2015 - Western Cape
Jeudi 12 mars :
Après une dernière « chasse » aux zozieaux, nous bouclons nos bagages : direction l’aéroport et Cape Town que nous atteignons en un peu plus de deux heures. A vol d’oiseau nous avons parcouru environ 1.300 kms et le changement de climat et de végétation est immédiatement perceptible : finies la chaleur humide et la végétation luxuriante du Kwazulu-Natal, bonjour le climat et la flore très méditerranéens du Cap.
Nous retrouvons avec plaisir la maison de Teresa et Justin qui nous avaient déjà accueillis il y a trois ans. Elle est située à Rondebosh, une banlieue verdoyante proche du centre de Cape Town.
Le zozieau du jour
Vendredi 13 mars :
En fin de matinée nous partons pour le Waterfront, zone très animée près du port. Spectacle garanti avec les nombreuses boutiques, bars et restaurants, les bateaux, les musiciens … sans oublier, en arrière-plan, la célèbre Table Mountain et sa nappe de nuages.
A 13 heures nous embarquons sur le bateau pour Robben Island que nous atteignons en une petite demi-heure. De la mer, on a de très beaux points de vue sur la ville et son environnement. Mais le but est la visite de l’ile et de sa célèbre prison où, pendant trois siècles, ont été enfermés les opposant aux différents régimes coloniaux, depuis les chefs xhosas du XVIIème siècle jusqu’aux anti-apartheid.
Et bien sûr Nelson Mandela qui y a passé 19 de ses 27 années de détention !
La visite est très intéressante et émouvante, notamment lorsqu’un ancien détenu nous présente les différentes sections où étaient détenus les prisonniers et, dans la sections B, la cellule du matricule 466/64, le futur président de l’Afrique du Sud.
L'anecdote du jour : comment recycler vos vieilles cravates ?
Suivez l'exemple de ce bar du Cap !
Le zozieau du jour
Samedi 14 mars :
Nous poursuivons notre visite du Cap par le quartier musulman de Boo-Kaap dont les habitants sont appelés les Cape Malays. Ici vivent principalement les descendants de la main d’œuvre importée du Sri Lanka, d’Inde, de Malaisie et d’Indonésie au XVIIème siècle. De nombreuses maisons sont peintes de couleurs vives et bénéficient d’une vue formidable sur Table Mountain exceptionnellement débarrassée de son nuage aujourd’hui. C’est un quartier très tranquille où les « Salam aleïkum » échangés par les habitants nous ramènent quelques mois en arrière à l’autre bout de l’Afrique !
Après avoir dégusté la cuisine locale (chicken byriani et bobottie) au Bismillah, un petit restaurant du quartier, nous redescendons, via la très animée Long Street, vers le centre historique et Green Market Street où nous flânons longuement. Tout comme la population du Cap, l’architecture est d’une extraordinaire diversité …
L’anecdote du jour : nous avons passé un bon moment à la terrasse d’un café à regarder une troupe de petits danseurs africains. Jusqu’à ce que la police les fasse déguerpir …
Le saviez-vous ? :
Le bobotie est un plat sud-africain à base de viande hachée épicée, gratinée au four avec une garniture à base d'œuf et de pain imbibé de lait.
La recette provient probablement des colonies hollandaises de Batavia et le nom est dérivé de l'indonésien Bobotok. La recette a été importée en Afrique du Sud au XVIIème siècle et a été adoptée par la communauté des malais du Cap.
Et c'est délicieux !
Le zozieau du jour
Ouette d'Egypte (Egyptian Goose)
Dimanche 15 mars :
Nous partons pour la journée avec Miche, Dave, Teresa et Justin. Le matin nous allons marcher à Bainskloof Pass, à l’ouest du Cap. Malgré les nuages qui enserrent la montagne, c’est une belle marche dans le « fynbos », sorte de garrigue typique du Cap, jusqu’à un petit torrent où il est prévu de se baigner. Vu la fraicheur, seul Justin se met à l’eau !
A la fin de la marche, le ciel bleu, et la chaleur qui l’accompagne, revient…
Nous déjeunons tardivement un peu plus loin dans une belle propriété viticole, le domaine Diemersfontein, car nous sommes en plein dans la région des vignes. Le cadre est magnifique : dans un autre style, les vignerons du coin n’ont rien à envier au Médoc quant au cadre et à l’opulence !
Tandis que Justin et Teresa regagnent le Cap, nous poursuivons jusqu’à Franschhoek, « le coin des français » où nous logeons dans une belle propriété viticole nommée Bo Lamotte (Salut Pilou !).
Le village est tout petit et les belles maisons de la rue principale sont désormais toutes dédiées au tourisme (galeries d’art, restaurants…) mais cela ne manque pas de charme. Beaucoup de maisons et de rue portent des noms français (Cf Le saviez-vous ?).
L’anecdote du jour : à Franschhoek, il n’y a pas moins de dix églises différentes.
Baptist, New apostolic, Dutch reformed, Methodist, Shofar christian, The Lord’s acre mission …. Faites votre choix.
Le saviez-vous ?
Au XVIIème siècle, le gouverneur du Cap, Simon van der Stel avait insisté auprès de la Compagnies néerlandaise des Indes orientales pour que lui soient fournis des experts vignerons et des spécialistes de l'olivier. Le 31 décembre 1687, un navire transportant des réfugiés huguenots d'origine française quitta la Hollande pour Le Cap. Ces huguenots avaient été chassés de France à la révocation de l'édit de Nantes par Louis XIV en 1685.
Au bout d'un voyage de 3 mois pendant lesquels périrent de nombreux passagers, quelque 176 Huguenots débarquèrent au Cap au cours du premier trimestre 1688. D’autres suivirent et en tout, 277 huguenots s'installèrent dans la colonie néerlandaise.
Le gouverneur leur avait réservé des terres dans la vallée d'Olifantshoek rapidement rebaptisée Franschhoek (littéralement « le coin des Français » en afrikaans) afin que ces derniers puissent y développer la culture de la vigne.
La culture de la vigne se développa à Franschhoek et dans toute la vallée du Drakenstein grâce à l'apport des Huguenots français.
Jusque dans les années 80, le village était entièrement afrikaner, communauté linguistique à laquelle s’étaient intégrés les descendants des Huguenots français. Il ne comptait que 3 familles anglophones … et un noir.
Le zozieau du jour
Pintade (Guinea fowl) Un oiseau emblématique de l'Afrique du Sud que l'on trouve partout en liberté.
Lundi 16 mars :
Nous commençons la journée par la visite du musée consacré aux huguenots. Très pédagogique et bien documenté, il retrace toute l’histoire des religions en Europe et s’intéresse évidemment particulièrement au parcours des huguenots français en Afrique du Sud.
Puis nous prenons la route vers la de Hoop Reserve située sur la cote à trois heures de là.
Le soleil disparait rapidement vers midi pour laisser place aux nuages et à une petite pluie qui nous accompagnera jusqu’au soir. Par endroit on se croirait en Ecosse !
Après le cadre majestueux de Franschhoek, la route traverse ensuite des collines dénudées entièrement consacrées à la culture des céréales et le trajet est très monotone. Les derniers kilomètres, sur piste de terre, repeignent gentiment notre voiture blanche !
C’est toujours sous la pluie que nous prenons possession de nos logements, des « rondavels », sur le modèle des cases africaines traditionnelles.
Et c’est encore sous la pluie et en pataugeant allègrement dans les flaques d’eau que, dans la nuit noire, nous rejoignons nos cases en rentrant du restaurant du camp …
L’anecdote du jour : lorsque les premiers colons vinrent du Cap pour s’installer dans la région de Franschhoek, ils suivirent une route déjà tracée … par les éléphants, encore nombreux dans la région à cette époque. D’où le premier nom d’Olifantshhoek, qui signifie « coin des éléphants ». On imagine les difficultés qu’ont dû supporter ces gens avant que leurs descendants ne prospérent ici !
Le zozieau du jour
Mardi 17 mars :
Encore quelques gouttes ce matin avant que le ciel ne redevienne bleu au fil de la journée.
Une longue marche matinale nous permet d’apprécier le paysage particulier de la réserve séparée de la mer par de grandes dunes et traversée par une grande rivière, avec le fynbos omniprésent.
Surtout nous pouvons observer de nombreux animaux. Déjà ce matin, de nombreux oiseaux ont égayé notre petit déjeuner (à retrouver prochainement dans « Le zozieau du jour »).
Puis en parcourant le fynbos, nous découvrons de nombreux groupes d’éland et de bontebok (en français : damalisque à front blanc). Certains groupes comptent jusqu’à une cinquantaine d’individus et on peut parfois les approcher d’assez près.
Elands
Bonteboks
Après le pique-nique, nous parcourons quelques kilomètres de pistes en voiture pour découvrir le bord de mer et les dunes.
L’anecdote du jour : surprise ce matin en allant aux toilettes, je rencontre une autruche qui est venu picorer juste derrière notre rondavel !
Le zozieau du jour
Mercredi 18 mars :
C’est aujourd’hui notre dernier jour en Afrique du Sud car demain de bonne heure nous prenons l’avion pour la Namibie.
Avant de quitter la réserve de Hoop, nous parcourons une dernière fois ses pistes, parfois encombrées d’élands…
Puis nous reprenons la route vers Cape Town. La route est un peu moins fastidieuse qu’à l’aller car le soleil améliore bien le paysage. Mais à cette saison, les récoltes sont faites, et la terre nue des énormes exploitations est un peu triste.
Au Cap, nous retrouvons l’hospitalité de Justin et Teresa pour une dernière belle mais courte soirée : demain nous devons nous lever à 4 heures 15 !
L’anecdote du jour : attaque en règle ce matin pendant le petit déjeuner. Nous sommes envahis par les francolins qui s’intéressent grandement à tout ce que nous mangeons. Pendant que l’un deux nous occupe, les autres grimpent sur la table (méthode dite « du babouin » !)…
Le zozieau du jour
Gonolek Boubou (Southern Boubou)
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