2015 - Oasis, kasbah et palmeraies...
Mardi 24 novembre 2015 :
Après huit jours passés à Merzouga, nous reprenons la route vers notre prochaine étape : Boumalne-Dadès.
Devant nous, 250 kms d’une assez jolie route passant par Alnif où nous pique-niquons au bord de l’oued non loin d’un petit groupe de paysans.
Le coin pique-nique et nos voisins...
A Tineghir nous montons à l’ancienne kasbah du Glaoui d’où l’on a une très belle vue sur la palmeraie et les vieux ksour de la ville.
Tineghir
Voici quelques images prises au long de la route…
Nous nous installons à Boumalne du Dadès au petit camp du Soleil Bleu qui domine la ville. Nous sommes perchés à 1.600 mètres, entre Haut-Atlas et djebel Sagho, et dès que le soleil se couche il fait très frais d’autant qu’il souffle un petit vent glacial.
L’anecdote du jour : elle est empruntée à Josy qui nous faisait part hier soir de sa rencontre avec des nomades et de la demande d’une petite fille qui lui demandait avec insistance « Cougate ! Cougate ! » en lui montrant ses dents. Elle finit par comprendre qu’il s’agit de Colgate et, heureuse de contribuer à l’hygiène bucco-dentaire des nomades, elle lui offre son dentifrice.
Françoise, qui vit ici depuis 25 ans et est une ancienne dentiste, se marre : les enfants ont pour habitude de manger le dentifrice avec délice, en guise de bonbons !
Avis, enseignes et autres inscriptions :
« C’est loin la mer ?
- Tais-toi et roule ! »
Mercredi 25 novembre 2015 :
Aujourd’hui, c’est la journée des superlatifs !
A commencer par la visite du souk où sont descendus les hommes des montagnes environnantes. C’est un souk très « campagnard » où l’on trouve des outils, où l’on fait ferrer les mules et où l’on trouve les denrées de bases comme l’orge ou les olives, disposées en gros tas sur le sol et vendues en sacs de 20 ou 50 kilos, des gros sacs de pâte de dattes et toutes sortes de choses étranges pour nous.
Les hommes sont souvent vêtus de grands burnous, encapuchonnés, et nous en repérons même un qui porte en bandoulière un grand poignard dans son étui d’argent.
Le souk de Boumalne-Dadès
Nous partons ensuite découvrir la Vallée des Roses que nous ne connaissons pas, au contraire de celle du Dadès, plus réputée. Sans doute parce que les routes y sont moins bonnes car par ailleurs c’est un véritable enchantement. Même si nous ne sommes pas à la saison des roses qui font la renommée de la vallée, il nous reste les maisons et la montagne qui en ont la couleur. Nous suivons le plus souvent l’oued M’Goun et nous y descendons pique-niquer près d’un village. Il y a là une douzaine de femmes occupées à la lessive. C’est un moment magique même si le dialogue avec elles est assez réduit faute de traducteur franco-berbère.
Dans la Vallée des Roses...
Nous reprenons par le village de Bou Thrarar puis par une piste qui mène au col du Tizi n’Ait Imi à 3.000 m. Faute de temps nous rebroussons chemin avant d’y arriver et rentrons par une piste assez « olé olé » à flanc de montagne.
Un petit résumé en images après deux incontournables de Bou Thrarar : la salle de jeux de son petit bistro, et son nid de cigognes !
La journée a été magnifique et se conclut gentiment par un tagine poulet citron au riad du camp.
L’anecdote du jour : et si on faisait un petit point météo ?
Dans la région, les marocains nous disent que l’hiver tarde un peu cette année. Il n’empêche que ça fraichit bien et qu’on subit de belles amplitudes thermiques. Une illustration il y a quelques jours à Merzouga : 5° le matin juste avant le lever du soleil masqué par la grande dune. Deux heures plus tard, le thermomètre laissé au soleil indique … 55°, bloqué qu’il est à son maxi !
Comme le disait fort justement le Maréchal Liautey (je crois l’avoir déjà cité dans ce blog, mais c’est tellement juste) : « Le Maroc est un pays froid où le soleil est chaud ».
Ce matin à Boumalne il faisait 5° dans la caravane et tout juste 0° dehors. Au loin on peut apercevoir la neige sur les sommets du Haut-Atlas. Brrrrrrr…
Mais à 10 heures on quitte les chaussettes et les pulls jusqu’au soir.
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Jeudi 26 novembre 2015 :
Nouvelle journée de transition : nous nous déplaçons d’une centaine de kilomètres vers l’ouest pour séjourner à Ouarzazate. Pour cette fois nous délaissons Zagora car notre ami Jean-Claude ne s’y trouve pas pour découvrir un peu Ouarzazate où nous sommes toujours passés sans nous arrêter.
Sur notre route, de nombreux ksour et un beau panorama sur Kalaat el M'gouma.
Ouarzazate est une ville moderne avec de grands boulevards et néanmoins quelques quartiers anciens comme celui qui entoure la Kasbah de Taourirt, encore une des nombreuses demeures du Glaoui, mais dont l'origine remonte au XVIIIème siècle.
Le reste de la journée ressemble plutôt à une escale technique : envoi du blog, courses…
L’anecdote du jour : nous avons parfois des petits quiproquos dans les épiceries ou au souk à l’annonce du prix total de nos achats, donné en arabe. Avons-nous mal compris ou mal traduit ?
Non : c’est que, de façon naturelle pour eux, les commerçants comptent en rials, ce qui nous donne des prix multipliés par vingt.
Un dirham marocain vaut donc 20 rials car le rial était du temps du « Royame de Marrakech » la pièce dite de "5 francs", soit 5 centimes depuis la réforme de 1960.
De même que chez nous certains anciens comptent toujours en (anciens) francs, le rial est resté la monnaie d’usage la plus répandue au Maroc.
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Vendredi 27 novembre 2015 :
Aujourd’hui la caravane va encore rester sur ses cales : nous partons pour 24 heures dans l’oasis de Fint, une étape incontournable pour nous dans la région.
Elle n’est située qu’à 17 kilomètres de Ouarzazate mais on s’y sent au bout du monde. D’ailleurs il suffit de voir comment on s’y rend pour comprendre !
Nous logeons à « La terrase des délices » chez Rachid, un très bel endroit d’où l’on domine la palmeraie. Une balade dans les environs et de longues palabres avec Rachid et son père, le « chibani » Mohammed, suffiront à remplir notre emploi du temps avant de déguster le soir le traditionnel couscous du vendredi.
L’anecdote du jour : souvent j’ai tendance dans cette rubrique à chambrer un peu nos amis marocains mais j'imagine qu’eux aussi parfois doivent bien rigoler de nos manières de touristes européens …
Aujourd’hui je donne donc la parole aux marocains pour, en quelque sorte, une anecdote dans l’anecdote …
Le chibani, qui ne perd pas une occasion de m’attraper par le bras et de me pousser vers un siège près de lui, en me disant dans son savoureux langage « Viens blablabla avec moi», me fait ainsi part de son amusement devant une touriste arrivée en chaussures à talon. Ce qui donne à peu près ceci : « la sausure di talon il marche pas ici. Li goudron walou, qui di sable et di pierres. Ci mieux li michelin : ti prends li pneu di 4x4, ti dicoupes et yalla, ça marche ! »
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Une belle restauration à faire dans le ksar de Ouarzazate. Votre voisin, Jacques Gandini, auteur des guides du Maroc en 4x4.
Samedi 28 novembre 2015 :
Au menu du matin, petit déjeuner et contemplation sur la terrasse. Des hommes et des femmes passent en contrebas sur leurs petits ânes, nous offrant des scènes quasi « bibliques ». De l’autre côté de la palmeraie le village s’éveille lentement et les cris des enfants, les aboiements des chiens et le braiement des ânes meublent progressivement le silence de l’oasis.
Après un dernier thé avec Rachid, nous retraversons l’oued et reprenons la piste en direction de Ouarzazate pour récupérer notre caravane.
Nous quittons le camping municipal, un peu crado, pour nous installer un peu plus loin, sur la route de Marrakech.
Nous retournons en ville en fin d’après-midi pour retrouver Mahjouba, une infirmière avec laquelle nous avions voyagé quelques jours en 2012. Nous sommes accueillis dans la grande maison de sa famille, particulièrement remplie en ce moment car ce sont les vacances scolaires. Sur les tables basses du salon s’accumulent thé, pain, huile, olives, crêpes et gâteaux, que nous partageons avec une kyrielle de frères, sœurs, belles sœurs (il n’y a pas moins de trois Malika !), neveux et nièces … Une belle illustration de la tradition d’hospitalité et de partage à la marocaine.
C’est une autre animation que nous trouvons dans le centre-ville en allant diner avec Mahjouba : les rues sont pleines de monde et, malgré la fraicheur du soir, les terrasses des cafés et restaurants sont combles.
L’anecdote du jour : nous avons été surpris en arrivant près de Fint d’apercevoir dans la montagne de grands bâtiments. Bizarre en ce lieu désert !
En fait il s’agit de décors de cinéma pour un film américain (La bible ?). Comme le film n’est pas sorti, pour des raisons de droits d’image, le site est gardé et nous ne pourrons pas nous en approcher de très près.
Nombreux sont les films sensés se dérouler en Egypte, en Palestine, en Arabie etc. qui sont tournés ici, depuis Laurence d’Arabie jusqu’à Astérix et Cléopatre. Ouarzazate fournit de nombreux lieux de tournage au cinéma qui représente une activité économique importante pour la ville. On en voit la marque jusqu’aux ronds-points …
Mais certains préfèrent la danse classique au cinéma !
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Dimanche 29 novembre 2015 :
Voilà un mois que nous sommes entrés au Maroc et on ne s’est pas ennuyé une seconde.
Voilà aussi quatre semaines que nous n’avons pas vu un nuage au-dessus de notre tête et ce matin, paf, ciel tout gris ! Pour finir, ça ne durera pas et nous ne perdrons que trois heures de soleil…
Pour nous rapprocher des douces températures de la côte, nous faisons route vers Agadir. En moins de 250 kilomètres, le dépaysement est spectaculaire : nous gagnons une dizaine de degrés en température tout en perdant plus de 1.500 mètres d’altitude. Le paysage aussi change progressivement et nous retrouvons des arbres, de vraies prairies et de l’herbe sur le bord de la route ...
Les hauts plateaux du Siroua sont superbes mais vides de nomades en cette saison et notre route n’est agrémentée que par deux géocaches de bord de route.
Et oui, le ciel est gris !
Ce qui me donne l’idée d’en placer une moi-même sur le lieu de notre pique-nique, auprès d’un vieil arganier, non loin de Taliouine. En espérant que les chèvres ne dévorent pas ma petite boite !
Comme nous avons du temps devant nous, nous faisons arrêt une soixantaine de kilomètres avant Agadir aux Jardins de la Koudya, un beau domaine agricole qui fait aussi auberge et camping.
La soirée est douce et nous mangeons dehors. Nous apprécions d’autant que les nouvelles de nos enfants en Europe évoquent plutôt la tempête, voire la neige !
L’anecdote du jour : je croyais notre Toyota assez imposant mais en passant ce matin à côté des autres occupants du camp, il m’apparait comme une Fiat 500.
Ce sont des allemands qui voyagent dans une énorme cellule posée sur un gros camion Mercedes 4x4. Les allemands semblent adorer ce genre d’engins qui exigent un budget « kolossal ». C’est sûrement très confortable dedans mais comment peut-on circuler en ville ou sur les petites pistes avec un engin pareil ?
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