10 Oct

Géorgie : dans le Petit Caucase ...

Publié par yvesetnickie.over-blog.com - Catégories : #Géorgie

Du 25 septembre au 3 octobre 2025.

A nouveau quelques jours de liaison sur le goudron avec des arrêts à Mtskheta et Tbilissi, puis nous repartons sur les pistes, dans le Petit Caucase cette fois. Finalement pas si différend de son grand frère du nord, tant les paysages y sont également spectaculaires ...

La carte est interactive : vous pouvez zoomer et la déplacer à votre guise ...

Après avoir dévalé 2.000 m de dénivelé, nous voilà à Mtskheta, avec un climat bien différent des hauts alpages de la Khevsourétie. Les grenades et le raisin dans les jardins en témoignent !

Cette petite ville est très coquette et bourrée de monuments religieux : elle est considérée comme la capitale religieuse de la Géorgie.
La cathédrale est impressionnante et les géorgiens font preuve d'une grande ferveur, embrassant telle icône, apposant la main sur tel mur, allumant des cierges ... le tout à grand renfort de signes de croix.

De l'autre côté du fleuve, dominant la ville, le monastère de Jvari, daté du VI^ème siècle, fait l'objet d'une dévotion encore plus grande puisqu'il est à l'origine de la diffusion de la religion orthodoxe en Géorgie.

Nous ne sommes qu’à quelques kilomètres de Tbilissi et ce serait dommage de ne pas passer saluer Tamara qui nous a si bien accueillis en avril dernier. Cette fois encore Tamara, sa mère Jeji et son chien Zizi (qui est un gros chien mais je ne ferai pas de jeu de mots douteux) nous font la fête.
Pour notre notre dernière soirée chez elle, elle nous confectionne de délicieux khatchapuris que nous partageons avec une routarde allemande et un cycliste coréen.
Quelle belle soirée !

Après deux jours bien tranquilles, nous partons rejoindre la piste 11 du lac Tabatskuri.
La route est un peu pénible car les montagnes que nous traversons sont enveloppées dans un épais brouillard. Par chance le ciel se dégage progressivement ce qui nous permet d’apprécier à nouveau, au long de la piste, les vastes étendues seulement peuplées par quelques camps de nomades et leurs grands troupeaux. L’arrivée au lac, situé à 2,000 mètres d’altitude, est superbe ...

Une journée un peu particulière nous attend le lendemain ...
Nous partons d’abord visiter le petit village de Tabatskuri sous le soleil. Le village est ... comment dire ... pauvre et bouseux (au sens propre). A se demander s’il n’y a pas plus de vaches que d’habitants ! D’ailleurs, la croquignolette petite épicerie du village ne vend pas de lait (la seule chose qui nous manquait !) car chacun a certainement ce qu’il faut chez lui.

Au moins les bouses séchées feront du bon combustible pour les poêles …

Malgré sa superbe position sur une petite presqu’île dominant le lac, le village ne transpire ni la gaieté ni la prospérité …

Mais les habitants sont plutôt sympathiques et nous achetons à une femme une paire de chaussettes tricotées avec la laine qu'elle a elle-même filée.

Nous poursuivons par une longue remontée, caillouteuse à souhait, jusqu'au col de Tskhratskaro.
Il y a là un checkpoint à cause de l'oléoduc Bakou Tbilissi Ceyhan et nous devons confier nos passeports à un militaire. Comme nous sommes à nouveau dans un brouillard épais nous décidons de stopper pour déjeuner sur place. Mais il revient après 10 minutes, alors que les gamelles sont à chauffer, pour nous dire qu'on ne peut pas stationner devant le poste !
Arrêt un peu plus loin et suite de la descente, toujours dans le brouillard, jusqu'à la station de ski de Burkiani un peu étrange en cette saison. La journée s’achève près de Borjomi, sous une pluie fine, dans un petit camping croquignolet ...

Borjomi était une station thermale très prisée par l’élite russe dès la fin du XIX^ème. Elle a beaucoup perdu de sa superbe après la chute de l’U.R.S.S. mais reprend vie peu à peu et ses belles demeures sont progressivement rénovées.

Plus loin sur notre route, Akhaltsikhe est une petite ville sympathique dominée par l’impressionnante forteresse de Rabati. Bâtie par un prince géorgien au IX^ème siècle, elle a été occupée jusqu’au XIX^ème par les les Ottomans puis les Russes, qui ont progressivement étendu les constructions à l’intérieur des remparts.
On y trouve notamment des églises (géorgienne et arménienne), une mosquée, une synagogue …

L’ensemble, très ruiné, a été restauré il y a quelques années : tout est impeccable, bâtiments et jardins … presque trop ! Le tout a un petit côté Disneyland ...

Après la visite, nous continuons de profiter de la forteresse et de ses éclairages de nuit en bivouaquant au pied des remparts ...

Un peu de route nous sépare encore de la piste 15, et c’est l’occasion d’un arrêt de midi à Abutsamani pour voir les datchas datant de l'Empire russe, dont certaines ont été récemment restaurées. Une petite déception : nous voulions voir le palais du Grand Duc Alexandrovitch Romanov, petit frère du dernier tsar de Russie, qui semble magnifiquement rénové, mais il est désormais propriété privée …

Notre piste grimpe ensuite dans la forêt jusqu'au col de Zékari ...

Encore quelques kilomètres dans une magnifique vallée et nous débouchons sur un petit col à 2.300m d’altitude d’où la vue est époustouflante !
Juste au-dessus de nous le Didi Maghala (2.700 m), au loin à 150 kms, les neiges du Grand Caucase.

Le lendemain nous terminons en beauté la piste 15 par une longue descente facile et, à 500m d'altitude, nous retrouvons la chaleur et une herbe bien verte au bord d'un petit torrent.

Nous passons ensuite aux sources chaudes de Dikhashkho, un petit geyser d'eau soufrée, au milieu de nulle part, au bout d'une piste parsemée d'énormes bassines.
L'odeur de soufre est épouvantable et bientôt une horde de jeunes Russes envahit les deux petits bassins ce qui nous dissuade de tenter la baignade.

Ce nouveau périple géorgien s’achève confortablement à Koutaïsi où nous trouvons une bonne douche chez un particulier qui accueille dans son jardin, avec, à 100 mètres, un excellent restaurant.

On the road again :

Sur les pistes 11 et 15 de Géorgie ...

Les plus beaux bivouacs et arrêts pique-nique :

Portraits :

Le saviez-vous ?

L’oléoduc BTC (Bakou Tbilissi Ceyhan) achemine le pétrole azéri depuis la mer Caspienne jusqu'à la Méditerranée sur 1800 km. Construit à l'initiative des américains et des anglais, il contourne l'Arménie prorusse au grand dam de Monsieur Poutine !

Le premier pétrole a été pompé le 10 mai 2006 et a atteint Ceyhan le 18 mai.
Nous l’avons croisé deux fois dans ce voyage : en Turquie à son arrivée sur la Méditerranée où nous avons atterri (par erreur et malchance) sur une plage près des terminaux pétroliers, et sur la piste 11, ce qui nous a valu un checkpoint de l’armée.

Le top :

Dans un précédent article, j’ai inscrit, dans la rubrique « Le flop », la langue géorgienne.
Nous n’avons guère progressé depuis mais j’ai envie quand même de réhabiliter l’alphabet géorgien. Il est certes toujours aussi abscons pour nous mais nous avons appris à admirer cette écriture unique, codifiée vers le VII^ème siècle. Ses caractères, sans différence minuscules/majuscules et non attachés, forment une très jolie calligraphie …

Le flop :

Arrivés vers 17h au pied du Didi Maghala, nous profitons d’un panorama magnifique et de la douceur des derniers rayons du soleil. Le temps est calme, je fais voler le drône …
Nous décidons de rester bivouaquer dans ce lieu magique mais nous allons bientôt le regretter !
Un vent violent et glacial se lève et, malgré notre bonne orientation, nous sommes secoués toute la nuit.
Pour compléter, il fait 8° dans la cellule au réveil !

L’anecdote :

Les géorgiens investissent beaucoup dans leurs voitures !
Même dans certains quartiers pauvres, on voit énormément de grosses BMW, Mercedes, Toyota, Porsche … Leur caractéristique, en plus d’être puissantes, c’est que très souvent, même rutilantes par ailleurs, elles sont sont cabossées ou qu’il leur manque la calandre ou une aile.

La faute certainement à la conduite à risque sur les routes dont j’ai déjà parlé, mais aussi à l’un des passe-temps favoris de certains conducteurs : le rodéo urbain. Tout est bon pour faire hurler les pneus : démarrages en trombe suivis de coups de volants, dérapages freins à mains sur les parkings …