Les fjords chiliens : de Puerto Natales à Caleta Yungay.
Du 9 au 15 décembre 2018
Pour la première fois depuis le début du voyage nous avons un objectif précis quand nous quittons Ushuaïa : nous devons être à Puerto Natales le 12 décembre après-midi pour embarquer le soir même sur le Crux Australis, un bateau qui va nous conduire à Caleta Yungay.
Quarante-cinq heures de navigation qui nous économisent plus de 1.000 kilomètres de voiture car par voie terrestre, pour rejoindre Caleta Yungay, il faut passer par l’Argentine et faire une grande boucle avant de franchir à nouveau les Andes.
Mais avant d’évoquer notre navigation, parlons de notre route de retour à Puerto Natales. Elle commence par un petit arrêt à Tolhuin où nous faisons escale au camping Hain pour revoir Roberto et Delia (voir http://www.yvesetnickie.com/2018/12/ushuaia-terre-de-feu.html), toujours aussi accueillants et drôles (ah, « l’abraso » de Delia ponctué de chaleureux « mi amor » !). Ce sera l’occasion de déguster un magnifique plat d’agneau cuisiné par Delia et de retrouver le lendemain, sur la place du village, Roberto en train d’animer la fête du Lenga (l’arbre emblématique de la région). Beaucoup de monde pour assister au concours de sculpture sur bois, encourager les « hacheros » et déguster un asado géant de 110 moutons.
Concours de bûcherons à Tolhuin.
Quelques autres images glanées au long des 700 kms de notre route entre Ushuaïa et Puerto Natales : la traversée du détroit de Magellan à Punta Delgada, le parc des volcans de Pali Aike, la visite d’un gaucho pendant un de nos bivouacs, les lupins qui fleurissent en abondance au bord des routes …
C’est le mercredi à 18 heures que nous embarquons à Puerto Natales pour un départ prévu le lendemain à 5 heures et une arrivée le samedi à 1 heure du matin !
Le Crux Australis embarque une centaine de passagers et vingt-cinq véhicules mais n’est pas un bateau de croisière à proprement parler. Il n’a pas de cabines, seulement des sièges inclinables, et au niveau bouffe, c’est également assez rustique. Nous, nous sommes des privilégiés car nous pouvons dormir et nous sustenter en cas de besoin dans Trottinette garée en plein air sur le bateau.
Et puis tout cela est compensé par la beauté des paysages, sous le soleil l’après-midi de notre première journée !
Le bateau se faufile dans un dédale de fjords, entre les Andes, le Campo de Hielo Sur et l'océan Pacifique et la ligne droite n'est pas au programme.
La deuxième journée, nettement moins ensoleillée (Cf. Le flop !) va nous conduire à Caleta Tortel, où il y a un village, mais pas de route menant au port, puis deux heures plus tard à Caleta Yungay où il y a une route jusqu’au port … mais pas de village.
Ici, il faut composer avec la topographie et ce n’est pas facile tous les jours !
Nous arrivons à 2 heures du matin et le temps de débarquer il est 3 heures quand nous nous posons pour la nuit à quelques encablures de la cale.
Nous verrons donc tout cela en détail plus tard …
Le saviez-vous ?
On estime qu’entre 1,6 et 4,5 millions de chiliens sont des descendants de basques espagnols ou français (soit entre 10 et 27 % de la population totale du pays). Emigrés de la première heure, ils occupent souvent une place de choix dans la société. Parmi leurs apports au Chili comme d’ailleurs à l’Argentine, le béret, qui est encore très porté à la campagne …
L’anecdote : bien au chaud, à l’abri du vent, vitre du hublot relevée, c’est une des meilleures vues depuis le bateau et un bon endroit pour prendre des photos.
Où ça ?
Aux toilettes !!!!
Le top : Vendredi matin, 8 heures nous arrivons à notre première escale : Puerto Eden.
Un incroyable village de 120 habitants, joignable uniquement par bateau puisque situé sur une de ces iles qui constituent l’essentiel du sud chilien. Pas même 100 mètres de route dans le village donc pas de voitures, seulement des passerelles pour se déplacer le long des maisons coincées entre mer et montagne ; l’essentiel des déplacements se fait donc en bateau et l’arrivée du ferry une fois par semaine constitue un événement de choix !
Ici l’on vit essentiellement de la pêche et il n’y a que trois enfants au village. L’escale dure seulement une demi-heure (juste le temps de prendre quelques photos, de débusquer une géocache !) et notre bateau reprend sa course contre le vent et les vagues.
Le flop : la journée de vendredi est assez exécrable. Froid, vent et pluie sont au programme et nous sommes un peu brassés. Impossible de rester dans Trottinette, dont les suspensions sont bien sollicitées, ni de rester sur le pont balayé par les bourrasques. Le côté positif c’est que cela nous laisse le temps de bavarder avec les autres passagers. Il y a là quelques touristes, piétons ou cyclistes, mais surtout des chiliens qui rentrent chez eux ou partent en vacances puisque leurs congés d’été démarrent.
Le ciel consent à se dégager vers 22 heures seulement, un peu avant l’arrivée à Caleta Tortel, notre deuxième escale proche du but final. Il reste juste assez de lumière pour apprécier les eaux vertes du Canal Baker.
Le bestiaire : Je ne vous ai pas encore présenté les ibis à face noire, espèce que l’on pense tropicale mais qui est présente jusqu’en Terre de Feu. Ils attirent l’attention par un cri métallique très particulier.
No comment :
Commenter cet article