2015 - Tout, tout, tout ... vous saurez tout sur les zizis !
Pour ne laisser planer aucun doute sur la moralité de ce blog, je précise tout de suite que les zizis dont il sera question n'ont rien à voir avec ceux de la chanson de Pierre Perret puisqu'il s'agit des habitants de la vallée du Ziz.
Oui, c’est ainsi qu’ils sont nommés au Maroc, de la même façon que les habitants de Rabat sont des rabatis, ceux de Figuig des figuiguis etc…
Mercredi 11 novembre 2015 :
Après avoir fait nos adieux à Louis-Marie et à la palmeraie sur la terrasse de l’hôtel, nous reprenons la route vers notre prochaine destination : la vallée du Ziz. Nous avons 370 kms à faire sur ce que l’on pourrait appeler « la route des Bou » puisque elle passe par Bouarfa, Bouanane et Boudnib.
Autour de Bouarfa, nichée au pied de sa montagne, nous trouvons des zones très vertes suite aux pluies récentes.
Mais très vite la route n’est guère passionnante car elle parcourt un reg assez désolé.
Sur une grande partie, nous roulons au ras de la frontière algérienne et nous apercevons de nombreux postes militaires sur notre gauche dont celui-ci, très « Fort-Saganne » !
Puis soudain on arrive sur une grande faille dans le plateau : c’est la vallée du Ziz avec son fleuve de palmiers et ses maisons de pisé sur lesquelles sèchent les dattes.
Nous voilà arrivés…
Nous descendons dans la palmeraie au petit camping Tissirt où bientôt nos amis de Sidi Ifni, Philippe et Catherine nous rejoignent et nous passons une excellente soirée de retrouvailles.
L’anecdote du jour : depuis plusieurs jours que nous longeons la frontière avec l’Algérie, nous sommes arrêtés aux entrées de ville par la gendarmerie royale marocaine. Nous avons pu constater que nous étions en sécurité car identifiés et suivis dans tous nos déplacements. Même si parfois le gendarme note notre n° d’immatriculation sur sa main, le système fonctionne car nous sommes reconnus au contrôle suivant. Le Maroc prend soin de la sécurité de ses touristes.
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Jeudi 12 novembre 2015 :
Au lever, le thermomètre indique 9° dans la caravane et 4° dehors ! Un petit coup de chauffage s’impose avant que bientôt le soleil prenne le relai.
La matinée est consacrée au souk d’Aoufouss, à une douzaine de kms, pour quelques courses (notamment un kilo de filet de boeuf - Cf le film) et surtout pour le spectacle qu’il nous offre. Particularité d’ici : les femmes berbères vêtues de voiles noirs agrémentées de broderies et pompons aux couleurs de leur tribu. En voici quelques images prises à la sauvette …
Puis l’après-midi nous allons marcher jusqu'au Ziz dans la palmeraie, très bien entretenue et pleine d’activité en cette période de cueillette des dattes.
A 17H 30, de retour, le soleil disparait derrière les montagnes et la température chute rapidement. A 18h il fait nuit et on se met au chaud en attendant l’apéro et le repas !
L’anecdote du jour : tandis que nous marchons en bordure de la palmeraie nous rencontrons un homme avec un âne tirant une vieille machine bizarre. Il s’agit d’une sorte de broyeuse utilisée pour réduire en bouillie les dattes de médiocre qualité mais aussi des figues, des restes d’épis de maïs etc… que les gens lui apportent tout au long de sa tournée. Le résultat est destiné à la nourriture des animaux. Dès qu’il a trouvé un client, il est très fier de nous faire une démonstration de son matériel.
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Vendredi 13 novembre 2015 :
Nous partons pour une boucle de deux jours en laissant la caravane au camping. Nous sommes toujours avec Philippe et Catherine, invités avec eux à Goulmima chez Saïd, un de leurs voisins de Sidi Ifni.
Saïd, un personnage, nous reçoit royalement et nous déjeunons d’un énorme couscous. Bien repus, nous partons à sa suite découvrir la palmeraie et les ksour de Goulmima. C’est ici qu’il est né et il nous apprend beaucoup sur la vie des ksouriens. Nous découvrons des endroits magnifiques au bord de l’oued Gheris, dans la palmeraie, et dans le ksar.
Goulmima.
Il insiste beaucoup pour que nous restions au moins jusqu’au lendemain mais nous devons le quitter car nous avons réservé « Chez Pauline », une belle maison d’hôte dans la palmeraie de Tadighoust à une vingtaine de kms de Goulmima. Nous sommes partis un peu tard et, comme notre GPS nous joue des tours, c’est à la nuit tombée et guidés par deux vieux du coin que nous atteignons notre but.
Nous étions déjà passés il y a trois ans dans ce très bel endroit où les propriétaires possèdent une exceptionnelle collection de masques et de sculptures africains.
Pour changer de la cuisine marocaine, nous dinons d’un excellent osso buco : nous ne serons pas à jeun ce soir !
Après diner nous prenons un peu d’internet au salon et tombons malheureusement sur l’horreur des attentats à Paris.
L’anecdote du jour : alors que Philippe vient de photographier la porte d’entrée du vieux ksar de Goulmima, une vieille femme sort de la pénombre et se met à nous invectiver. Elle s’est crue photographiée et pour la calmer Philippe lui montre la photo où elle n’apparait pas. S’en suit une discussion avec un passant qui nous explique que le problème ce n’est pas la religion musulmane mais l’internet, Facebook et compagnie ! C’est une rumeur qui circule et que l’on nous a déjà servie : les européens feraient des truquages de photos avant de les publier sur le net. Par exemple le visage de cette femme sur le corps d’un âne, ou celui d’une jeune fille sur un corps de femme nue …
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Samedi 14 novembre 2015 :
Après avoir bien discuté avec nos hôtes qui ont longtemps vécu en Guinée, nous quittons Tadighoust et son vieux ksar en ruine pour reprendre notre route vers le nord et la petite ville de Rich.
Le vieux ksar de Tadighoust.
C’est une petite route absolument magnifique qui serpente dans la vallée de l'oued Ghéris que nous traversons à de nombreuses reprises au gré des lacets de la route. Nous ne rencontrons que quelques nomades avec leurs troupeaux mais n’avançons guère tant les arrêts photo et film sont nombreux.
Au long de l'oued Ghéris.
Nous pique-niquons dans un petit oued avant de retrouver l'oued Ziz et la petite bourgade de Rich.
Pique-nique avant de rejoindre Rich.
Ensuite nous redescendons vers Errachidia par la vallée du Ziz jusqu’au grand barrage qui surplombe la ville.
Et c’est des images plein la tête que nous retrouvons notre camp dans la palmeraie.
L’anecdote du jour : vers 13 heures nous faisons arrêt à Amellagou où nous pensons acheter du pain. Le problème c’est qu’ici chaque famille a sa propre production et que la pauvre boutique qui sert d’épicerie ne vend pas de pain. La première boulangerie est à 50 kms…
Heureusement il y a dans le village une auberge marocaine qui nous dépanne gentiment.
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Dimanche 15 novembre 2015 :
Il y aurait encore beaucoup à voir dans les alentours mais le micro climat du camping Tissirt, dans cette palmeraie engoncée entre deux falaises, nous incite à avancer un peu. Nous faisons donc nos adieux à Ali et Lahcen et en route vers Merzouga où les nuits semblent plus douces.
Deux petits arrêts ménagent tourisme et geocahing (j'ai converti Philippe !) : le puits artésien d’Ain el Atti qui jaillit en plein reg, et la célèbre porte de la vieille cité de Rissani. Deux caches de plus dans ma collection marocaine…
L’arrêt pique-nique se fait dans la palmeraie de Rissani que nous traversons avant de rejoindre Merzouga, Philippe et Catherine par la piste, nous, caravane oblige, sagement par la route.
Très vite nous apercevons à l’horizon les grandes dunes roses de l’Erg Chebbi que nous atteignons en fin d’après-midi.
Le plan pour ce soir ?
Bivouac au bord des dunes !!!
L’anecdote du jour : Bivouac au bord des dunes … c’est la version courte !
La version longue comporte une longue séquence … ensablement !
A force de vouloir bivouaquer près des dunes nous nous approchons un peu trop et finissons … dedans.
C’est notre première incursion du séjour dans le sable, les pneus sont gonflés à bloc et la caravane est quand même un petit handicap ! Tandis que je descends pour évaluer la situation, je vois Philippe, un peu plus loin, grimpé sur le toit de sa cellule : il est planté aussi et doit chercher ses plaques. De mon côté, une seule solution : dégonfler le 4x4 et dételer la caravane pour sortir le timon du sable.
Ceci fait, je réattelle, un coup de courte et ça sort sous les applaudissements des quelques marocains venus assister au spectacle.
Avec tout ça, j’ai oublié de faire des photos !
Avis, enseignes et autres inscriptions : quelles sont ces étranges empreintes dans la dune à côté des traces de gerbille et de lézard ?
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