Colombie : Filadelfia, Jerico, Guatapé, Medellin ...

Du 25 février au 1er mars 2024
 

Après avoir quitté notre chivita, le petit van aménagé de nos premières semaines de voyage, c'est dans une Suzuki de location que nous prenons la route depuis Pereira en direction de Jerico.
Nous avons soigneusement préparé nos étapes dans cette région que nous n'avions pas visitée lors de nos précédents séjours en Colombie, mais nous allons rapidement devoir réviser nos plans !
A nouveau nous nous heurtons à une manifestation qui bloque la route avant La Pintada. Dans la file d'attente, nos voisins colombiens nous informent que le blocage peut durer entre quelques heures et ... un mois (c'est arrivé l'année dernière)!
Après quelques heures d'attente sous le soleil, nos voisins renoncent et nous informent qu'ils rentrent chez eux ... où nous sommes cordialement invités !
Comment refuser devant leur gentillesse ?
Nous voilà donc partis en arrière, dans l'inconnu, à la suite de Wilson et Soraïda. Après une rude grimpée, nous atteignons la petite ville de Filadelfia, perchée à 1.600 mètres d'altitude dans les montagnes.

Après une collation (la "sopita" se consomme à toute heure en Colombie) nous partons avec nos hôtes découvrir le village. Ici pas de chichis, il n'y a pas de touristes. Des rues très pentues mènent à la place centrale très animée, où l'on peut constater que le cheval est un moyen de transport encore très usité ...

Nous passons une soirée très sympathique chez Wilson et Soraïda qui nous ont préparé une petite chambre dans leur maison encore en construction ...
 

La télé a annoncé en soirée que des négociations étaient en cours à La Pintada et que la route serait libérée. Nous allons donc pouvoir poursuivre notre route après cette expérience inattendue mais si enrichissante ...
Donc, direction Jerico où nous allons passer une journée au lieu de deux. C'est une petite ville pleine de charme que nous avons préférée à Jardin, plus touristique. Nichée sur un plateau, à 2.000 mètres, elle est entourée de jolies montagnes et tire sa richesse des "fincas cafeteras". 

Il y fait bon vivre et toutes les maisons sont rutilantes, on ne saurait dire quelle est la plus belle ...
 

Notre prochaine étape, Guatapé, se trouve à 175 kilomètres de Jerico. Mais en Colombie, il ne faut pas penser en kms mais en heures, d'autant qu'il nous faut passer par les banlieues de Medellin : résultat, cinq heures de volant !
Guatapé est une destination touristique majeure en Colombie et on le constate rapidement en voyant le grande concentration d'hôtels, restaurants et boutiques de cette petite ville de 6.000 habitants.
La première attraction de la ville est le Peñon qui la domine de sa masse imposante (Cf "Le saviez-vous ?"). 

Un escalier magistral d'environ 700 marches permet d'accéder à son sommet pour contempler un formidable réseau d'iles et de presqu'iles ...

C'est que le destin de la région a changé en 1970 quand la construction d'un barrage a provoqué l'inondation de plus de 2.000 hectares de terres et créé un spectaculaire paysage. La ville, autrefois sujette aux inondations, a gardé son caractère typique  avec les habituelles maisons colorées propre à la région ...

Ce qui fait l'originalité de Guatapé, ce sont les "zocalos", des bas reliefs colorés réalisés sur la façade des maisons ...
 

Comme nous avons visité le Peñon en fin d'après-midi et le village tôt le lendemain, nous n'avons pas trop souffert de l'afflux de touristes et donc nous ne regrettons pas notre passage car Guatapé est vraiment un lieu étonnant  ...
De retour à Medellin, nous allons rendre la Suzuki de location et rejoignons en taxi, parmi une circulation insensée, notre prochain hébergement : l'Hostal del Cielo, un petit hôtel créé par Thomas, un français qui a développé un concept de tourisme solidaire dans un barrio de la Comuna 13. Si l'hôtel est simple, l'accueil est très chaleureux et la vue sur les gratte-ciel du centre et différents quartiers de Medellin est spectaculaire de jour comme de nuit ...

Preuve de l'incroyable changement de ce quartier pauvre et autrefois terriblement violent et mal famé, nous nous y promenons en toute sécurité et nouons facilement quelques contacts avec les habitants du quartier, notamment Andy et Milan, deux adorables gamins du barrio.

Medellin est une ville tentaculaire, à l'énergie palpable, qui opère depuis quelques années une transformation radicale. Les quartiers autrefois ravagés par les gangs et les différents groupes armés sont désormais apaisés. Ils bénéficient de nouvelles infrastructures, notamment le "métro", un vaste réseau de télécabines qui, se moquant des dénivelés, facilite grandement les déplacements et donc le désenclavement des habitants des barrios  ...

Après cinq heures de visite de la Comuna 13 (Cf "Le top"), c'est passablement fatigués par la marche, la chaleur et la frénésie ambiante que nous retrouvons notre hostal en haut de la colline. Il nous reste juste le temps de faire une petite sieste et de préparer nos sacs avant de rejoindre en taxi le terminal nord des bus. 
Nous avons en effet réservé deux places dans un bus de nuit pour Santa Marta, une expérience nouvelle pour nous. 800 kilomètres séparent les deux villes et la durée du trajet prévue est de 16 heures.

Allez ! En route ! On est des routards ou pas ?

On the road again : résumé en images de notre parcours sur les routes de Colombie ... 
 

La météo : 
Le temps reste chaud et nous sommes contents d'avoir toujours couché en altitude car dans les vallées c'est encore plus étouffant. Je peux vous garantir que la montée au sommet du Peñon de Guatapé vaut une séance de sauna !
La nuit apporte certes un peu de fraicheur mais le soleil reprend vite le dessus. 
On comprend pourquoi la plupart des colombiens se lèvent le matin vers 5:30 ou 6:00 : ils profitent du moment le plus frais de la journée !

Le saviez-vous ? 
Le Peñon de Guatapé est un "inselberg", un monolithe géant de 220 mètres de haut, semblable au Pain de sucre de Rio. Ses 22 millions de m3 pèsent environ 65 millions de tonnes et ne constituent que la partie visible, dégagée par l'érosion, d'un énorme massif intrusif.
Il a été gravi pour la première fois en 1954, après cinq jours d'effort, par trois alpinistes locaux et des escaliers ont été aménagés à partir des années 70 ...

Le top : 
Nous avons beaucoup apprécié notre visite de la Comuna 13 avec un guide qui nous a relaté son histoire et permis de découvrir un peu de la vie de ses habitants.
Cette banlieue de Medellin à la sinistre réputation, autrefois entièrement sous la coupe des narcos, est devenue un quartier très fréquenté par les touristes, attirés par son dynamisme, ses artistes de rue et les nombreux graffitis qui ornent ses murs ...

Malgré le côté "voyeur" que cela comporte, nous avons aimé parcourir les ruelles du quartier à la découverte de quelques tranches de vie. 

Et puis, désormais, c'est le tourisme qui fait vivre le quartier. Sans les touristes, l'économie du quartier s'effondre ...

Pour terminer cette petite présentation de la Comuna 13, un peu de Street dance. Je n'y connais pas grand chose mais j'ai l'impression que certains des gars ne sont pas mauvais ...

Le flop : 
Ils sont moins nombreux qu'il y quelques années mais les vénézuéliens en exil sont encore beaucoup à marcher le long des routes. Quand pourront-ils retrouver une vie décente dans leur pays ?

L'anecdote : 
Les droguerias sont présentes partout en Colombie. Mais ne vous trompez pas, on n'y vend pas de la drogue mais des médicaments.
 

C'est l'occasion de dire combien les Colombiens sont exaspérés de voir leur pays associé systématiquement aux cartels, à la drogue et à Pablo Escobar. Même si le visage de ce dernier fait encore l'objet de quelques exploitations touristiques, l'immense majorité des colombiens aimeraient chasser son image de la mémoire collective et tourner définitivement la page des années troubles ...

Le bestiaire :  

Voici quelques panneaux rencontrés au long de notre route. 
A vrai dire, nous n'avons pas aperçu la queue d'un de ces animaux sur la route, surtout pas celle d'un crocodile !

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