Retour en Uruguay
Du 11 au 19 mars 2019 –
« Où sommes-nous ce matin ? »
C’est la première question que se pose le voyageur en ouvrant un œil chaque matin.
Eh bien aujourd'hui, nous sommes sur une petite plage au nord de la côte uruguayenne après avoir passé la frontière hier après-midi.
Plus précisément la frontière uruguayenne car la brésilienne nous ne l’avons pas vue !
Nous n’avons donc pas de tampon de sortie du Brésil ce qui n’a pas semblé poser de problèmes aux douaniers uruguayens. Mais, nous nous en sommes rendus compte après coup, pourrait nous causer quelques soucis si l'on devait revenir au Brésil car notre séjour était limité à trois mois après le jour d'entrée. Et comme nous ne sommes officiellement pas sortis ...!!!
A cheval sur les deux pays, une petite ville coupée par une large avenue : d’un côté elle se nomme Chui et l’on est au Brésil, de l’autre c’est Chuy en Uruguay. D’un côté des magasins d’alimentation et des restaurants, moins chers au Brésil, de l’autre de grands magasins « duty free » dont nous profitons pour quelques achats.
Nous continuons notre descente sur la côte Atlantique en mode « escargot ». L’Uruguay, ce n’est pas le Brésil : à peine la frontière passée, nous ne sommes déjà qu’à 300 kilomètres de Montevideo. Nous ne faisons donc que de toutes petites étapes, car il nous reste trois semaines avant le départ, et c’est bien agréable car nous allons de plage en plage.
Des plages désertes, des plages bordées de quelques cabanes, d’élégantes villas ou d’immeubles … cette côte est une immense plage, à peine interrompue ici ou là par un fleuve ou une pointe rocheuse.
Plages sous le soleil mais aussi plages sous la pluie car pendant une semaine le temps n’est pas complètement avec nous. Par contre, les températures sont sans surprises : il fait 20° du matin au soir et encore 20° du soir au matin !
Au nord, la côte sauvage, est seulement parsemée de quelques petits villages presque déserts en cette période de l’année. Les vacances sont finies, la période du carnaval est passée, la côte est désertée. Le sable semble déjà prêt à tout envahir …
Plus on s’approche de Montevideo, plus les jolies villas et les quartiers résidentiels (ou les immeubles à Punta del Este) se multiplient. Avec parfois des allures de Normandie : il y a beaucoup de maisons aux toits de chaume et de belles pelouses …
Le flop : notre arrêt à Punta del Este, la grande station balnéaire uruguayenne à la mode, fréquentée par les brésiliens et les argentins. D’un côté de la quatre-voies, de grands immeubles (dont une tour Trump de 23 étages) et des villas luxueuses ; de l’autre des plages sauvages battues par les vagues et le vent. Bref, rien de bien passionnant surtout quand la saison est terminée et le temps maussade !
Nous passons quand même voir les fameux « dedos » du sculpteur Mario Irarrazabal, sans doute la seule chose notable dans cette ville. Mais les fameux doigts n’émergent plus directement du sable comme à l’origine ce qui leur ôte un peu de charme et de mystère.
Le top : nous avons adoré la Casa Pueblo, folie construite par le sculpteur uruguayen Carlos Paez Vilaro à la Punta Ballena. Petit à petit, pendant 36 ans, cet ami de Picasso a créé un bâtiment de treize étages à l’architecture originale, un véritable dédale qui abrite désormais ses œuvres, elles aussi très intéressantes.
Anecdote : une petite salle de la Casa Pueblo évoque le fils de l’artiste, presque aussi célèbre que lui mais pour d’autres raisons : il fait partie des quelques rescapés du vol Montevideo – Santiago qui s’est écrasé dans les Andes en 1972. Les recherches ayant été abandonnées, les survivants s’étaient résolus à manger les corps des morts préservés par le froid !
Le saviez-vous ?
Une étude récente, réalisée à travers le monde sur les sept espèces de tortues marines connues, a montré que toutes, sans exceptions, étaient contaminées par des déchets plastiques. Certaines espèces vivent où viennent pondre sur les côtes de l’Uruguay et beaucoup meurent après ingestion de déchets.
Nous avons rencontré à La Coronilla des jeunes qui dans le cadre d’une ONG essaient d’en sauver quelques-unes. Une goutte d’eau dans la mer, mais quand on voit dans un bocal ce qui peut être retiré de l’estomac d’une seule tortue, ça fait réfléchir à nos comportements par rapport à l’environnement …
Le bestiaire : un peu de tout cette semaine au hasard de nos rencontres …
Un œuf curieux trouvé sur la plage : souple et semi-transparent, il est gros comme un œuf de poule.
Non, il n’a pas été pondu par une tortue mais par un Adelomelon Brasiliana, un gros mollusque qui vit principalement le long des côtes uruguayennes ...
Dans les douches d’un camping, une petite grenouille qui, telle un gecko, se tient la tête en bas sur le mur avec ses pattes qui font ventouses …
Enfin, la photo n’est pas excellente mais il est vraiment tout petit, rapide et dur à saisir : cherchez le colibri dans les lantanas …
Ses ailes battent trop vite pour mon appareil photo : 80 battements par seconde en vol stationnaire !
No comment :
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