Géorgie : du Grand Caucase à la mer Noire

Du 7 octobre au 12 octobre 2025.

La dernière fois que nous avons vu la mer dans ce voyage, c’était en Turquie, à l’extrême ouest de la Méditerranée. Depuis, nous avons parcouru plus de 5,000 kilomètres ...

La carte est interactive : vous pouvez zoomer et la déplacer à votre guise ...

Une longue descente va nous mener du Grand Caucase vers la mer Noire. Très chaotique au début, la route est limitée à 40 km/h, moyenne que nous n'atteindrons pas. Mais c’est tant mieux car les paysages sont magnifiques et offrent quelques belles perspectives sur les sommets enneigés et les glaciers du Caucase ainsi que sur les dernières tours de Svanétie.

Nous atteignons bientôt la Mingrélie, où, à seulement quelques dizaines de mètres d’altitude, la température dépasse les 30° à l’ombre dans la journée.
La première ville que nous traversons est Zugdidi où nous rendons visite au palais Dadiani (dont nous reparlerons) et son joli parc, avant quelques courses dans le centre ville.

Encore quelques kilomètres et nous atteignons Poti et, en principe, la mer.
Sauf que tout le front de mer est occupé par des installations portuaires. Il nous faudra faire quelques kilomètres de plus pour voir enfin la mer Noire et trouver un bivouac sur la côte.

Malheureusement, le mauvais temps s’est invité pour nos retrouvailles avec la mer et il ne la met guère en valeur. Notre première nuit est troublée par un gros grain venant de la mer : vent violent et trombes d'eau.
En descendant vers Batumi nous faisons quelques arrêts, notamment à la plage de Magnétiti. Son sable est presque noir et à la particularité d'être très magnétique car il contient du fer et de la magnétite. Ces plages, réputées et très envahies l'été, ne nous paraissent quand même pas très belles et l’effet «fin de saison» ne les avantage pas ...

Plus loin nous apercevons vers le sud, un peu fantomatiques, les immeubles de Batumi à l’horizon ...

Comme nous le faisons de temps en temps nous avons réservé un appartement à Batumi pour profiter de la ville, prendre de bonnes douches et laver notre linge.
Histoire de nous dépayser complètement, nous avons choisi de loger dans une tour sur le front de mer, un cadre bien différent de nos bivouacs champêtres dans le Caucase ...
Nous logeons à Orbi City : ce n'est pas un immeuble, c'est une ville dans la ville !
Deux tours de 51 étages (une troisième en construction), 71 appartements par étage ça nous fait 7.241 appartements ! Notre loueur nous déclare en posséder 46 !

L’appartement est très confortable d'autant plus qu'il nous a donné un T2 pour le prix d’un studio (22 euros la nuit !).
Seule petite déception : nous sommes au 6ème étage, alors que tant qu’à faire, le 50ème aurait été plus rigolo ...

Tout semble un peu démesuré à Batumi, comme par exemple le long boulevard de front de mer de 7 kilomètres de long et d'au moins 500 m de large que nous parcourons jusqu'au port. Les jardins et les parcs y foisonnent et prospèrent dans ce climat subtropical humide. Mais ce qui frappe le plus dans cette partie moderne de la ville, ce sont les tours ultra modernes qui se dressent vers le ciel, à qui sera la plus haute et la plus originale …

La tour de l’alphabet et les statues d’Ali et Nino sont deux monuments emblématiques de ce quartier ...

Ce sera notre dernière étape en Géorgie, où nous avons passé cinq belles semaines, puisque nous rentrons en Turquie demain.

On the road again : petit résumé en images ...

Portraits :

Le saviez-vous ?

Batumi, le Las Vegas de la mer noire, est la seconde ville de Géorgie ( 250.000 habitants).
Elle reçoit beaucoup de touristes turcs et russes qui viennent y faire la fête et jouer dans les nombreux casinos.
Mais c’est aussi le principal port du pays, idéalement placé au débouché de l’axe ferroviaire et routier qui relie la mer Noire à la mer Caspienne. L’oléoduc Bakou – Batumi en fait l’un des plus grands ports pétroliers du monde.

Le top :

A quelques kilomètres de Zugdidi, nous avons été intrigués par les commentaires concernant une étape Park4night (application collaborative pour les voyageurs que nous utilisons de temps en temps).
Direction Château Chkadouache où nous attend une magnifique surprise.
Nous y sommes en effet accueillis par le Prince et la Princesse Murat (née de Chabot – Tramecourt) qui nous racontent longuement l'incroyable histoire de leurs familles respectives.

Difficile de la résumer en quelques mots : le Maréchal Murat, le palais de l'Elysée, une reine géorgienne, des ancêtres aux croisades, des familiers, autrefois, des rois de France, des frères Nobel, aujourd’hui des Taittinger, des Rotschild ou des Présidents de Géorgie ... 
Nous sommes dans le pavillon de chasse construit en 1878 par le Prince Achille Murat, époux de Salomé Dadiani, la fille de la princesse régnante de Géorgie (dont nous avons visité le palais à Zugdidi). Chassée en 1917 par les communistes géorgiens, la famille Murat ne retrouve que des ruines en 2014 lorsque le Prince Alain décide de s’y installer. Patiemment, ce couple à l’énergie incroyable a reconstruit cette demeure inspirée des maisons coloniales de Floride où le Prince Achille (arrière grand-père d’Alain) était né.

La maison est un véritable musée contenant meubles anciens et objets précieux que les propriétaires nous présentent avec beaucoup de verve et de passion.

La leçon d'histoire se poursuit à l’apéritif auquel nous sommes conviés en toute simplicité (par Alain et Véronique), devant un cubi de vin rouge géorgien !
Le lendemain, après une nouvelle visite de la maison et une photo souvenir, nous nous séparons à regret de nos hôtes si charmants.
Le Prince retourne éplucher les grands sacs de noisettes récoltées dans son domaine de 22,000 hectares tandis que la Princesse mène avec beaucoup d'autorité les travaux de trois ouvriers …

L’anecdote :

Nous aimons apporter dans nos voyages des livres relatifs aux pays visités. C’est ainsi que nous avons lu en Géorgie l’excellent livre d’Emmanuel Carrère, « Kolkhoze », consacré à sa famille géorgienne et à sa mère, l’historienne et académicienne Hélène Carrère d’Encausse (née Zourabichvili, cousine de Salomé, l’ancienne présidente de Géorgie).
Quand nous l’évoquons devant notre hôtesse elle s’exclame : « Hélène, bien sûr, c’était une amie, nous avons souvent dîné chez elle ! »

Le bestiaire :

Une belle grue couronnée dans un parc proche de Batumi ...

No comment : amusantes, étonnantes, intrigantes ... quelques images qui n’ont pas trouvé leur place ailleurs dans le blog …