre route vers le nord est appelée « l’avenida de los volcanes » car elle est bordée par une dizaine des plus hauts volcans du monde (Ce sont les petits points blancs que l’on aperçoit sur les cartes car ils sont constamment enneigés).
Nous allons tenter d’en voir quelques-uns ...
J’écris « tenter » parce que le temps est plutôt maussade en ce moment, saison des pluies oblige, et les nuages masquent souvent les hauts sommets.
Ainsi, nous n’avons pas pu voir le Tungurahua, toujours en activité près de Baños, mais nous avons plus de chance avec le Chimborazo. Nous passons deux jours à la Finca de la Altura chez Juan et Elena à proximité du plus haut sommet de l’Equateur (6.274 mètres). Juan guette l’éclaircie, qui finit par arriver, et nous mène dans sa voiture admirer le monstre …
Notre route nous donne une nouvelle chance de le voir puisqu’elle contourne la masse enneigée du géant. Une solide grimpée jusqu’à près de 4.500 mètres nous en rapproche et nous arrivons à le photographier entre deux nuages. Sur le « paramo », les hauts-plateaux, nous retrouvons avec plaisir quelques troupeaux d’alpagas et des vigognes. Par contre, au sommet du col, ce sont les nuages et la pluie qui nous attendent avant de retrouver le soleil dans la descente de l’autre versant …
Après avoir traversé Ambato (voir plus loin) nous passons la nuit à la laguna de Yambo avant de reprendre la panamericana en direction de Quito : cette route compte de 6 à 8 voies et elle est magnifique. On oublierait qu’on roule dans les Andes à plus de 3.000 mètres si elle n’était pas empruntée par des paysannes à pied avec leurs chargements de fourrage.
Notre arrêt suivant reste dans le thème : le Cotopaxi, avec ses 5.897 mètres, est le plus haut volcan en activité du pays. Une fois encore, les nuages ne nous permettent pas de le voir mais nous faisons néanmoins une belle balade autour d’une lagune, dans des paysages aux allures écossaises, mais à 4.000 mètres, sur le pàramo.
Après Quito, l’Imbabura et le Cotacachi dominent le paysage …
Toujours plus au nord, non loin de la Colombie, la laguna Cuicocha nous offre une autre forme volcanique : c’est un lac de cratère occupant le fond d’une caldera. Nous prenons un petit bateau pour faire le tour des deux iles qui émergent au milieu de la lagune (elles servaient de prison au temps des incas) et voir les petites bulles de gaz qui s’échappent dans l’eau car le Cotocachi tout proche est toujours en activité.
Cette petite revue de quelques volcans équatoriens nous a menés jusqu’au nord du pays. Mais nous reviendrons dans de prochains articles sur d’autres belles découvertes, à Quito, à Otavalo, dans la vallée de l’Intag et, évidemment, sur notre passage de l’équateur.
Le saviez-vous ?
La cordillère des Andes s’étend sur plus de 7.000 kms : c’est la plus longue chaine de montagne au monde. Et aussi la plus haute chaîne de montagnes d’Amérique avec 4.000 mètres d’altitude en moyenne. Avec 6.962 mètres, le sommet le plus élevé est l’Aconcagua, que nous avions vu en Argentine.
On sait que l’Everest, plus haut sommet du monde culmine à 8.850 mètres. Mais les équatoriens lui contestent ce titre : la terre n’est pas parfaitement ronde comme on le croit généralement et présente un renflement au niveau de l’équateur. De ce fait, le sommet du volcan Chimborazo est le point le plus éloigné du centre de la Terre et le plus proche du soleil … CQFD
L’anecdote : nous écourtons notre visite au Parc du Cotopaxi à cause d’un temps exécrable. La nuit en bivouac ne nous tente guère et nous cherchons un petit hôtel à proximité de la panaméricaine. I-overlander en signale un à Machachi …
Arrivés aux coordonnées indiquées, pas d’hôtel en vue. Je me renseigne dans une boutique proche et on me désigne une petite maison rouge à proximité. Franklin m’y accueille en s’excusant que « l’hôtel » soit fermé, mais me propose quand même la chambre du grand-père qui est mort à Noël. Il met à notre disposition une chambre et un grand salon croquignolets …
Il y a une douche rustique, Franklin et sa femme sont charmants et ça coûte 12 dollars … nous n’allons pas plus loin chercher, sous la pluie, un autre gîte.
Le lendemain, Franklin nous amène deux grands bols du lait de ses deux vaches qu’il vient de traire et nous passons un petit moment sympathique à discuter …
Le top : décidément, les équatoriens sont très sympas. Chez Juan et Elena, à San Juan, nous avons aussi reçu un accueil exceptionnel de gentillesse. Ils nous ont présenté des photos de leur famille, parlé de leur vie et de la région, donné des légumes de leur jardin bio et Juan nous a amenés dans sa voiture voir le Chimborazo.
Quand nous sommes partis Elena avait les larmes aux yeux et on avait l’impression de quitter des amis !
Le flop : notre virée autour du Chimborazo se termine par la traversée d’Ambato, une assez grande ville traversée par la panaméricaine. Le problème c’est qu’elle est coincée au fond d’une vallée et que nous sommes le dernier soir d'un weekend de quatre jours fériés en Equateur : beaucoup de gens rentrent sur le nord et Quito, et les routes sont bondées. Pour comble de bonheur, c’est le moment qu’a choisi la ville pour son défilé de carnaval. Nous passons plus de deux heures dans des embouteillages monstres !
Le bestiaire : quelques rencontres sur le pàramo au Cotopaxi … Des chevaux en liberté, des alpagas et un gentil petit lapin.
No comment
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