Du Sahara à l'Atlas : de Foum Zguid à Marrakech.

Du 28 octobre au 8 novembre 2024.

Le thermomètre a joué au yoyo durant ces quelques jours où, par de magnifiques routes, nous avons atteint Marrakech. Quarante degrés entre les températures minimales et maximales, ça commence à paraître !

La carte est interactive : vous pouvez zoomer et la déplacer à votre guise ...

Après notre petite virée dans l’erg Chegaga, il nous reste une douzaine de jours pour rejoindre Marrakech d’où nous décollerons pour un intermède en France, afin d’assister au départ du Vendée Globe.

Une route superbe nous mène de Foum Zguid à Tazenaght d’où nous apercevons les premières traces de neige sur le Haut-Atlas. Les arrêts photos sont nombreux …

L’oasis de Fint est pour nous une étape incontournable dans la région et nous y passons deux jours magnifiques, posés au bord de l’oued, entre ancien et nouveau village. Un bivouac comme on les adore !

De « chez nous », la vue est sublime notamment sous les lumières du matin et du soir …

Le spectacle est permanent : les femmes viennent laver leurs énormes tas de linge dans l’oued, les petits ânes vont et viennent avec leurs chargements, et le soir, quand il fait plus frais, c’est un lieu de promenade très prisé …

Fint est toujours bien verte mais, grâce aux bonnes pluies récentes, la palmeraie est encore plus luxuriante et la faune plus riche …

Un vrai petit paradis !
Et que dire du pain "beldi" tout chaud de chez Rachid et Driss …

Pour compléter notre bonheur, nous retrouvons pour une soirée nos amies des « P’tits cartables du désert » et Fabienne de Ouarzazate …

« Ouarzazate et mourir … d’ennui » disait un Guide du Routard d’il y a trente ans (nous l'avons pris par erreur avec nous à la place d’un plus récent !). Eh bien, nous ne sommes pas d’accord. Ce n’est pas bien sûr la frénésie de Marrakech ni sa richesse architecturale mais ce n’est pas non plus la morne ville de garnison d’antan. Nous aimons y flâner et faire quelques achats en toute tranquillité …

C’est le moment pour nous d’aller chez le coiffeur. Nickie fait très fort en dénichant un institut « de toute beauté » …

Je me contente pour ma part d’un charmant coiffeur de quartier …

On the road again : le résumé en images des routes et pistes de Foum Zguid à Ouarzazate …

Un bref passage à Aït Benhaddou, le temps d’une ou deux photos (c’est très beau mais nous y sommes passés déjà de nombreuses fois et il y a tant de touristes !) …

La vallée de l’assif Ounila est bien plus calme et la route qui l’emprunte est sans doute une des plus belles du Maroc. Nous bivouaquons près d’un petit village, au bord de l’assif (le torrent).  Quelques habitants que l’on a déposés au bord de la route toute proche regagnent leurs maisons en passant à gué non sans nous saluer et prendre des nouvelles de notre santé …

Le lendemain matin, un camion tente de franchir le torrent et se « bourbe » comme on dit ici. Toute une équipe se met au travail pour le sortir de là. Une femme vient apporter du thé, du pain, du fromage et du miel et je suis convié à traverser le gué pour me joindre à eux. Après avoir échangé un moment tant bien que mal, il m'est difficile de repartir sans aller déjeuner au village chez Hussein et Ahmed !
Hospitalité berbère oblige  …

Nous poursuivons dans la vallée de l’Ounila jusqu’à 1.900 mètres d’altitude, avec de superbe points de vue sur les jardins, les vieux villages avec leurs « tighremts » (kasbah en berbère) aux tours carrées, leurs agadirs (greniers) nichés dans les falaises …

La vallée qui mène à Télouet est également magnifique, la montagne prenant toutes sortes de couleurs étonnantes …

Nous faisons le plein d’eau au bord de la route avant d’aller voir les anciennes mines de sel qui ont contribué autrefois à la fortune du Glaoui. Celui-ci possédait à Télouet une magnifique kasbah (on ne peut plus la visiter depuis les dégâts occasionnés par le tremblement de terre, mais ça n’est pas grave on la déjà vue deux fois) …

Nous faisons halte à Télouet pour saluer Ahmed, le patron de l’auberge qui ne manque jamais de nous accueillir chaleureusement. Le soir, il nous embarque dans sa magnifique 4L et nous invite à partager chez lui une harira (la soupe de ramadan bien roborative) accompagnée de dattes et d’œufs durs …

Ce matin, il a fait 3° à Telouet. Le chauffage reprend du service !

Le col du Tizi n’Tichka se passe maintenant tellement rapidement sur une route à trois voies que je n’ai pas pris de photos ! Vous en verrez quelques images sur la vidéo.

Nous terminons notre journée par un beau bivouac au-dessus de T’nine Ourika, avec vue sur l’Atlas …

Le lendemain matin, de notre position dominante, nous apercevons le grand souk qui se met en place dans la vallée (T’nine, accolé au nom du village, désigne le jour du souk. Il signifie « deuxième », soit le deuxième jour de la semaine qui elle-même commence le dimanche, donc le souk se déroule le lundi – vous suivez ?- et nous sommes justement lundi !).

Nous ne manquons jamais la visite d’un souk et là, en plus, nous avons besoin d’un entonnoir et d’une passoire, que nous trouvons bien sûr dans la joyeuse pagaille des étals. Mention spéciale au vendeur qui s’est fait un chapeau avec un carton de fruits …

Avant de rejoindre nos amis Isabelle et Régis à Oumnast, nous passons par le plateau du Kik dont l’extrémité domine le lac Lalla Takerkoust …

Comme à l’habitude nous passons une très belle soirée et il ne nous reste plus le lendemain que quelques kilomètres à parcourir pour atteindre Marrakech, terme de notre première partie de voyage.
Nous y retrouvons avec grand plaisir nos compagnons de route, Jean et Nicole, de retour de leur exil forcé en France, et c’est en leur compagnie que nous faisons un petit tour du côté de J’maa el Fna …

Nous passons aussi un moment merveilleux au musée Saint Laurent et aux jardins Majorelle …

La suite est moins romantique puisque, vue l’heure matinale de notre avion du lendemain, nous allons bivouaquer sur le parking de l’aéroport !
Quoique le lever du soleil le lendemain …

Nous partons en effet retrouver la France pour quatre jours, afin d’assister au départ du Vendée Globe. Le voyage n’est pas fini, c’est juste la mi-temps, avant cinq nouvelles semaines de pérégrinations.
A bientôt pour d’autres aventures …

On the road again : le résumé en images des routes et pistes entre Ouarzazatz et Marrakech ...

Le saviez-vous ?

Une industrie a largement contribué au développement de Ouarzazate depuis les années 1950 : l’industrie cinématographique. « Cent mille dollars au soleil », « Sodome et Gomorrhe », « Lawrence d’Arabie » ont été parmi les premiers films à être tournés dans la « Hollywood africaine ». Puis de grands studios comme Atlas et CLA se sont installés pour fournir plateaux de tournage, décors, techniciens, figurants … aux grosses productions internationales.

Nous étions souvent passés devant ces studios sans nous arrêter, c’était une erreur. Même sans être un grand fan de cinéma la visite est très intéressante et amusante parmi les décors d’ »Astérix et Cléopatre », « Gladiator » et autres « Jésus de Nazareth » …

Petite anecdote au passage : pour ce dernier film, il a fallu deux mois pour réaliser les décors, l’équipe de tournage venue de Californie a passé une semaine sur place pour une séquence finale ... de huit secondes !

Le top :

Nous sommes toujours ravis de voir au long des routes surgir un petit bâtiment, généralement décoré de couleurs vives et flanqué d’un drapeau marocain : c’est une de ces écoles, parfois très modestes, qui fleurissent dans le moindre village et dans les coins les plus reculés.

Juste une interrogation : pourquoi sont-elles toujours situées à l’écart des villages, obligeant les élèves à de long parcours à pied ?

Le flop :

Ces derniers mois le Maroc n’a pas été épargné par les catastrophes naturelles. Tout d’abord le violent tremblement de terre qui a fait plusieurs milliers de morts dans l’Atlas au sud de Marrakech. Les traces en sont encore très visibles : maisons écroulées et camp de fortune pour les sans-abris qui s’apprêtent à passer un deuxième hiver rigoureux dans des conditions précaires. Les images parlent d’elles-mêmes …

Ensuite des inondations ont frappé en septembre le sud-est du pays. Exemple parmi bien d’autres de la violence de ces crues, le pont de Foum Zguid entièrement détruit, avec d'énormes blocs de béton éparpillés dans l'oued …

Tout cela accélère un phénomène déjà en cours depuis des années : les maisons traditionnelles en pisé, les ksars, les kasbahs ou tighermts disparaissent au profit des maisons en parpaings.
Dommage pour l’esthétique, l’écologie et la climatisation qu’elles assuraient en toutes saisons.
Mais c’est un point de vue d’européen, ce n’est pas nous qui assurons l’entretien après les pluies et les tremblements de terre !

L’anecdote :

Au Maroc, les anecdotes ne manquent jamais !
J’en ai retenu deux issues de notre passage à Telouet.

Nous sommes seuls dans la cour d’Ahmed, bien tranquilles en fin d’après-midi quand soudain nous entendons des ronflements de moteurs. C’est un, deux, trois … treize énormes camions aménagés pour le voyage qui nous cernent et se casent tant bien que mal sur ce petit terrain !
Des allemands bien sûr qui adorent ce genre de véhicules. Finie la tranquillité …

Une petite dernière, c’est Ahmed qui nous amène voir les tapis faits par les femmes de la coopérative locale et nous déclare solennellement : « Je vous amène dans la caverne au trésor de Monsieur Seguin » !

Ali Baba ou Monsieur Seguin, nous en sommes ressortis avec un joli petit tapis de couloir !

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