2015 - La Namibie c'est nami...bien !
Dimanche 5 avril :
Ce matin il fait un peu frisquet : 15° seulement !
Mais on commence bien la journée par un lever de soleil et un coucher de lune pendant le petit déjeuner.
Pourtant, adieu « nos » oryx, il faut lever le camp.
La route commence par traverser les mêmes beaux paysages que depuis deux jours, avant de monter sur un plateau monotone parsemé de grosses flaques d’eau et de boue. Manifestement il a bien plu ici récemment.
Après une centaine de kilomètres, nous nous arrêtons au premier village qui se présente, Maltahohe où nous faisons deux belles rencontres. Tout d’abord Brian, un français installé ici qui aide de petits artisans locaux à produire des objets pour les touristes. Nous parlons avec lui de la vie en Namibie que nous approchons en fait rarement puisque nous sommes toujours dans des lieux touristiques où dans la brousse.
Ensuite la magnifique petite épicerie du village où l'on trouve tout à condition de chercher un peu, tenue avec beaucoup d’humour par un vieil afrikaner. C'est un vaste bric à brac couvert des graffitis laissés par les voyageurs de passage.
Nous passons ensuite la petite ville de Mariental pour rejoindre Anib lodge, très jolie étape située en bordure du Kalahari. Le camping compte trois emplacements dans le bush, ce ne sont pas les voisins qui vont nous gêner ce soir.
Comme le temps s’annonce clément et qu’il y a un petit auvent, nous décidons, pour cette dernière nuit en camping, de ne pas monter la tente.
C’est donc sous la pleine lune et les étoiles que nous nous endormons, bercés par le cricri de quelques insectes et, moins sympathique, par le « bezoune » de quelques moustiques.
Anecdote du jour : nous sommes aujourd’hui dimanche de Pâques. L’occasion de se souvenir que la plupart des namibiens sont très chrétiens et d’en voir une illustration cocasse : tous les employés du lodge célèbrent ça en portant sur la tête des petites oreilles de lapin puisque selon la tradition anglo-saxonne ce ne sont pas les cloches qui passent à Pâques mais les « easter bunnies ».
Le saviez-vous ?
Nous avons quitté ce matin les dunes du Namib pour celles du Kalahari, environ 300 kms plus loin. Le sable qui compose ces dunes est très rouge dans les deux cas ce qui est normal car celui du Namib vient du Kalahari.
Mais ce qui est étonnant, c’est que, selon les géologues, ce sable du Namib n’est pas venu directement par voie terrestre ce qui aurait été relativement court. Il a été charrié il y a très longtemps par le fleuve Orange jusqu’à la mer, tout au sud de la Namibie, puis a été remonté au fil des millénaires par le courant du Benguela et déporté par le vent depuis la côte vers l’intérieur des terres. Il aura évidemment fallu des millions d’années pour en arriver là...
Le zozieau du jour
Francolin à bec rouge (Red-billed francolin) un cousin du francolin du Cap, qui est souvent venu caqueter près de notre tente.
Lundi 6 avril :
Dernière promenade dans le bush jusqu’à la rivière qui ne conserve que quelques mares d’eau. De nombreux springboks, gnous, oryx et bubales roux égayent notre parcours ainsi qu’un lièvre et une bande de petits perroquets. En cette fin de saison des pluies le Kalahari est bien vert offrant de beaux contrastes avec le sol rouge et ses termitières. Il est vrai que nous ne sommes pas dans sa partie vraiment désertique, située plus au sud.
Au retour, le rangement est rapide car il n’y a pas de tente à plier et une bonne douche après la marche remplace agréablement cette petite corvée.
Nous retrouvons, pour notre dernière étape, une jolie piste dans la verdure et les dunes rouges, toujours bordée des clôtures des fermes et des immenses nids du républicain social.
Et comme il est dit que nous verrons des animaux jusqu’au bout, nous croisons quelques autruches et des varans sur la piste. Et lors de notre arrêt pique-nique du midi près d’un barrage, tout un groupe de girafes et de zèbres …
Nous finissons par rejoindre le goudron de la route B1 pour retrouver Windhoek et notre pension à Londigini.
Au diner, nous poursuivons notre régime carné : carpaccio de kudu et steak de bubale.
Profitons-en, on n’en trouvera pas chez Unico à Olonne sur Mer !
L’anecdote du jour : juste une petite révision du code de la route en Namibie !
L’oiseau du jour
Petite transition avant notre retour… le goéland. Est-ce le goéland dominicain ?
Mardi 7 avril :
Sniff ! Sniff ! C’est fini…
Nous allons rendre le Toyota et le matériel à 8 heures chez le loueur qui nous ramène à l’aéroport.
Premier vol : Windhoek – Johannesburg. Pour meubler notre attente du vol pour Paris, quelques derniers achats et les formalités de détaxte de mon nouvel ordianteur.
Vol de nuit jusqu’à Roissy où il fait 5°. Brrrrr !
Heureusement nous ne sortons pas de l’aéroport mais ça fait tout bizarre de se retrouver dans un terminal qui sera vite bondé par des gens quelques peu excités : nous avons choisi de rentrer le jour de la grève des contrôleurs aériens !
Par chance l’avion pour Nantes n’est que retardé et nous attrapons sans trop de stress le train pour Les Sables. Sur le quai, Fred et notre Théodore, récompense appréciée après 31 heures de voyage !
Le soleil brille et la température est suffisamment douce pour faciliter notre réadaptation au climat français …
L’anecdote du jour : tandis que notre avion pour Nantes va se positionner en bout de piste à Roissy pour le décollage, le commandant de bord annonce fièrement « nous atteindrons Bordeaux dans une heure ! ».
Un lapsus qu’il corrige bientôt au soulagement de tous les passagers.
Le zozieau du jour
Petit bilan :
A la fin des années 70, alors que nous habitions Dakar, Nickie et moi avons donné des cours de français à des namibiens réfugiés de la SWAPO, alors en lutte pour leur indépendance. Débarqués au Sénégal par les hasards de la diplomatie internationale, ils ne parlaient que leur langue bantoue et un peu d’allemand : il s’agissait donc de faciliter un peu leur séjour dans ce pays francophone.
Nous avions donc eu dès cette époque l’occasion de nous interroger sur ce coin d’Afrique.
Ensuite notre passion des déserts nous a forcément amenés à rêver du Namib et du Kalahari.
Il nous aura fallu bien des années, mais nous avons fini par découvrir ce pays magnifique : de grands espaces, des animaux sauvages en quantité et chaque jour de nouvelles surprises tant ce pays est atypique.
Parfaitement organisé par Tourmaline, notre périple, une boucle de 3.200 kilomètres au total, nous a permis d’approcher sans bien sûr l’épuiser la diversité de ce grand pays (« Namibie, terre de contrastes » comme on dirait à Connaissance du Monde !).
Peut-être un seul petit regret : n’avoir qu’à peine effleuré la vie quotidienne en Namibie car nous avons finalement rencontré peu d’autochtones. Il faut dire qu’ils sont peu nombreux sur un vaste territoire et que, s’ils sont d’une grande gentillesse, ils ne vont pas spontanément à la rencontre des étrangers comme en Afrique de l’Ouest.
Une lacune à combler lors d’un prochain voyage ?
Commenter cet article