D’un Atlas à l’autre ...
Du 12 novembre au 18 novembre 2024.
A peine avons-nous traversé le Haut-Atlas depuis Marrakech, que l’Anti-Atlas se dresse devant nous. Moins haut mais pas moins spectaculaire !
Un blog en haute altitude !
La carte est interactive : vous pouvez zoomer et la déplacer à votre guise ...
Après avoir reconstitué à Marrakech l’intégralité de l’équipe des Gringos sud-américains (avec Nicole et Jean, Cathy et Philippe), nous partons bivouaquer au col de l’Oukameiden à plus de 2.600 mètres d’altitude. Nous montons dans un brouillard épais mais un peu de soleil nous attend en haut … ainsi que la fraicheur : à la nuit tombée, il ne fait que 2°.
Chacun dans sa maison, pas de papotage ou de diner dehors ce soir !
La nuit, elle, est glaciale (minima -3°) mais le ciel est pur et bleu à notre réveil.
Une courte balade nous permet d’apprécier tous les charmes de cette station de sports d’hiver dont on a vite fait le tour hors saison : un joli petit lac, une auberge aux allures de chalet savoyard, les cabanes d’été utilisées par les bergers lors de la transhumance … et des installations de remonte-pente qui semblent plutôt vétustes !
La piste vers Asni descend en lacets dans les genévriers. Elle nous secoue un peu mais offre des panoramas à couper le souffle jusqu’au petit douar d’Agadir …
Le goudron ou le béton prennent ensuite le relais et permettent aux conducteurs d’apprécier encore mieux la beauté des paysages : montagnes multicolores, vert fluo des cultures en terrasse et petits douars qui se succèdent en contrebas de la route …
On the road again : le résumé en vidéo des routes et pistes de l’Oukaimeden …
C’est encore un beau coin de bivouac qui nous attend le soir au bord du lac de Ouirgane …
Nous sommes maintenant au pied du Tizi n’Test que nous allons franchir par un temps maussade, voire sous la pluie par moment. Ce mauvais temps ajoute une note de morosité à un paysage de désolation : cette région, située à l’épicentre du séisme, a été la plus touchée par le tremblement de terre de l’an dernier et tous les villages traversés montrent des ruines, des camps de toile ou d’abris provisoires, dans le meilleur des cas des maisons en cours de reconstruction en parpaings. Il y a même des mosquées en préfabriqué …
La kasbah de Talaat n’Yakoub qui se dressait fièrement face à la route a subi des dégâts considérables. Comparez la photo prise en 2023 avec celle d’aujourd’hui …
Et je ne parle pas de la mosquée de Tin Mel, une merveille du XIIème siècle, que nous apercevons entièrement échafaudée après qu’elle se soit écroulée en tuant huit ouvriers qui œuvrait à sa restauration !
Cette route magnifique a toujours été difficile mais c’est en ce moment un vaste chantier de remise en état et d’amélioration et notre progression est bien lente jusqu’au col ...
La descente sur le versant sud nous apporte un peu de réconfort avec un ciel plus clément et de douces températures dans la plaine de Taroudant.
L’occasion de prendre une petite douche dehors !
On the road again : le résumé en vidéo du franchissement du Tizi n’Test …
Remarquez comment le village d’Ijoukak, construit en parpaings, a relativement bien résisté au séisme contrairement à ceux qui avaient gardé leurs maisons traditionnelles faites de pierre et de pisé. La différence saute aux yeux !
Un souci imprévu va nous amener à visiter Taroudant, et plus précisément sa clinique internationale. Nickie a fait une chute à Marrakech il y a quelques jours et des douleurs persistantes nous font craindre un problème osseux. Nous voilà donc aux urgences d’une clinique flambant neuve, urgences très animées car chaque malade est accompagné de plusieurs membres de sa famille. Jusqu’à la salle de déchoquage qui est l’objet de va et vient incessants !
Après trois heures d’attente, le résultat de la radio est rassurant : c’est une grosse contusion. Du repos et quelques bons antalgiques devraient régler le problème …
Nous pouvons donc rejoindre nos compagnons à Tiout, une charmante oasis toute proche …
Nous n’aurons pas profité longtemps de la plaine et des longues lignes droites de ses routes bordées d’arganiers dans lesquels grimpent les chèvres …
Les lacets s’enchainent de nouveau à l’assaut de l’Anti-Atlas, au long de paysages semi-désertiques. Seuls quelques rares douars, des champs en terrasses souvent abandonnés et de maigres amandiers évoquent la présence humaine. Voyez l’environnement de notre bivouac non loin d’Igherm …
C’est par chance que nous repérons quelques kilomètres plus loin le petit village d’Issaka, remarquable par son magnifique agadir (grenier fortifié des berbères). Il est toujours en usage et son gardien ne nous le laisse pas visiter pas mais Omar, un des rares habitants nous rejoint et, dans un français parfait (il a travaillé longtemps avec des français à Casablanca), nous renseigne sur ce bâtiment et la rude vie des villageois …
Peu de jeunes restent désormais au village et la plupart des familles sont semi-nomades. Elles sont descendues passer l’hiver dans la vallée avec leurs troupeaux, dans des conditions moins rigoureuses. Les nombreuses aires de battage de l’orge témoignent de l’activité d’un autre temps …
Bientôt il ne nous reste plus qu’à nous laisser glisser le long de belles vallées jusqu’à Tafraoute, située à seulement 1.000 mètres d’altitude !
On the road again : le résumé en vidéo des routes de Taroudant à Tafraoute …
Le saviez-vous ?
L’Oukaïmeden est le plus grand des domaines skiables du Maroc. Il propose dix kilomètres de pistes, dont deux noires, et sept remontées mécaniques allant jusqu’à 3.265 mètres d’altitude. C’est vers 1930 que les premiers skieurs sont venus ici …
Le top :
Nous avons souvent remarqué le respect que les berbères portent à leurs anciens, salués cérémonieusement par un baiser sur la main ou sur le front selon les régions.
A Talaat n’Yakoub, tandis que nous pique-niquons dans un champ, un groupe d’enfants sur le chemin de l’école s’arrête pour nous observer de loin. Soudain, un petit garçon s’élance, saisit ma main et la porte à ses lèvres avant de faire le tour de la table pour embrasser chacun et de repartir comme il était venu.
A la clinique de Taroudant, Nickie, allongée sur un brancard, reçoit aussi les embrassades de plusieurs femmes qui attendent en même temps qu’elle.
Ces égards sont-ils dus à notre âge ou au magnifique sens de l’hospitalité qui caractérise également les berbères ?
Le flop :
L’admission de Nickie à la clinique de Taroudant a évidemment nécessité la présentation de son passeport. Les formalités terminées, j’ai demandé à le reprendre mais on m’a répondu « Plus tard ».
Sauf que plus tard, contents d’en avoir terminé avec un diagnostic somme toute positif, nous n’y avons pas pensé et eux non plus !
Il nous a donc fallu revenir de Tiout le lendemain pour le récupérer …
L’anecdote :
A Tiout un vieux, prétendument guide, nous déclare : « Moi je parle trois langues : le français, l’anglais et le belge ». Parlerait-il flamand ? C’est peu probable !
No comment :
Pour suivre nos voyages, cliquez ci-dessous sur "S'inscrire à la newsletter".
Vous recevrez un mail pour vous prévenir de chaque nouvelle publication !
Commenter cet article