Ushuaïa et la Terre de Feu
Du 1er au 8 décembre 2018
Après 7.500 kms de routes et de pistes depuis le départ de Montevideo il y a deux mois, nous voilà à la fin de la route.
Du moins en direction du sud car, même si Ushuaïa n’est pas réellement la fin du monde comme le proclament les agences de tourisme, on ne peut guère aller plus loin dans cette direction.
Nous avions un peu hésité à venir jusqu’ici, craignant une réalité loin du mythe. En fait, nous avons passé une semaine très agréable en ville et à proximité, dans le parc Tierra del Fuego.
Mais avant d’arriver à la fin de cette Ruta 3 (3.070 kms le long de la mer depuis Buenos Aires), il nous a fallu traverser le détroit de Magellan et parcourir quelques centaines de kms pour repasser du Chili en Argentine …
C’est après une nuit sous la surveillance de la marine chilienne que, pour éviter un grand détour, nous prenons le ferry depuis Punta Arenas vers Porvenir. Encore une ville du bout du monde pas franchement riante sous la pluie …
Notre étape suivante avant Ushuaïa sera pour Tolhuin où l’on trouve un camping, denrée rare dans la région. Celui-ci vaut le détour car Roberto est un artiste. Avec Delia et leurs enfants il aménage depuis 28 ans un terrain au bord du lac Fagnano, avec du matériel de récup et beaucoup d’imagination. Un peu à la manière d’un Facteur Cheval argentin !
Rien de luxueux ici mais un accueil chaleureux et quand même une douche chaude tout à fait bienvenue (on n'en aura pas à Ushuaïa, un comble !). Nous promettons d’y passer au retour …
Le lendemain matin nous arrivons à Ushuaïa (au fait, n’en déplaise à Nicolas Hulot, on dit « oussou-aya », sans « ch ») que nous allons découvrir au long des jours suivants. Une bonne étape pour faire un peu de shopping, trouver à recharger notre bouteille de gaz et faire la maintenance de Trottinette (vidange et fixation du pot d’échappement).
Nous avons le temps de voir la ville sous tous les angles, du glacier Martial à la playa Larga et sous toutes les lumières, éminemment changeantes sur le canal de Beagle …
Quelques images de la région d'Ushuaïa et de la ville.
Nous avons pu bivouaquer à proximité de la ville, dans le cadre charmant du Rio Pipo, à proximité du célèbre petit Tren del fin del mundo …
Le reste de notre temps nous l’avons passé dans le Parc Tierra del Fuego à découvrir, au long des sentiers de randonnée, les lacs, les forêts, les nombreux oiseaux et les barrages de castors …
Le saviez-vous ?
Située à 54° 48' de latitude sud, Ushuaïa est la ville la plus australe du monde depuis qu’elle a considérablement augmenté sa population et dépassé (largement) le cap de 20.000 habitants généralement considéré comme nécessaire pour être classée comme ville. Un peu plus au sud, sur l’ile Navarino, Puerto Williams qui se trouve au Chili, est le village le plus austral.
Quant à Punta Arenas, toujours au Chili, d’où nous venons, c’est aussi la ville la plus australe mais, cette fois du continent américain. En effet Ushuaïa est située sur une ile et pas sur le continent !
Vous avez suivi ?
Une conséquence de cette situation géographique : la durée des journées !
En cette saison il fait grand jour de 4 heures à 23 heures et le soleil parait (quand il veut bien !) deux fois plus longtemps que chez nous à la même époque de l’année, inversion des saisons oblige.
Par contre en juin, le soleil ne se lève paresseusement que vers 10 heures du matin.
L’anecdote : après Porvenir notre piste a longé la Bahia Inutil, qui à mon avis ne mérite pas son nom car elle nous offre l’occasion d’une belle rencontre avec des pêcheurs de king crab. Ils remontent juste leurs prises quand nous arrivons, la discussion s’engage et se conclut par un beau cadeau : les pattes de trois crabes sont vivement arrachées et finissent dans Trottinette. Cela nous rappelle les rencontres avec les pêcheurs qui très souvent nous ont offert du poisson le long de la côte du Sahara Occidental.
Le soir, lors d’un bivouac au milieu de nulle part, ces deux ou trois kilos de crabe, agrémentés d’une mayo sans œuf improvisée par Mme Cathy, feront notre régal !
Le top : par une matinée ensoleillée, une balade le long du Canal de Beagle depuis Playa Larga, à Ushuaïa, jusqu’à l’estancia Tunel.
Le flop : c’est ennuyeux, voilà bientôt deux mois que je conduis en Argentine et je n’ai toujours pas compris comment fonctionnent les priorités en ville. Il semble que l’artère considérée comme la plus importante l’emporte mais je n’en suis pas sûr et encore faut-il juger comme les autres !
A Ushuaïa, on m’a expliqué la règle locale : toutes les rues qui descendent vers la mer, très pentues, ont la priorité car avec la neige et le verglas, les voitures ont du mal à s’arrêter !
Y a-t-il ainsi des règles locales dans chaque ville ?
Ce qui est certain c’est qu’en ville les panneaux « Ceda el paso » ne font pas plus d’effet aux chauffeurs argentins que les limites de vitesse et les lignes blanches sur les routes …
Par chance on n’est pas souvent en ville !
Quant aux routes, quand on a roulé en Afrique, on est prêt à tout ...
Le bestiaire : nous sommes à la fin du printemps et les petits commencent à sortir …
Cygnes à col noir, guanacos, ouettes de Magellan.
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