2012 - Cap sur Le Cap
Jeudi 8 mars :
Tout d’abord un petit mot sur notre projet : après avoir bien bullé à Ballito, nous allons reprendre la route, sans Miche et Dave cette fois, que nous retrouverons à Cape Town pour la fin de séjour. Comme la route est très longue entre Ballito et Cape Town, nous allons prendre l’avion de Durban à Port Elisabeth, puis une voiture de location pour faire tranquillement les étapes suivantes (nous ferons plus de 1.200 kms quand même vu les petits détours, c’est grand la RSA).
Après un vol d’un peu plus d’une heure nous voici donc à 9h 30 dans notre magnifique voiture de location (Cf anecdote du jour).
Nous roulons jusqu’à Jeffrey’s Bay, un petit paradis pour surfeurs au bord d’une plage superbe. Sauf qu’aujourd’hui, le « tube » qui fait sa réputation est aux abonnés absents…
Après un petit café et une ballade sur la plage, nous gagnons le Tsitsikamma Park, une réserve naturelle couvrant à la fois la côte et l’arrière pays, des montagnes abritant encore un peu de la forêt indigène qui couvrait autrefois toute la côte Est du pays. Nous y passons quelques heures entre randonnée le long de la côte, observation des petits "dassies" qui pullulent dans les rochers (Cf photo), lunch et shopping.
Il faudrait pouvoir passer plus de temps, mais la route nous attend …
Nous rejoignons Knysna, un peu plus loin sur la côte en fin d’après-midi. Nous avons réservé un B&B dans une vieille maison victorienne. L’accueil de Denise est épatant comme sa petite chambre au fond du jardin.
Le soir nous allons à pied découvrir le port et son quartier très animé par de nombreux restaurants.
L’anecdote du jour : les sud africains adorent la nature et le camping. Ce sont les champions de l'aménagement de 4x4, caravanes ou remorques tous terrains conçus pour assouvir cette passion.
Un exemple avec cette petite remorque qui se déploie pour faire une chambre, une cuisine équipée, un espace repas en plein air et sans doute encore bien des ressources cachées ...
Vendredi 9 mars :
Nuit parfaite et grasse matinée exceptionnelle jusqu’à 7h 30 (habituellement c’est plutôt vers 6 heures pour profiter de la fraîcheur matinale. Denise nous fait visiter sa vieille demeure et nous montre des œuvres de sa fille, artiste contemporaine mondialement connue qui confectionne des choses magnifiques souvent à base de papier découpé.
Nous pensions visiter le township de Knysna, très accessible et intéressant parait-il, mais Denise n’arrive pas à nous trouver un guide disponible. Notre découverte matinale sera donc d’un tout autre style puisque nous parcourons les quartiers très cossus qui entourent la baie et la lagune. Le climat exceptionnel qui règne ici toute l’année, jamais moins de 10°, jamais plus de 30°, attire toute une clientèle aisée.
Nous reprenons la « Garden Route », très verte, bordée de lacs et toujours proche de la mer. Nous en profitons d’ailleurs, sur une immense plage juste avant de bifurquer vers le Nord et les montagnes de l’Outeniqua. Passés quelques défilés spectaculaires, nous atteignons les plateaux très secs et les paysages de maquis du Petit Karoo et rejoignons la capitale de la région, Oudtshoorn.
Le Tomtom sensé nous guider vers le centre nous ballade dans l’immense township qui cerne la ville et nous en faisons une visite bien involontaire.
Nous finissons par trouver notre route et, au bout d’une piste très raide, le « Petit Karoo ranch » où nous avons réservé pour deux nuits. Pascal, un français installé ici depuis huit ans, nous y accueille. Notre chambre est située sur une très grande terrasse qui domine la vallée.
Après avoir bien profité du panorama, la chaleur ayant un peu diminué, nous allons visiter la ferme d’autruches voisine. Oudtshoorn est en effet la capitale de l’autruche, comme nous l’avons compris dès en arrivant au vu des nombreux abattoirs (ostrich butcheries) aperçus en ville. Nous savons maintenant tout sur l’autruche, sa vie, ses mœurs… et bénéficions des facéties de notre guide (bises de l’autruche, courses sur l’autruche, marche sur les œufs …)
Reste à en manger, lacune que nous comblerons le lendemain dans un excellent restaurant de la ville. Pour ce soir, ce sera repas sur notre terrasse servi par Pascal qui nous raconte divers aspect de la vie régionale.
Comme nous sommes quand même un peu en Afrique, l’eau est coupée et nous attendrons demain pour profiter du spa dans notre salle de bain… Nous nous endormons porte-fenêtre grande ouverte sur la vallée !
L’anecdote du jour : outre les autruches, omniprésentes dans les champs, nous entrons dans le pays du vin et les vignes font leur apparition au bord des routes. Comme chacun sait, ce sont les français qui ont importé avec eux cette culture. La preuve avec la bouteille d’hier soir (salut Dany et Pilou) et celle de ce soir qui n'est pas sans nous rappeller notre Vendée par le biais de son ancien conseiller général !
Samedi 10 mars :
Nous sommes réveillés à six heures par les petits oiseaux et les ibis toujours braillards dès qu’on les dérange. Nous nous préparons un petit café sur notre terrasse en contemplant la vue… Le soleil éclaire peu à peu la petite église en bas, et les champs d’autruches.
Bonne nouvelle, l’eau est revenue. Après un solide breakfast, nous partons pour une boucle dans le Karoo.
Premier arrêt café à De Rust dans un café-galerie à la déco croquignolette. Notre route s’enfonce dans la montagne à travers des gorges spectaculaires. Au milieu de nulle part, nous atteignons Prince Albert, une ravissante bourgade avec des maisons qui font craquer le photographe… Lunch charmant dans un jardin so british !
Pour le retour nous prenons la piste passant par la Swartberg Pass qui nous offre des paysages vertigineux. Notre Nissan Micra se comporte fort bien malgré la pente, les cailloux et la tôle ondulée mais notre bon vieux Toy aurait été apprécié !
Nous dînons le soir au Kalinka, restau en vue d’Outshoorn, où nous dégustons de l’autruche. C’est fameux, surtout fort bien préparé et accompagné d’un bon verre de rouge (Il faut conduire, on est donc raisonnables ce soir).
L’anecdote du jour : au moment où les paysages superbes que nous traversons au cours de la journée nous font penser aux Corbières, en France, nous voyons surgir deux babouins au bord de la route… Loupé, nous sommes bien en Afrique !
Dimanche 11 mars :
Comme la veille, le jour qui se lève dans la vallée nous réveille car nous avons dormi comme hier toutes portes fenêtres ouvertes. Nous observons à la jumelle moutons, vaches et autruches dans les champs.
Nous prenons la route de nouveau à travers le Karoo. Elle est assez grandiose, et les rares bourgades que nous traversons se résument à la station-service et au café drugstore du bord de la route, plus quelques maisons dispersées ici ou là. Nous trouvons un petit restau sympa pour le lunch, tenu par des Allemands. Un petit coup d’œil sur les tombes du cimetière près duquel nous sommes garés nous révèle toute la diversité du peuplement de la région : Robertson y côtoie, Hasbroek, Malesherbe, Cacciolini, Van Resburg…
Peu à peu la vallée s’élargit et devient de plus en plus verte. Nous voyons de grandes fermes et des cultures. Vers 14h, nous nous arrêtons pour un café à Montagu, charmante petite ville avec des maisons anciennes, dans un café superbe, où nous sommes accueillis comme des amis ! Le jardin est sympa et ombragé, plein de décos légères et bien trouvées, le hamac est tout à fait accueillant, et il fait un gros cagnard dehors … Bref, nous avons le coup de foudre pour l’endroit et décidons, comme il fait B&B, d’y prendre une chambre pour la nuit. La chambre qui nous est proposée est claire et gaie. Tant pis, on fera un peu plus de route demain !
De plus, un spectacle étonnant nous attend à quelques mètres du B&B : des dizaines d’ibis sacrés, de cormorans et de hérons viennent au coucher du soleil se poser sur deux ou trois arbres vite surchargés. C’est la bagarre pour se faire une place et les petits tisserins qui logent en bas sont secoués en permanence et sont obligés de se tenir fermement à leur nid !
L’anecdote du jour : en Afrique du Sud, les animaux sont partout, et pas seulement dans les parcs. Une petite illustration en photo ...
Malgré son manque d'exotisme, le panneau vu dans la rue principale de Montagu reste mon préféré !
Lundi 12 mars :
Après une excellente nuit et un petit breakfast à la hauteur, je vais refaire quelques photos de nos voisins les oiseaux et des jolies maisons de ce joli petit bourg qui s’anime tranquillement sous le soleil matinal.
Puis nous reprenons la route, direction Stellenbosh et ses vignobles (pas chauvins, nous délaissons la ville voisine de Franschhoek, « le coin des français » en afrikans, également réputée pour ses productions). Le Routard nous mène jusqu’au domaine Morgenhof (récemment racheté par … Cointreau) où, dans un cadre magnifique, nous goûtons d’excellents vins dont nous ramènerons quelques exemplaires à Justin.
Le début d’après midi est consacré à une bonne promenade dans la petite ville universitaire, très sympa, très aérée, qui possède certaines des plus vieilles maisons du pays (XVIIIème et XIXème, il n’y a pas eu de Moyen-Age ici).
Puis nous cueillons Miche et Dave à l’aéroport, en provenance de Durban, pour gagner la maison de Justin et Teresa qui nous accueille pour trois nuits. La grande maison est située à Rondebosh, quartier verdoyant et bien placé, proche du cœur de la ville. On y aperçoit Table Mountain, la plus célèbre des montagnes qui encadrent la ville.
L’accueil est chaleureux et le repas dignement arrosé d’excellents vins sud-africains…
L’anecdote du jour : pour rejoindre l’aéroport depuis Stellenbosh, nous longeons pendant des kms, townships et bidonvilles, les Cape flats, installés tant bien que mal à l’extérieur du centre. Ils sont composés parfois de petites maisons mais bien souvent de tôles et de bois récupérés. Des quelques poteaux électriques présents partent des dizaines de fils vers chaque cabane. Quel contraste avec les grandes et belles maisons des blancs…
Mardi 13 mars :
Ce matin nous allons découvrir un peu de la presqu’île du Cap avec nos guides, Justin et Teresa.
Nous descendons tout d’abord le long de l’Océan Indien jusqu’à Boulders où Justin nous amène à une petite crique bien planquée : pour y accéder, il faut pousser un portail ne portant aucune indication, et nous sommes quasiment seuls. L’eau est bien plus fraîche qu’à Ballito mais bien rafraîchissante et surtout, surprise, après avoir nagé quelques mètres nous découvrons que la petite baie voisine est occupée par toute une troupe de pingouins. Ils se dandinent à terre mais se déplacent extrêmement vite dans l’eau et c’est vraiment un beau spectacle de les observer. Un peu plus tard, nous constaterons qu’ils vont se nicher dans la petite forêt qui borde la côte et on en trouve même un qui se planque dans une bouche d’égout !
Après avoir traversé la péninsule, nous rentrons par la côte Atlantique absolument superbe : à pics vertigineux, charmantes petites criques ou vastes plages de sable blanc, mer aux couleurs superbes ... une carte postale à chaque virage !
En approchant de la ville, la côte sauvage laisse la place à de belles stations balnéaires et à leurs vastes promenades en face de Robben Island, là où Mandela fut enfermé. Enfin nous retrouvons Table Mountain surmonté comme très souvent de son nuage finement nommé ici le « table cloth » (la nappe).
Excellente soirée avec Rory, le frère de Teresa, ses deux filles Nina et Francie (rencontrée à Chew Stoke l’an passé pour l’anniversaire de Miche) et Marc le frère de Justin. Outre le bon repas préparé par Teresa, nous en profitons pour améliorer notre anglais et notre connaissance du pays. Nickie mène aussi une longue discussion avec Rory sur le thème de l’éducation (on ne se refait pas !).
L’anecdote du jour : ce midi Justin nous a amenés déjeuner dans un fish and chip situé sur le port de pêche de Simon’s Kloof. L’ambiance est extraordinaire car nous sommes tombés le jour où tous les retraités de Cape Town bénéficient de la gratuité du train qui parcourt la péninsule (Pensioners day). Comme il y a une gare à deux pas, la plage voisine et le petit restau sont envahis d’une foule très colorée : malais, hottentots, khosas, européens, indiens et métis de toutes sortes … Les visages et les vêtements sont très divers et bien représentatifs de la diversité de la population du Cap.
Mercredi 14 mars :
Ce matin, c’est décidé, Miche, Dave, Justin et moi partons à l’assaut de Table Mountain qui culmine à un peu plus de 1.000 mètres. L’ascension est rude car on démarre pratiquement au niveau de la mer et il fait déjà chaud quand nous partons. Il nous faut plus de 4 heures pour atteindre « the cable », le téléphérique qui va nous redescendre. Mais nous avons la chance d’avoir une vue dégagée car le « table cloth » est exceptionnellement absent aujourd’hui. Le panorama sur la ville, la péninsule et les deux océans est éblouissant. Nous rencontrons même en cours de route un petit groupe d’antilopes (sans doute des klipspringers).
L’après-midi est déjà bien entamée quand nous rejoignons la maison pour une petite trempette bien méritée dans la piscine.
Ce soir nous invitons Teresa, Justin, Miche et Dave (qui l’ont bien mérité pour nous avoir si formidablement accueillis) dans un bon restaurant sur le Waterfront. Le serveur, qui a étudié en France, est tout content de pratiquer son français et nous profitons du passage d'un groupe de Cape minstrels, sorte de fanfare locale dans l’esprit de celles de la Nouvelle Orleans, une vieille tradition très populaire ici.
L’anecdote du jour : Ryland, le fils de Justin et Teresa s’est joint à nous pour le dîner mais nous quitte vers 22 heures. Il est prof de fac et doit se lever tôt pour être à la fac avant 6 heures.
Ils sont fous ces sud africains !
Jeudi 15 mars :
Ce matin, petit tour à la découverte de la ville que nous n’avons pour l’instant que traversée. Nous allons nous garer près du château de Bonne Espérance, le fort construit en 1666 et résidence des premiers gouverneurs du Cap. Nous découvrons le Parlement, les jardins créés par les hollandais pour ravitailler leurs bateaux qui faisaient escale sur la route des Indes…
Retour par la très vivante Long Street où les maisons anciennes côtoient sans complexes les immeubles modernes.
Après un dernier lunch préparé par Teresa, il faut, bien à regret, faire nos adieux.
Nous amenons Dave et Miche à l’aéroport car ils regagnent Ballito puis, le temps de rendre la voiture de location, nous embarquons à notre tour pour rejoindre Johannesburg où nous arrivons sous la pluie (comme à l’aller).
Un dernier repas de poisson (sushis et calamaris), un bon verre de Sauvignon et nous embarquons à 22 heures pour notre longue nuit vers l’Europe.
Par chance, nous avons pu réserver des places à l’avant et, comme sur notre rangée de trois sièges nous ne sommes que tous les deux, la nuit se passe au mieux : un allongé sur les sièges, l’autre par terre devant, on ne dort pas trop mal !
L’anecdote du jour : une dernière fois, au décollage de Cape Town, nous avons une vision des Townships de la ville où vivent environ (on ne sait pas vraiment !) 2.000.000 de personnes. Impressionnant !
Vendredi 16 mars :
Après un vol sans histoire nous débarquons au petit matin dans l’immense aéroport de Madrid. Trois heures d’attente avant l’avion pour Nantes où nous atterrissons un peu avant midi. Le bus, l’attente à la gare, le train, Frédérique qui nous attend à la gare des Sables et enfin, après 28 heures de voyage, le retour à La Bauduère sous un ciel un peu tristounet.
L’anecdote du jour : à l’arrivée à Nantes, nous sommes effrayés par la pâleur des gens qui nous rappelle que c’est l’hiver ici.
Pour confirmation, le voyage, commencé en tee-shirt et bermuda au Cap, s’achève avec les quelques vêtements un peu chauds dont nous disposons. Même s’il ne fait pas très froid pour la saison, 20° de moins, ça parait !
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