Turquie : le lac de Van.
Du 8 au 13 avril 2025.
Après nos émotions du
Nemrut Daği,
nous poursuivons notre route plein est vers le lac de Van, un autre des objectifs majeurs de notre voyage.
Plus nous avançons, plus nous découvrons une Turquie rurale et pauvre. Autrefois arménienne, cette partie du pays est peuplée principalement de Kurdes, et d'une minorité de Turcs.
Nous restons toujours entre 1.000 et 2.000 m d’altitude, le soleil ne fait que de brèves apparitions et il fait froid. Heureusement le chauffage du camion fonctionne bien désormais et notre intérieur est confortable.
Nous avons la chance de passer près du petit village d’Ilicalar dont l’établissement thermal nous procure de délicieux moments : hammam, sauna et différents bassins d’eau chaude, tiède et fraîche en compagnie de turcs très chaleureux aussi bien du côté hommes que chez les femmes …
Il y a aussi, ça et là, des arrêts « çay » dans des petits « Bagdad Café » de bord de route, auprès d’un grand poêle central …
Mais ce qui nous réjouit le plus, ce sont les paysages fascinants que nous traversons : de grandes steppes, de nombreux lacs, des sommets enneigés, des troupeaux et leurs bergers …
Nous arrivons au lac de Van par l’ouest et nous le découvrons du haut du Nemrut, le volcan dont les éruptions ont eu pour conséquence la formation du lac. Au départ nous pensons aller bivouaquer au cœur du cratère, qui lui même contient trois lacs et est réputé pour abriter des ours. Mais nous sommes un peu tôt dans la saison et la route est coupée par la neige avant le sommet …
Nous avons quand même entre deux nuages une vue magnifique sur le lac ...
… et après une petite marche, la vue du cratère …
Après ce demi-tour forcé, nous remontons la rive ouest du lac jusqu’à Ahlat pour nous promener dans le cimetière seljoukide : 9.000 tombes marquées par des pierres dressées forment un étonnant décor …
Non loin de là, il y a de nombreux témoignages de l’occupation millénaire de cette ville autrefois importante ...
Nous passons la nuit sur une petite presqu’île au bord du lac où seuls un berger et son troupeau nous rendent visite au réveil …
Le temps est, disons, variable, et le vent a encore bien secoué le camion cette nuit. Voici des photos prises à seulement quelques minutes d’intervalle !
Pour retrouver un peu de confort, nous avons pris pour une nuit un appart hôtel à Van, comme nous le faisons de temps en temps, ce qui nous permet de faire une lessive, de prendre de bonnes douches et de faire quelques emplettes en ville. Pour 22 euros nous avons un logement de 85 m², bien confortable malgré des installations un peu curieuses …
Au départ, le lac de Van était le point le plus à l’est de notre voyage. A partir de là, nous devions faire demi-tour pour revenir en Grèce et laisser le Sprinter quatre mois. Mais la rencontre de touristes belges qui déposaient leur véhicule à Erevan allait bouleverser ce projet. Pourquoi ne pas profiter de la proximité de la Géorgie et de l’Arménie pour aller leur rendre une petite visite ?
L’idée a fait son chemin, et c’est finalement à Erevan que nous laisserons le camion jusqu’en septembre avant de reprendre la route du retour.
Notre prochaine étape sera donc une frontière ...
On the road again : des villes, de vastes steppes, des montagnes enneigées, des troupeaux, des mosquées ...
Le saviez-vous ?
Van était avec le lac Sevan et le lac d’Orumieh un des lacs sacrés du peuple arménien, une des trois « mers d’Arménie ».
Ce lac salé n’as pas de débouché, barré qu’il est par une coulée de lave du volcan Nemrut. Il a la taille d’un petit département français, 120 kilomètres de longueur pour 80 kilomètres de largeur, et sa profondeur atteint jusqu’à 450 mètres. Son eau est fortement alcaline et salée ce qui retarde la formation de glace en hiver, mais n’autorise la vie que de quelques espèces spécifiques de poissons (que l’on retrouve salés dans les épiceries locales) ...
Parce que nous avons envie d’un petit thé, nous nous arrêtons à Yaygin, un bled plutôt triste et laid, avec un café restaurant et quelques boutiques au bord de la nationale. Nous n’avons pas le temps de boire les deux thés commandés qu’un plateau nous arrive avec des galettes, de la salade et une nourriture inconnue pour nous. C’est une spécialité de la région : le çiğ köfte, de la viande crue mélangée à des oignons, de la tomate, du poivron et des épices. Nous nous régalons de ce cadeau du patron qui rameute tous les passants, fier de « ses » touristes français. Nous sommes l’attraction du coin et nous passons un long moment à dialoguer tant bien que mal avec tout ce petit monde grâce à Google Translate et à prendre des selfies tandis qu’on nous ressert à volonté thé et délicieux café kurde !
A quelques pas de là, nous allons faire recharger notre forfait internet et c’est le même accueil mais, déjà rassasiés, nous devons décliner l’invitation à manger …
Le flop :
Petites galères à l’arrivée à l’appart hôtel de Van, vite arrangée grâce, encore une fois, à la gentillesse des gens. Tout d’abord je me suis trompé dans la date de réservation. Pas de problème : on nous installe dans des canapés, on nous sert le thé et quelques minutes plus tard le patron régularise notre situation.
Par contre, nous sommes samedi, le quartier très commerçant est gavé de voitures et nous tournons longtemps en rond pour trouver une place autorisée pas trop loin de l’hôtel. Jusqu’à ce que, à la fenêtre d’un immeuble proche, un homme voyant notre embarras nous fasse signe d’entrer dans son parking privé.
En Turquie les galères ne durent guère !
L’anecdote :
Nous entrons à Van dans une pâtisserie dont la vitrine, emplie de baklavas, nous a attirés. Le jeune patron est heureux de nous parler de la France où son grand-père a travaillé pendant 35 ans chez Citroën. Par contre il refuse de nous vendre ses baklavas car il ne sont pas frais et nous oriente vers d’autre gâteaux !
Le bestiaire :
Des volatiles cette fois : un formidable nuage d’étourneaux, des cigognes et une huppe croisée sur la piste (désolé pour la netteté, il faisait froid, je l’ai photographiée à travers le pare-brise !) ...
No comment : amusantes, étonnantes, intrigantes ... quelques images qui n’ont pas trouvé leur place ailleurs dans le blog ...
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