Turquie : Mer Noire et Anatolie ...

Du 12 octobre au 21 octobre 2025.

Depuis la frontière géorgienne, au bord de la mer Noire, jusqu’aux portes d’Ankara, nous avons parcouru plus de 1.000 kilomètres, principalement sur les petites routes des Alpes Pontiques, en traversant de superbes paysages ...

La carte est interactive : vous pouvez zoomer et la déplacer à votre guise ...

Passée la frontière, nous roulons sur une belle quatre voies turque le long de la mer Noire, ce qui change radicalement de la médiocrité des routes géorgiennes. La qualité des habitations et des infrastructures est également incomparable et bien sûr le retour des minarets et des appels à la prière nous rappelle que nous sommes revenus en pays musulman.

Pour le reste c’est, d’un côté la mer, pas vraiment noire mais plutôt grise compte-tenu du temps nuageux, de l’autre la montagne flanquée de rangées d’immeubles. Pratiquement pas de plages car la côte est enrochée artificiellement sur sa plus grande partie. Et s’il y a une plage, c’est un espace de sable gris ou de galets, jonché de quelques ordures !

Bref rien de passionnant, même sous le soleil …

C’est pourquoi nous piquons au sud pour une incursion en montagne, en direction du monastère de Sumela. Après un sympathique arrêt à Maçka où c'est jour de marché (choux énormes), nous prenons la route vers le monastère mais à l'arrivée nous renonçons à la visite : il faut payer un parking, puis une navette, puis l'entrée 10 fois plus chère pour nous que pour les Turcs. Les commentaires peu enthousiastes d'autres voyageurs finissent de nous convaincre.
Des monastères on en a vus en deux mois de Georgie et d'Arménie !

Pas de grandes destinations touristiques sur notre parcours, mais tout simplement la vie des villages et des petites villes, agrémentée de la gentillesse extraordinaire des Turcs.
Au col de Zigana, à 2100 m, nous découvrons une petite station de ski. La neige n'est pas encore présente à cette saison et seuls quelques quads parcourent la montagne.

Un peu plus loin, nous bivouaquons en face de la petite ville de Kürtün dont le lac de barrage est utilisé pour de nombreux élevages de poissons …

Nous poursuivons nos routes sinueuses, croisant beaucoup de petits villages de montagne et notamment le bourg de Kazikbeli, à 2.550 m, où nous trouvons la neige …

Notre route est ponctuée de nombreux arrêts tant les montagnes sont belles et paisibles dans cette chaîne pontique. Le soleil s’est mis de la partie et autorise même, à condition de descendre aux environs de 1.000 m, de petites bronzettes en short qui nous font oublier la rigueur des montagnes géorgiennes ...

Puis, comme il faut bien avancer un peu de temps en temps, nous quittons les petites routes de montagne pour une belle quatre voies qui nous permet de tracer la route jusqu'à Amasya, une ville très animée en ce dimanche après midi.
Les familles déambulent le long de la rivière face aux vieilles maisons surplombées par les spectaculaires tombeaux des rois pontiques creusés dans la roche (le royaume du Pont contrôlait plus ou moins tout le pourtour de la mer Noire pendant les trois siècles précédant notre ère) …

Avant d’évoquer Bogazkoï et le site d’Hattusa, retour en images sur ces quelques journées ...

Le saviez-vous ?

Vers le IIᵉ millénaire avant J.-C., les Hittites ont développé en Anatolie un empire et une des plus grandes civilisations de l’Antiquité. Sa capitale était Hattusa, une ville fortifiée célèbre pour ses remparts et ses portes monumentales. Les Hittites ont créé ce royaume puissant grâce à une armée bien organisée et à l’usage précoce du fer. Leur empire atteignit son apogée au XIVᵉ et XIIIᵉ siècles avant J.-C., notamment sous le règne de Suppiluliuma Ier.
Les Hittites furent les rivaux des Égyptiens, contre lesquels ils menèrent la célèbre bataille de Qadesh vers 1274 av. J.-C. Le traité de paix signé ensuite avec Ramsès II est considéré comme le premier traité international connu. Vers 1200 av. J.-C., l’empire s’effondra, probablement à cause d’invasions et de troubles internes.

Le top :

Nous avions très envie de revoir ce site d’Hattusa que nous avions découvert, sac au dos, il y a près de quarante ans. En fin d’après-midi nous trouvons au bout d’une piste un bivouac juste sous la porte des Sphinx et un petit vol de drone nous permet de découvrir déjà le rempart sud du site, une immense butte érigée par les Hittites.

Le site que nous visitons le lendemain a bien changé depuis notre précédente venue et les fouilles se sont poursuivies depuis. Désormais il s'étend sur un grand périmètre, à tel point qu'on le visite en voiture, avec de petits parkings situés aux principaux points d’intérêt !
Du coup rien ne nous échappe et je vous invite à découvrir la capitale des Hittites sur ce montage vidéo ...

Le flop :

Une journée de merde !

Nous quittons la Géorgie par le poste frontière de Sarpi et, comme partout dans cette région du monde, les véhicules passent d'un côté avec le conducteur et les passagers de l'autre.
La partie géorgienne s'effectue avec le sourire en 10 minutes.
Mais que dire de l'accueil turc ?
Que c'est la pire frontière que nous ayons passée depuis bien longtemps ...
2h30 de palabres, d'allers-retours, de déceptions d'un guichet à l'autre, avant de pouvoir accéder enfin à l'ultime barrière. Je passe les détails mais en résumé le problème vient d'une question d'assurance, obligatoirement turque parait-il et payable uniquement en cash (alors qu'il n'y a pas de distributeur d'argent fonctionnel). Avec un douanier désagréable dès la première seconde et le tout sous une pluie battante !
En quittant mon cher douanier, passeport en main mais délesté de 120 €, je ne peux m'empêcher de lui adresser un petit "Güle güle, enc...." (Au revoir, enc...)
Pour m'achever alors que je vais régler quelques achats au duty free, on m’y exige un formulaire des douanes. Comme je n'ai pas envie de revoir mon ami douanier, je laisse tout sur le comptoir ...
Pendant ce temps Nickie est dans une foule de personnes à pied qui passent de grandes quantités de marchandises : principalement de l’alcool vers la Turquie et de gros ballots de vêtements vers la Géorgie. Bref, ça pue le trafic et la corruption à plein nez !

Nous roulons ensuite 2h sous la pluie jusqu'à tomber sur un énorme embouteillage dû à un accident. Quand ça veut pas ça veut pas !

Re-flop :

Nous sommes partis pour ce périple avec des pneus BF Goodrich qui accusaient environ 60.000 kms au compteur. Comme notre parcours a été plus long que prévu et les pistes géorgiennes éprouvantes, ce train de pneu commençait à être bien fatigué. Après une première crevaison en Géorgie nous roulions avec une roue de secours d’occasion pas très valeureuse ...

C’est là qu’en sortant de notre premier bivouac je passe par mégarde sur une herse et quelques kilomètres plus loin je m'aperçois que j'ai deux pneus crevés !
Nous sommes devant une usine de thé (la principale production locale). Immédiatement plusieurs hommes viennent à mon aide et appellent un réparateur qui arrive 5 minutes plus tard.
Il m'amène avec les deux pneus à son atelier et les répare, dont un en dépannage provisoire seulement.
Pendant ce temps Nickie est prise en charge par les femmes de l'usine et invitée à manger !

Mais ce n'est pas fini pour la matinée : quelques kilomètres plus loin dans un village, grand coup de pétard ... Le pneu qui devait tenir dix jours selon le réparateur, vient d'exploser après dix minutes.
Nouvel attroupement, nouveau réparateur, et montage du pneu de secours d’occasion acheté en Géorgie.
Du coup on ne peut plus tergiverser : direction Trabzon pour acheter 4 pneus neufs. Il n’y a pas de Goodrich, difficiles à trouver en Turquie, des Hancook feront l’affaire.

L’histoire aurait dû se terminer là mais à Kazikbeli lors d’un arrêt, je constate qu’un pneu est en train de se dégonfler.
La série continue ! Mais comme d'habitude en Turquie, nous sommes pris en charge immédiatement et un réparateur est appelé.
Il arrive au bout d'une demi-heure, répare rapidement la fuite (probablement due à un clou) et s'enfuit aussitôt car l'appel à la prière du vendredi retentit, avant même qu'on ait pu payer.

Nous déjeunons au petit restaurant juste en face en l'attendant. Tout le monde s'y inquiète pour nous et l'un des hommes présents me passe son téléphone : son neveu qui est en Belgique et parle parfaitement français prend de nos nouvelles. Deux autres hommes qui sont en voiture insistent ensuite pour nous conduire sur une vingtaine de kilomètres par peur qu'on ne s'égare !
La gentillesse des Turcs est vraiment incroyable …

L’anecdote :

J’aurais pu appeler ça « Re-re-flop“.

Un peu trop sûr de mes progrès dans le pilotage du drone, j’ai la mauvaise idée de tenter un vol le long de la route, alors que c’est déconseillé du fait de l’altitude élevée du vent fort.
La sanction est rapide : le drone se crashe dans la montagne.
Comme il n'y a pratiquement pas de Wi-Fi à cet endroit, je mets près d’une heure à courir dans tous les sens avant d’enfin le récupérer.

Une façon de gagner de l’expérience dont j’aurais pu me passer !

No comment : amusantes, étonnantes, intrigantes ... quelques images qui n’ont pas trouvé leur place ailleurs dans le blog …