Mauritanie : de Chami à Atar via Nouakchott.
Du 4 au 8 février 2023.
« J’ai toujours aimé le désert. On s’assoit sur une dune de sable. On ne voit rien. On n’entend rien. Et cependant quelque chose rayonne en silence. Ce qui embellit le silence, c’est qu’il cache un puits quelque part… »
C’est ce que déclare le Petit Prince de Saint Exupéry en descendant de son astéroïde. Une déclaration qui a pris tout son sens pour nous à plusieurs reprises dans ce voyage …
La carte est interactive : vous pouvez zoomer et la déplacer à votre guise ...
Ne me demandez pas pourquoi notre première étape en sortant du Banc d’Arguin s’appelle Gare du nord !
Autrefois seule station-service entre Nouakchott et Nouhadibou, elle est aujourd’hui plus fréquentée par les chèvres que par les voyageurs. D’autres stations se sont créées le long de la nationale et, surtout, une petite ville, Chami, a été bâtie en dix ans à 10 kilomètres de là. Les pompes sont désaffectées mais il subsiste une épicerie et un petit restaurant dont nous apprécions les tagines (le cuisinier est marocain !) …
Pourtant la concurrence n’est pas forcément redoutable …
Avant même d’arriver à la capitale, nous faisons arrêt à La Sultane, pour deux jours d’un repos salutaire après avoir bien baroudé dans le Banc d’Arguin. C’est le weekend et le campement, établi au bord de la plage, est très fréquenté par des mauritaniens, des expatriés et quelques voyageurs comme nous. Nous avons même la surprise d’y trouver un uruguayen qui a posé son vieux Toyota sur la plage !
Le matin, de très nombreuses pirogues de pêcheurs défilent devant nous tandis qu’un chamelier propose des petites balades sur la plage …
Plus encore que Nouhadibou, Nouakchott est stressante pour qui, comme nous, arrive de vastes étendues désertiques et a perdu l’habitude de la ville : chaleur, bruit, vent, poussière, pollution, saleté, circulation anarchique … une frénésie loin de notre rythme habituel.
Ce n’est qu’au port de pêche que nous retrouvons un peu d’air pur et frais (voir « Le top »).
Pas grand-chose à dire des 450 kilomètres de goudron plus ou moins défoncé dans le désert qui nous séparent d’Atar. Vous verrez ça dans le film qui suit. Sinon un beau bivouac près de grandes dunes où nous grillons de superbes gambas achetées sur le port de Nouakchott …
Et un arrêt sympathique dans une petite auberge à la mode mauritanienne : quelques tentes et cases dans le sable où l’on nous sert les trois thés traditionnels bien moussus …
On the road again : le résumé en images des routes et pistes du moment …
Le saviez-vous ?
En 1958, quand de Gaulle et le président mauritanien Mokhtar Ould Daddah posent la première pierre de la nouvelle capitale, Nouakchott, celle-ci ne compte que 500 habitants. Il n’y a là qu’un vieux fortin français et quelques campements de nomades.
En 2000, la ville compte 800.000 habitants et aujourd’hui plus de 1.500.000 soit environ 30% de la population mauritanienne !
Avec un tel développement, de surcroit en plein désert, il ne faut pas s’étonner des rues non goudronnées, des coupures d’électricité et des quartiers entiers sans eau courante …
Le top : le retour des pirogues de pêcheurs sur la plage de Nouakchott est un formidable spectacle. Des centaines de pirogues sont tirées sur la plage pour les plus légères, ancrées au large pour les plus grosses.
Dès qu’un bateau accoste, débute un ballet de porteurs qui le déchargent en portant les caisses de poissons sur leur tête. Ils doivent être payés à la caisse car ils font leurs aller-retour le plus rapidement possible …
En courant, ils sèment sur leur chemin quelques poissons qui sont aussitôt ramassés par des enfants et des femmes qui se tiennent aux aguets sur leur passage. Rien n’est perdu et c’est une forme de partage traditionnel avec les plus démunis …
Le flop : circuler dans Nouakchott est une épreuve !
Sur les grandes avenues, ça zigzague dans tous les sens et dans les petites rues, non goudronnées, on peut risquer l’ensablement.
Quant aux feux rouges, ils n’ont qu’un rôle purement décoratif. Ici, chacun pour soi, c’est le plus hardi qui s’impose et qui passe.
Aux abords du grand souk central, nous nous engluons dans un embouteillage monstre !
Il est 14 heures et nous n’avons pas déjeuné : la visite sera expéditive car trouver un restau n’est pas non plus chose facile …
L’anecdote : Nous retraversons la ville dans la soirée pour prendre la route d’Atar, environnée de grandes dunes. Cherchant un lieu de bivouac pour la nuit, nous empruntons une des rares pistes en dur qui nous mène … à un élevage de poulets. Le cadre n’est pas idyllique mais ça ira pour la nuit, les gardiens mauritaniens et les trois ouvriers maliens qui occupent le site, plus ou moins abandonné, nous accueillant sans problème.
Comme le fera remarquer Jean le lendemain matin, c’est la première fois en Mauritanie que des poulets ne nous demandent pas nos fiches (en référence aux nombreux barrages routiers sur la route où policiers, gendarmes, militaires ou douaniers nous demandent la fiche indiquant nos identités, le nom de nos parents, les renseignements concernant le véhicule dont heureusement nous avons fait de nombreuses photocopies…).
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