Au gré des évènements : d’Espagne en France, mais toujours pas au Maroc …
Du 26 février au 19 mars 2022
Décidément ce voyage est placé sous le signe de l’improvisation la plus totale.
Après Valence, nous nous apprêtons à visiter Barcelone et nous nous retrouvons deux jours plus tard … dans les Alpes de Haute-Provence !
Mais reprenons les choses dans l’ordre …
Notre objectif final est toujours de rallier le Maroc en bateau mais ce n’est pas simple en ce moment : notre départ du 5 mars à Barcelone est déplacé le 6 à Sète, puis annulé et remplacé par un autre passage le 13 mars, toujours depuis Sète. Mais peut-on y croire vraiment après les quatre annulations successives de nos billets ?
Notre idée est de remonter doucement vers la France et de retrouver dans quelques jours ma sœur dans l’Hérault, donc à proximité de Sète, en attendant que la situation se décante.
C’est ainsi que nous quittons Valence pour Peñiscola, environ 150 kilomètres plus au nord. Nous pensons y passer la nuit et, après une courte visite, poursuivre notre route mais finalement nous y restons trois nuits car il y fait bon vivre.
Cette station balnéaire n’est pas trop bétonnée, contrairement à une grande partie de la côte.
La ville ancienne, aux allures de médina marocaine, occupe une petite péninsule dominée par un impressionnant château templier entouré de fortifications …
Comme le soleil est de la partie, il fait bon flâner dans ses ruelles escarpées …
Au nord de la ville, la côte est superbe dans le Parc National de la Sierra d’Irta et se prête à de belles randonnées …
Mais en fait de randonnées, nous n’en ferons qu’une, car depuis deux jours une idée fait insidieusement son chemin dans nos esprits …
Un sprinter 4x4 aménagé est paru à la vente sur le Bon Coin. Voilà des mois que nous cherchons un compagnon pour succéder à Trottinette et celui-ci semble cocher pratiquement toutes les cases de nos souhaits !
Voyons … où se trouve-t-il ? Dans les Alpes de Haute Provence … à peine 800 kilomètres …
Plus on regarde l’annonce plus on se dit qu’il est fait pour nous ! C’est un peu de la folie mais puisque, de toute façon si notre bateau part un jour ce sera de Sète, il nous faut à un moment donné remonter en France. Nous avons dix jours devant nous … tant pis pour les randos sur la côte et la visite de Barcelone !
Un coup de fil au propriétaire, bingo ! Rendez-vous est pris deux jours plus tard avec la promesse qu’il ne sera pas vendu dans l’intervalle.
Sur place, notre impression est confirmée : l’engin nous convient parfaitement.
C’est ainsi que, le temps de remplir les formalités d’achat, nous passons trois jours à Riez, charmante petite commune proche des Gorges du Verdon.
Une fois les clés récupérées, nous prenons la direction d’Oraison à une trentaine de kilomètres de Riez, avec nos deux attelages. C’est là qu’habitent Jo et Sylvie, des amis rencontrés à plusieurs reprises en Amérique du Sud et avec qui nous avons notamment visité le Machu Picchu. Nous y passons une journée très agréable à évoquer nos souvenirs d’Amsud et à découvrir leur environnement. Le soir, c’est devant chez eux que nous passons notre première nuit dans le camion (il va falloir lui trouver un nom !) …
Le lendemain, ils nous font découvrir le petit village de Lurs …
Dans la soirée, nous quittons nos hôtes après les bons moments passés en leur compagnie, direction Rustrel où ils nous ont recommandé de visiter le « Colorado provençal ». Nous visitons le lendemain cette formation géologique étonnante d’où était extrait le fameux ocre de Provence.
Le lendemain soir nous arrivons à Mons la Trivalle dans l’Hérault chez Miche, ma sœur, et Dave, notre « favorite englishman ». Ils vont devoir nous supporter presque deux semaines ! On est tellement bien chez eux …
Nous préparons notre nouvelle maison, le Sprinter (quelques bricolages et transfert de tout l’équipement depuis la caravane), et faisons installer à Narbonne un « boiler » pour avoir de l’eau chaude à bord, un des rares manques de notre nouvelle acquisition. C’est l’occasion de visiter le centre historique de cette ville où nous ne nous étions jamais arrêtés.
Les premiers jours de notre séjour sont aussi marqués par le déluge qui s’abat sur la région, provoquant de nombreuses inondations dans la plaine. Nous, nous sommes perchés et n’avons que le bon côté de l’histoire avec le spectacle des cours d’eau transformés en torrents, comme à deux pas de chez Miche et Dave, dans les gorges d’Héric …
C’est à peine si nous aurons quelques heures de soleil pour admirer le Caroux et les villages environnants …
Au fil des jours, nous comprenons que notre projet de séjour au Maroc va tomber à l’eau et nous changeons notre fusil d’épaule : nos amis « sud-américains », Jean et Nicole, ont prévu un mois de balade dans les Pyrénées, français et espagnols … nous allons partir avec eux. Le Toy et la caravane sont en sécurité à Mons, ils attendront notre retour pour remonter en Vendée.
Le saviez-vous ?
Il est appelé en Espagne le « Papa Luna ». Pedro Martinez de Luna est élu Pape en 1394 sous le nom de Benoit XIII. Victime des luttes au sein de l’Eglise catholique (le grand schisme d’Occident), il est chassé d’Avignon et vient terminer sa vie à Peñiscola, en Aragon, le seul état qui reconnait encore son autorité. Sa statue trône au pied des remparts de la ville …
Le top :
En écrivant ce blog, je pense à la phrase de la grande voyageuse Alexandra David-Neel :
« Celui qui voyage sans rencontrer l'autre ne voyage pas, il se déplace. »
Nos derniers jours ont en effet été marqués par nos rencontres ou retrouvailles : Jo et Sylvie à Oraison, Miche et Dave et leurs amis de Mons, Simone et Marius, Mireille et Patrick … Et pour finir, Jean et Nicole qui nous rejoignent pour un périple pyrénéen !
Le flop : en fait j’en trouve deux ...
Tout d’abord les misères que nous fait le Maroc en poursuivant de manière inexplicable (et inexpliquée) le blocage de ses frontières maritimes. Il y a sans cesse des rumeurs d’ouverture, mais jamais de confirmation. Sauf miracle de dernière minute, nous allons renoncer au Maroc pour ce printemps !
C’est dommage car on s’en faisait une joie, après quatre années sans y aller, et ce d’autant plus que le Toy était bourré à craquer d’un déménagement pour la maison de Sidi Ifni, maison dont l’achat va devoir être repoussé …
Plus anecdotique, nous avons mal choisi notre moment pour voyager avec deux véhicules plutôt gros consommateurs au moment où le prix du gazole franchit gaiement la barre des 2 € le litre !
L’anecdote : puisqu’il y a deux flops, il y aura aussi deux anecdotes …
Au Colorado provençal, le réveil est frais dans le Sprinter car il fait -5° à l’extérieur. Mais ce qui nous rafraichit encore plus, c’est qu’à peine levés on frappe à la porte : c’est le garde du parc qui vient nous informer qu’il est interdit d’y passer la nuit et que nous encourrons une amende de 675 € !
Tout comme, ajoute-t-il, la caravane à côté !
Comme c’est la nôtre, il nous faudrait payer deux amendes …
Nous plaidons de bonne foi que la veille tout était fermé et semblait abandonné pendant l’hiver. Nous nous en tirons avec le paiement, plus raisonnable, de deux places de parking à 8 € chacune …
Par ailleurs, comme chacun le sait, Narbonne est une terre d’ovalie et si l’équipe locale a connu des jours meilleurs, le rugby y tient toujours une bonne place. Nous en avons la confirmation en déjeunant au marché central quand un de nos voisins commente avec son accent chantant l’arrivée d’un petit vieillard à casquette : « Tu vois celui-là, eh bé en quarante-neuf, il te nous passe un drop de 45 mètres en finale … et on gagne ! ».
Le bestiaire : deux pélicans sèchent leurs plumes sur les remparts de Peñiscola …
No comment :
Commenter cet article