2016 - Début de la 2ème mi-temps ...
Vendredi 15 janvier 2016 :
Six heures du mat aéroport de Nantes Château-Bougon : il fait 1° et il tombe un léger grésil …
Dix heures du matin, aéroport de Marrakech : le thermomètre marque 21° !
N’est-ce pas une première bonne raison de revenir au Maroc passer la fin de l’hiver et poursuivre notre voyage, débuté fin octobre et interrompu pendant les fêtes ?
Après plus d’une heure de queue pour les formalités (un autre avion a atterri juste avant nous) nous retrouvons le 4x4 et la caravane en parfait état au parking sous douane de l’aéroport. Nous nous débarrassons de l’anorak et du pull et prenons la direction du sud.
Le premier arrêt dans une épicerie de village pour quelques emplettes nous met tout de suite dans le bain : l’épicier est très gentil mais ne parle pas un mot de français, nous obligeant à ressortir d’emblée notre dialecte marocain de base…
Après seulement une vingtaine de kilomètres sur la route de l’Ourika, nous prenons une petite piste pour rejoindre le joli camp Jnane Baroud. Nous y passons un après-midi tranquille : il y a du rangement à faire, un peu de bricolage et tout d’abord, malgré les 32° à l’intérieur de la caravane … une petite sieste car on s’est levé bien tôt ce matin !
L’image du jour :
Quel contraste avec notre environnement d'hier !
Samedi 16 janvier 2016 :
Après une nuit réparatrice, nous retrouvons le ciel bleu mais aussi la fraicheur matinale qui règne à l’intérieur du Maroc tant que le soleil n’est pas monté un peu dans le ciel.
Aujourd’hui nous rendons visite à de nouveaux amis, Isabelle et Régis, rencontrés chez nous à La Bauduère où ils ont passé quelques semaines en fin d’année chez notre voisine Rachel. Nous avions bien sympathisé car nous avons en commun, entre autres, la passion du Maroc et de l’Afrique. Ils vivent à 25 kilomètres au sud de Marrakech dans le petit village d’Oumnass posé sur une colline face à la chaine du Haut-Atlas. Régis est peintre et écrivain tandis qu’Isabelle est restauratrice de tableaux. Mais ils sont aussi architectes d’intérieur, créent des meubles et des décors pour de riches particuliers ou pour des hôtels au Maroc comme ailleurs en Afrique.
Alors je vous laisse imaginer leur magnifique maison ! Et le petit pavillon réservé aux amis au fond du jardin, parmi les oliviers tricentenaires, ne dépare en rien les lieux avec sa vue sur une vieille kasbah …
Le repas est délicieux, les conversations agréables et c’est tout juste si nous avons le temps de découvrir les environs avant de repartir lestés d’un sac plein de la production du jardin (huile d’olive, pamplemousse et oranges) et avec la promesse de se revoir, ici ou en Vendée.
Une bien belle journée !
L’anecdote du jour : dans le village d’Oumnass nous croisons les enfants sortant de l’école. Certains d’entre eux offrent l’image étonnante de petits berbères vêtus d’un costume bleu marine, d’une chemise blanche et d’une cravate !
Interrogé à ce sujet, l’employé de Régis confirme notre intuition : une ONG anglo-saxonne est passée par là et a fait une distribution de vêtements …
Dimanche 17 janvier 2016 :
Comme le temps est clément sur l’Atlas en ce mois de janvier nous avons décidé de rester une journée de plus dans la région avant de gagner la douceur du bord de mer.
Et ce matin nous partons vers l’Atlas qui, depuis trois jours, nous nargue au loin. Nous remontons la vallée de l’Ourika et prenons la route de l’Oukaïmeden, la station de sport d’hiver du Haut-Atlas. Bien qu’elle soit située entre 2.650 et 3.600 mètres, l’enneigement y est un peu aléatoire et en tous cas cette année … tout à fait inexistant. A vrai dire nous n’avions pas prévu de faire du ski et l’endroit ne manque pas d’attraits avec, en premier lieu, un cadre majestueux. Nous le découvrons lors d’une petite marche qui nous mène à une table d’orientation offrant une belle vue sur le massif du Toubkal. Son sommet culmine à 4.167 mètres et est, lui, enneigé. Mes cuisses se souviennent encore l’avoir gravi en aout 2003 !
De retour dans le village nous déjeunons « Chez Juju », un endroit sympathique qui sert, rareté au Maroc, du cassoulet et du sanglier à la bourguignonne dont nous nous régalons.
Pour digérer, nous grimpons voir les gravures rupestres vieilles de 2 à 3 mille ans qui ornent des rochers près de la station.
Enfin, ayant appris qu’une piste rejoint Asni par la vallée, nous délaissons la route et repartons par l’autre côté de la station. Malgré les nuages qui obscurcissent progressivement le ciel, nous ne regretterons pas ce choix car la descente, dans des paysages grandioses parsemés de magnifiques genévriers, est réellement superbe.
L’image du jour :
Etonnant; non ?
Le saviez-vous ?
Depuis des temps immémoriaux, les pâturages du plateau de l’Oukaïmeden sont l’objet de l’« agdal », une gestion communautaire par deux tribus, les Ourika et les Reghaya. Dans un souci de préservation, ces pâturages sont interdits du 15 mars au 10 août de chaque année et leur réouverture donne lieu à une grande fête, le moussem. Les transhumants se regroupent sur les cols environnants avec leur cheptel et leur famille puis se rejoignent sur le plateau avant de s’installer dans leurs « azibs » respectifs. Les azibs sont ces maisons de pierre actuellement inoccupées que l’on voit face aux quelques chalets de la station.
Les azibs.
L’anecdote du jour :
Comme tous les matins nous nous arrangeons pour faire une petite halte café. Nous commandons généralement un «neuss-neuss » (moitié-moitié en dialecte marocain, en l’occurence mi nescafé mi lait). C’est ce que nous faisons dans une petite gargote au bord de la route, après que le patron nous a installé sur sa terrasse au soleil. Le temps passe, le neuss-neuss tarde à venir, quand nous apercevons d’en haut un garçon revenir en courant du village proche … avec du lait.
C’est comme ça que ça marche ici : on achète au fur et à mesure des besoins !
Lundi 18 janvier 2016 :
Le temps est venu de rejoindre Agadir car la caravane connait quelques problèmes électriques et nous pensons la confier là-bas à Rachid qui nous a déjà dépatouillé quelques ennuis en décembre. Mais comme l’escapade en montagne d’hier nous a donné des idées, nous partirons par la montagne et la petite route du Tizi n’Test plutôt que par l’autoroute. Quitte à faire étape vers Taroudant car, bien qu’économisant 75 kilomètres, il faut compter environ le double temps pour arriver à destination vu la nature de la route. De ce point de vue nous ne serons pas déçus : partis vers 8 heures 30 nous n’arriverons à notre but 250 kilomètres plus loin qu’après 17 heures !
Il faut dire que les arrêts photos ont été nombreux car la route est magnifique, notamment toute la première partie le long de l’oued N’fis : une succession de petits villages agrippés à flanc de montagne parmi les amandiers en fleurs et le vert vif des cultures en terrasses.
Nous nous arrêtons aussi visiter la très vieille mosquée de Tin Mal construite au XIIème siècle sur le modèle de la Koutoubia de Marrakech. Elle a été récemment restaurée en partie : manquent une partie du minaret et le toit. C’est une des rares mosquées ouvertes aux non-musulmans car elle ne sert plus au culte.
A l’auberge proche du Tizi n’test (« tizi » est le mot berbère pour « col ») nous rencontrons un marcheur marocain particulier : il parcourt le pays à pied pour acheter des bijoux et objets anciens. Comme on peut s’y attendre il déballe bientôt le contenu de son sac … et Nickie repart avec un ensemble de bracelets en argent, un «semainier», troqué contre mon ancien smartphone !
Reste à entamer une descente vertigineuse depuis le col situé à plus de 2.100 mètres jusqu’à notre désormais habituel camping de la Koudya près de Taroudant, quelques dizaines de mètres seulement au-dessus du niveau de la mer.
Vues du col
L’image du jour :
L’anecdote du jour :
Après la visite de la mosquée ce midi nous regagnons la caravane pour déjeuner. A l’intérieur une sorte de flaque sur le sol attire tout de suite mon regard. Qu’est-ce ?
Je comprends vite quand je vois que ça dégouline du placard au-dessus : le pot de miel s’est ouvert et renversé à cause des cahots de la route !
Un kilo de bon miel de montagne acheté la veille à l’Oukaïmeden perdu, sans parler de la séance de nettoyage fort plaisante qui s’en suit !
Dommage collatéral, une de mes crocks, bien emmiellée, a dû être posée à l’extérieur et non récupérée, car nous ne l’avons pas retrouvée le soir …
Mardi 19 janvier 2016 :
Journée tranquille et sans grandes péripéties. Nous gagnons Agadir en fin de matinée : au programme quelques courses, coiffeur pour nous deux et balade sur le front de mer avant de regagner le camping d’Aourir dans la montagne, à quelques kilomètres de la mer. Nous y retrouvons notre pote Hassan le cuisinier qui va nous chercher deux belles daurades tout juste sorties de l’eau. Grillées … un régal !
L’anecdote du jour :
Nos travaux sur la caravane ne pouvant se faire que demain, nous pensons rester sur Agadir même, au camping municipal situé en ville près de la plage. Il a très mauvaise réputation mais pour une nuit …
Et bien c’est pire que ce que l’on imaginait ! Deux cent cinquante camping-cars sur à peine deux terrains de football, serrés les uns sur les autres, au bord d’un boulevard bruyant, des toilettes et douches dégueulasses … nous fuyons bien vite, quitte à faire quelques kilomètres de plus.
L’image du jour :
A propos de terrain de football, celui-ci dans le Tizi n’test est bien rustique. Et gare à ne pas tirer en dehors du but, le ballon risque de dévaler assez loin …
Mercredi 20 janvier 2016 :
Ce matin nous retournons à Agadir chez Rachid qui doit nous faire quelques réparations d’électricité sur la caravane. Nous pensons pouvoir repartir dans l’après-midi et avancer un peu sur la côte en direction du sud. On sera loin du compte …
Déjà quand nous arrivons devant l’atelier, les trottoirs environnants sont emplis de camping-cars. Ce n’est que vers midi que nous pouvons approcher pour qu’on s’occupe de nous et comme c’est l’heure d’aller manger …
Je vous passe les péripéties, Rachid et ses ouvriers sont débordés et le plus gros du travail ne sera finalement terminé que vers 18 heures. Et tant qu’on y est, nous lui commandons la pose d’un panneau solaire et donc on reviendra demain !
Heureusement, nous sommes tout près du grand souk d’Agadir que j’ai largement décrit en décembre. Nous pouvons donc profiter à nouveau du magnifique spectacle qu’il offre et de ses restaurants de poissons tellement bon marché.
L’image du jour :
Au souk, savon de hammam et épices font bon ménage.
Jeudi 21 janvier 2016 :
Retour à l’atelier de Rachid pour la fin des travaux et la pose du panneau solaire.
Nous profitons de ce nouveau séjour à Agadir pour retrouver notre ami Mohammed, le pêcheur que nous avions rencontré il y a deux ans au Cap Barbas près de la frontière mauritanienne. Nous ne passons pas à Agadir sans tenter de les voir, lui et son pote Hakim qui malheureusement n’est pas disponible aujourd’hui. Nous déjeunons ensemble et, hospitalité marocaine oblige, ne pouvons éviter de passer chez lui prendre le thé et un gâteau encore tout fumant préparé en hâte pour notre visite.
Quelques courses au souk et au Marjane (le Carrefour marocain) ainsi que la surveillance de nos travaux meubleront amplement le reste de notre journée.
C'est à nouveau à la nuit tombante que nous regagnons le camping...
L’anecdote du jour :
Ces deux jours n’auront certes rien d’une aventure passionnante mais au moins ils nous auront permis d’observer de près les ouvriers marocains de l’atelier : débrouillards au possible mais aussi parfois un peu folklos ! Il vaut mieux suivre de près ce qu’ils font …
Ce qui est sûr c’est qu’ils sont d’une formidable gentillesse, et il en faut pour écouter avec le sourire tous ces camping-caristes super énervés parce que leur parabole est en panne et qu’ils sont privés de télé depuis deux jours !
L’image du jour :
Exemple de cette débrouillardise des marocains, le revêtement du trottoir devant l’atelier se transforme en plateau de jeu de dames : quelques peaux d’oranges et des petits cailloux, la partie peut commencer !
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