Le Jujuy et la puna : fin du voyage argentin …
Du 15 au 20 octobre 2019.
Des montagnes colorées, des cols à plus de 4.000 mètres, des salines haut perchées et le train le plus haut du monde, voilà le programme de cette semaine qui marque aussi la fin de notre séjour en Argentine.
C’est avec regrets que nous quittons ce pays que nous avons parcouru pendant plusieurs mois, de Puerto Iguazu à Ushuaïa et de Buenos Aires à San Salvador de Jujuy.
Le Jujuy (prononcez « Rourouille » avec la jota espagnole) est la région la plus au nord de l’Argentine, frontalière de la Bolivie et du Chili. Nous quittons provisoirement nos compagnons de voyage qui vont monter jusqu’aux quebradas de Huacamaca tandis que nous nous offrons une petite pause coocooning. Mon épaule me fait toujours souffrir au volant et nous prenons l’option « physiothérapeute » à San Salvador, suivie d’une nuit au grand hôtel de Terma de Reyes. Vaste chambre avec un lit plus large que long, spa privé, sauna, piscine, massages et restaurant (goulash de lama !), nous prenons la totale. Seule fausse note à ce petit séjour, le crachin qui enserre la montagne et nous prive de la beauté de l’environnement.
Quelques 80 kms plus loin, nous faisons étape à Purmamarca, un village aux maisons d’adobe, très touristique mais conservant un charme certain. Beaucoup d’indiens y vendent leur artisanat dans les rues et sur la place du marché.
Le soleil est revenu ce qui nous permet de profiter de l’environnement exceptionnel du village qui est enchâssé dans un ensemble de montagnes aux couleurs vives et très diverses.
Deux jours plus tard, nos compagnons de route nous ont rejoints et nous partons vers les Salinas Grandes. La route à travers la Cuesta de Lipan est très spectaculaire avec ses lacets et ses nombreux groupes de vigognes …
Après le passage du col à 4.170 mètres nous dévalons l’autre versant vers les salines …
Un petit tour sur les salines nous permet de découvrir comment le sel est exploité. De longs bassins rectangulaires sont creusés : un an plus tard environ, la couche de sel est reconstituée sous l’action du soleil et du vent. Il ne reste plus qu’à recommencer !
Nous continuons de nous élever et le soir nous prenons le bivouac à 3.500 mètres, parmi les « cardones ».
Un peu essoufflés au moindre effort et un sommeil un peu troublé pour certains, mais pas de vrai mal des montagnes ...
Le lendemain nous atteignons San Antonio de los Cobres, dernier bourg argentin avant le Chili.
C’est là que nous fêterons mon anniversaire dans un petit restau très sympa, avec un jour d’avance mais il est certain que le prochain établissement de ce genre n’est pas pour demain !
Les cadeaux sont du cru : une belle écharpe en alpaga et un bonnet andin …
San Antonio est une petite ville du bout du monde située à 3.750 m d’altitude.
Son attraction principale est « le train des nuages » qui reliait autrefois Buenos Aires à Antofogasta au Chili, sur la côte Pacifique. Actuellement il circule plutôt pour les touristes, depuis Salta, et est précisément là lors de notre passage.
Nous allons découvrir quelques kms plus loin le spectaculaire viaduc de La Polvorilla où le train passe à 4.200 mètres d’altitude ce qui lui vaut le titre de « plus haut du monde ».
Avant même d’atteindre le Paso de Sica qui marque la frontière avec le Chili, nous affrontons victorieusement le Col de Alto Chorillo perché à 4.560 mètres. Ici la végétation est rare et presque exclusivement composée de grosses touffes d’herbes, l’ « ichu ».
Notre dernier bivouac argentin se fera dès 13 heures au bord du salar Rincon. Aller plus loin voudrait dire coucher à plus de 4.000 m ce que nous préférons éviter en ce moment !
C’est une bonne occasion de fêter à nouveau mon anniversaire en ouvrant un bouteille de « champagne » argentin offerte par nos amis Miria et Elbio qui se révèle agréable à boire …
Le salar nous semble désert mais pourtant le sel y est exploité à grande échelle dans un paysage somptueux.
Un petit résumé filmé des paysages traversés …
Le saviez-vous ?
Surnommées « filles de l’air », les tillandsias sont une famille de plantes dont beaucoup sont épiphytes : leurs feuilles sont couvertes de cellules qui leur permettent d’absorber l’humidité ambiante et leurs racines, quand elles existent, ne leur servent qu’à s’accrocher à un support tel un fil téléphonique. On les rencontre de la Californie à l’Argentine, au niveau de la mer comme à 4.000 mètres, dans des milieux très variés, humides comme semi arides.
Nous en avons rencontré un peu partout, de la Patagonie jusqu’ici en Bolivie.
Le top : la découverte d’une région d’Argentine vraiment à part. Ici les gens sont très typés « indien » et les tenues, tout comme les maisons de pisé, évoquent déjà la Bolivie. Autre illustration, ce groupe de jeunes musiciens à San Antonio de los Cobres.
Le flop : les affiches électorales sur les murs de San Antonio nous ramènent à une discussion que nous avons eue fréquemment avec les argentins de rencontre. Après avoir évoqué ensemble la beauté de ce pays, ils finissent invariablement par cette conclusion : ce serait le plus beau pays du monde s’il n’y avait pas les « politicos » !
Ceci avec une grande résignation …
L’anecdote : nous gagnons sans cesse de l’altitude et les bivouacs au-delà de 3.000 mètres arrivent. Pour nous prémunir du mal des montagnes, nous n’optons pas comme certains pour le mâchouillage de feuilles de coca mais, sur les conseils du pharmacien de Pumamarca, pour la prise de comprimés d’AJO 1000. Ils sont à base de vitamines mais surtout d’ail.
Et ils le font savoir dès qu’on les met en bouche. Y’en a !
Le bestiaire : Lamas ? Alpagas ? Vigognes ?
No comment :
Adieu l'Argentine, bonjour le Chili !
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