Otavalo et la vallée de l'Intag
Du 28 février au 4 mars 2020.
Après avoir franchi la ligne de l’équateur, nous montons jusqu’à Otavalo où nous retrouvons « los primos », Esperanza et Patrick.
Nous y restons trois jours à explorer la ville et ses environs en leur compagnie. Otavalo est une jolie petite ville située à 2.600 mètres d’altitude entre les volcans Taita Imbabura et Mama Cotocachi, le père et le mère protecteurs des indiens.
L’attraction majeure de la ville est son marché du samedi, un grand « souk » sur la Plaza de los Ponchos, que nous parcourons avec gourmandise. On y présente de très beaux produits artisanaux …
Le dimanche matin, c’est l’orchestre municipal qui régale sur la place centrale avec un sympathique concert gratuit.
Dans la commune voisine de Peguche, Patrick a donné son vieux charango bolivien en réparation. Nous passons un agréable moment dans l’atelier de Don Luis, un spécialiste de l’instrument. Il est très intéressé par le modèle de Patrick dont il note soigneusement les cotes pour tenter d’en fabriquer un identique …
La chance nous sourit quand en sortant de l’atelier de Don Luis, nous voyons des musiciens se dirigeant vers le centre du village. Nous les suivons : un mariage d’indiens otavalos se déroule dans l’église …
La sortie de la cérémonie va nous offrir des images inoubliables …
Je mitraille comme un fou et récupère une belle série de portraits …
Nos sorties autour de la ville nous mènent aussi au lac San Pablo où l’on déguste des truites (comme en Afrique, on mange souvent à la main ici) …
… et où les femmes jouent au basket en tenue traditionnelle …
Nous quittons Otavalo pour passer la nuit à Cotocachi, petite ville située au pied du volcan du même nom, avant d’aller visiter le lendemain la laguna de Cuicocha. A plus de trois mille mètres, c’est un lac de cratère formé au fond d’une caldeira. Un tour de bateau nous permet de faire le tour des deux iles qui émergent et de voir les bulles de gaz témoins de l’activité volcanique du site.
Nous poursuivons notre parcours dans la magnifique vallée de l’Intag jusqu’à la finca San Antonio. La route s’achève par une descente vertigineuse dans des paysages sauvages : un dénivelé de 1.500 mètres en 16 kms ! Encore une fois les freins de Trottinette sont bien sollicités …
Au bout d’une étroite piste, Marisol nous réserve un excellent accueil dans cette finca qui produit principalement de la canne à sucre, du café et des bananes. Nous sommes à moins de 2.000 mètres et la végétation est luxuriante comme en Amazonie. La finca, cernée par de hauts sommets, semble perdue au bout du monde …
Le saviez-vous ?
Comme dans bien d’autres endroits en Amérique du Sud, les communautés indigènes et les petits propriétaires terriens de la vallée de l’Intag doivent mener une lutte incessante contre les sociétés minières et parfois contre leur propre gouvernement. Attirées par les richesses du sous-sol, de grosses multinationales tentent d’acheter d’immenses territoires, promettent monts et merveilles, et distribuent de l’argent aux responsables pour y parvenir … quand elles n’attentent pas à leur vie !
Là où elles réussissent à s’implanter, la pollution, la déforestation, les atteintes à la santé et aux droits de l’homme sont bien plus tangibles que les retombées économiques …
L’anecdote : c’est une semaine riche en anecdotes et j’ai du mal à en choisir une seule. Alors en voici trois …
Quand nous arrivons au camping d’Ibarra, je reconnais le véhicule qui est garé là : il s’agit de Michel et Roos, des belges immatriculés en Namibie ( !!!) que nous avions rencontré à Arequipa au Pérou il y a plusieurs mois. Michel m’annonce une bonne nouvelle et je devine tout de suite de quoi il s’agit : j’avais oublié la cale qui me sert à mettre Trottinette à peu près droite pour dormir à Arequipa. Michel l’a récupérée et me la rend. Ce qui est incroyable, c’est que ce matin même j’ai oublié une cale chez Marisol. Quelle chance d’en retrouver une le jour même !
A l’hôtel qui nous accueille dans son jardin à Otavalo je suis reçu par une indienne que, par chance, je ne crois pas avoir appelée « Señora ». Par chance car je me rends compte ensuite qu’il s’agit d’ « un » indien : je me suis laissé tromper par les longs cheveux tressés. Tous les hommes sont ainsi comme nous le constaterons plus tard en ville …
Pour finir, une pratique qui nous a étonnée en Equateur : certains paysans squattent un bout de route pour faire sécher leurs grains de café ou leur fourrage sur la route. Le goudron bien sec et chaud doit leur convenir mieux que de la terre humide !
Le top : les indiens otavalos sont magnifiques dans leurs habits traditionnels : les femmes portent des jupes noires ou bleu marine fendues sur un côté, laissant apercevoir un jupon blanc. Leurs corsages sont brodés et elles se parent de nombreux colliers. Elles ont parfois un tissu plié sur la tête. Quant aux hommes ils ne sont pas moins élégants : pantalons larges mais courts d’un blanc immaculé, comme leurs chemises, ponchos bleus et cheveux longs, chapeau de feutre.
Tous sont chaussés d’« alpargates », sortes d’espadrilles en fibre tressée couvertes de feutre noir pour les femmes et de coton blanc pour les hommes … En illustration, quelques photos prises au mariage de Peguche et le lendemain à un autre mariage en ville …
Le flop : on aime bien la musique mais elle est parfois un peu trop envahissante en Amérique du Sud. On en avait un peu souffert parfois en Argentine, au Brésil et au Chili. On retrouve au fur et à mesure qu’on remonte vers le nord les sonos omniprésentes dans les voitures, les cafés, les campings … et jusque devant les pharmacies qui diffusent de la salsa devant leur magasin.
On pensait être tranquilles à Otavalo, perchés sur une colline au-dessus de la ville : raté !
Le soir il y a un concert jusqu’après minuit et le lendemain à six heures et demi c’est un cours de gym qui démarre.
Le bestiaire : vue au Parque de los Aves à Otavalo, cette magnifique chouette des neiges et à Ibarra ce bel oiseau rouge.
No comment
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