Adieu Brésil : de Florianopolis à la frontière uruguayenne.
Du 3 au 11 mars 2019 –
Après trois semaines passées au Brésil, il est temps de livrer nos impressions sur ce pays …
Tout d’abord, nous avons été surpris par la différence de niveau de vie avec les pays voisins. Le Brésil est la huitième puissance économique mondiale et cela se voit, particulièrement sur la côte de l’état de Santa Catarina : des villes hérissées de buildings, énormément de voitures (modernes qui plus est), de vastes « shoppings » (grands centres commerciaux à l’américaine) … on est loin de la Patagonie !
Florianopolis.
Ailleurs, à l’intérieur du pays et à l’approche de l’Uruguay, c’est très rural et quand même beaucoup moins développé : de vastes exploitations (soja, rizières, grands troupeaux …) alternent avec des petits villages aux maisons de bois entourées de quelques plantations de manioc, bananiers ou cannes à sucre. On a même vu des chars à bœufs avec des roues en bois plein !
La végétation est d’ailleurs exubérante partout, favorisée par la chaleur et l’humidité : des cocotiers, des palmiers, des arbres couverts de fleurs ou de fruits, de vastes forêts … c’est très vert !
Ce qui nous a aussi frappés c’est la propreté. Après l’Argentine où tout est sale et en mauvais état, ça fait plaisir de voir des rues et des plages propres, des campings avec des douches et des toilettes utilisables …
Autre bonne surprise : la richesse et la variété de la nourriture. Nous avons acheté notamment beaucoup de fruits et de légumes, très peu chers. Notre découverte favorite, au-delà des classiques ananas, mangues, goyaves et autres papayes : la pitaya. Au goût c’est un peu le kiwi, mais quelles couleurs !
Cependant nos achats ont été un peu réduits car nous avons mangé pratiquement tous les midis au restaurant. En effet, on trouve partout des petits restos proposant des buffets bien garnis et variés selon deux formules : buffet libre ou au kilo. A partir d’une dizaine d’euros pour deux, boisson et café compris, on peut se régaler et gouter toutes sortes de spécialités locales délicieuses. Tout le long de l’océan, les poissons, huitres et fruits de mer nous ont aussi bien changés du régime carné argentin …
Enfin, impossible de terminer ce petit tour d’horizon sans évoquer la gentillesse des brésiliens. Plus encore peut-être que dans les autres pays, les gens sont venus nous questionner sur notre voyage, proposer leurs services et admirer Trottinette qui a eu beaucoup de succès. Et nos rencontres se sont souvent terminées par de chaleureux « abrasos » …
Airton, Teresinha, Felipe, Gustavo, Fàbio, Jairo … on ne vous oubliera pas !
En arrivant au Brésil, nous avons fantasmé sur les plages et le carnaval. Si la partie plage a été parfaitement réussie, la partie carnaval a été moins réussie.
Depuis plusieurs semaines, en Argentine comme au Paraguay et au Brésil nous avons vu les préparatifs de carnaval et nous étions motivés.
Les grandes villes et leurs défilés organisés étant difficiles d’accès, notre choix se porte sur la petite ville de Sao Antonio de Lisboa, sur Santa Catarina, pour assister à l’une des journées consacrées au carnaval. Nous arrivons le jour du carnaval des enfants avec une fête familiale, pas vraiment spectaculaire. Comme il fait une chaleur terrible et que nous n’avons pas d’hébergement sur place, nous n’assistons qu’au début de la fête … préférant chercher un camping pour prendre une douche !
Après huit jours passés sur l’ile, nous quittons Santa Catarina pour continuer de descendre le long de la côte brésilienne, le plus souvent entre océan et lagunes.
Quelques beaux endroits sur notre route comme Laguna, sa plage sauvage et ses vieilles maisons colorées sur le port …
Egalement la Laguna Mirim où nous bivouaquons et faisons une petite toilette de Trottinette.
Et puis, pour nous changer un peu de la mer, nous faisons une petite escapade vers l’intérieur du pays pour passer trois jours à Praia Grande ( petit village qui ne mérite guère son nom, car il n’a rien de « grande » et, situé à trente kms de la mer, n'a pas de plage !).
Par contre il est à l’entrée du Parque Nacional dos Aparados da Serra, et d'une série de canyons dont le plus spectaculaire, Itaimbezinho présente une profondeur de 700 mètres. Nous y ferons de belles promenades, parfois un peu humides …
Plus nous descendons vers le sud, plus il fait frais et nous retrouvons une sensation oubliée depuis au moins deux mois : le froid.
Bien sûr, tout est relatif, mais quand on est habitué à la chaleur, à 20° degrés on enfile une petite laine. La nuit nous pouvons enfin dormir avec des températures convenables (en dessous de 25°, on sort le duvet !).
Même en roulant peu, à force d’aller vers le sud, l’inévitable finit par se produire : nous sommes à l’extrémité méridionale du Brésil !
Sentant la « saudade » nous guetter à la seule idée de quitter ce beau pays, nous prenons quelques provisions avant de passer la frontière, tout particulièrement une bonne réserve de cachaça indispensable à la préparation de notre désormais habituelle caïpirinha du soir !
Ainsi armés, à nous l’Uruguay …
Le saviez-vous ?
Cinquième plus grand pays de la planète, le Brésil représente à lui seul 47% de la superficie de l’Amérique du Sud où seuls l’Equateur et le Chili ne sont pas directement voisins avec lui. Il partage des frontières avec dix autres pays … dont la France par le biais de la Guyane !
Nous ne sommes passés que dans la région Sud qui compte seulement trois états parmi les 26 qui composent le Brésil : Parana, Santa Catarina et Rio Grande Sul. Mais cette région, de loin la plus petite des cinq régions du Brésil, est grande comme l’Uruguay et le Paraguay réunis !
Chui, où nous passons la frontière, est à 4.200 kms d’Oiapoque, tout au nord, près de la Guyane.
Le top : revenus en bord de mer, nous faisons comme les brésiliens, nous passons Trottinette sur la plage pour aller à la recherche des bivouacs.
Nous roulerons d’ailleurs sur la plage jusqu’à Barra do Chui : c’est beaucoup plus court que par la route. Nous apprendrons à l’arrivée que l’on peut y venir de cette façon depuis Pelotas.
250 kms sur la plage, un vrai fantasme de quatre-quatreux !
Le flop : « Krèd’tchou ou djèb’tchou ? ». Cette question de la caissière d’un petit mercado m’a laissé perplexe alors qu’elle me demandait seulement si je lui présentais une carte de crédit (credito) ou à débit immédiat (debito). Il a fallu quelques jours pour nous familiariser avec l’accent brésilien et comprendre un peu le portugais, une langue pourtant proche de l’espagnol. Ce sera un de nos regrets : ne pas avoir pu communiquer plus facilement avec les brésiliens qui ne demandaient pourtant que ça.
L’anecdote : nous avons fait une de nos promenades à Praia Grande avec un guide. Avant de démarrer, histoire de nous mettre dans l’ambiance, il nous a fait enfiler des protections contre les cobras ! J’imagine que ça tient un peu du folklore mais quand même, c’est une drôle d’entrée en matière …
Bestiaire : nous avons vu pas mal de ces bestioles au début de notre séjour brésilien, mais elles ont été insuffisantes pour manger tous nos ennemis, les moustiques !
Par contre nous avons eu le plaisir de retrouver, au Rio Grande do Sul, nos amis les carpinchos qui partageaient des prairies avec les vaches !
No comment :
Commenter cet article