Printemps 2011 : de Marrakech à Tanger
8 mai 2011
Réveillés par les petits oiseaux ... à 9 heures. Ils connaissent bien la maison qu'ils parcourent en tous sens car portes et fenêtres sont toujours ouvertes ici. Ce sont surtout des sortes de petits moineaux qui font "oui-oui!
oui-oui!".
La journée se passe en flaneries, déambulations et achats dans la médina, lecture, mise à jour du blog... bref, pas une activité débordante. A chaque sortie, le contraste est saisissant entre le tumulte de la médina et le havre de paix que constitue Dar Samira. Mais nous commençons à retrouver la maison un peu plus facilement. Encore trois ans et la médina n'aura plus de secrets pour nous !
Rachida vient partager notre repas du midi et nous confectionne un tagine aux pruneaux pour le soir, sous le regard attentif de Nickie. Je pensais profiter du hammam voisin qui ouvre à 20 heures pour les hommes, mais passant devant à 20 h 15, je constate qu'il est fermé... C'est que les marocains dans tout le pays n'ont cure du changement officiel qui intervient comme chez nous au printemps : ce sera donc ouvert à 21 heures.
Trop tard, j'opte pour l'option "tranquille devant un bon tagine" et c'est le bon choix. Nous nous régalons avec le tagine de Rachida qui, parmi pas mal de concurrents depuis plus de trois semaines que nous sommes là, se place incontestablement sur le podium avec ceux d'Amtoudi et d'Asfalou.
Le temps a passé trop vite, nous décidons de rester une journée de plus à Dar Samira.
L'anecdote du jour : le deux roues est roi dans la médina. Vélos, mobylettes et scooters se faufilent avec beaucoup de dextérité parmi les piétons et les charrettes. Comme si celà n'était pas assez difficile de se frayer un chemin dans ces ruelles surpeuplées, chacun invente son petit défi : rouler à trois, rouler en téléphonant ou en mangeant un sandwich, charger l'engin avec l'équivalent du contenu d'un break Mercedes...il n'y a pas de limites à leur imagination.
Marrakech - Marrakech : une dizaine de kms à pied à tout casser !
9 mai 2011
Toujours les petits oiseaux au réveil mais aujourd'hui nous sommes un peu plus courageux et décidons de profiter de la douceur matinale pour aller à pied visiter les jardins Majorelle. Une autre oasis de calme et de verdure avec toutes sortes de bambous, palmiers, plantes grasses magnifiques et bien sûr le fameux bleu Majorelle.
Retour par la médina et les souks où nous complètons nos achats de petits cadeaux ce qui prend du temps vu les marchandages serrés qui sont inévitables (et toujours réjouissants).
L'après-midi, le blog est alimenté dans une minuscule échope voisine qui dispose contre toute attente d'une connexion wifi assez performante (5 dirhams, mais pas de thé offert !). En rentrant de changer le Toy de parking (car le premier à l'arrivée nous a bien arnaqué sur le prix), je veux faire le malin et prendre un raccourci, confiant dans mon expérience de vieux marrakchi : c'est une grave erreur et j'erre lamentablement pendant 3/4 d'heure dans les dédales de la médina avec comme seule compensation la découverte de nouveaux lieux comme le souk des teinturiers...
Par chance, j'arrive juste avant l'orage qui va se déchainer pendant une heure et déverser sur la ville quelques mm d'eau et même de grêle.
Pour terminer la journée, la pluie ayant cessé, c'est à nouveau la place Jemaa el Fna qui nous appele pour le diner avec ses nombreuses attractions.
Une dernière interrogation en rentrant : à quoi peuvent bien servir les quelques brins de fils qui sont déroulés chaque soir sur une centaine de mètres le long des échopes et des maisons de notre rue ? Voilà, parmi des dizaines d'autres, une de ces petites choses qui nous paraissent bizarres et nous échappent complètement.
L'anecdote du jour : tout se vend dans les souks. Un exemple aujourd'hui sur notre route : un homme propose pour toute marchandise deux paires de pattes de vaches, sectionnées à environ 50 cm du sol, et qui se tiennent toutes droites sur leurs sabots. Impressionnant mais, comme souvent dans ces quartiers, je n'ai pas osé prendre la photo.
Marrakech - Marrakech : une bonne quinzaine de kms à pied vu les erreurs de navigation.
10 mai 2011
Scénario habituel au réveil, la famille "Oui-oui" est toujours là.
Un peu de balayage de cour après le petit déjeuner pour évacuer l'eau de la veille, ça devient une habitude dans les maisons d'Isabelle et Jean-Yves !
La matinée se passe à nouveau dans la médina et aux abords de la place. Il fait déjà lourd et chaud quand nous rentrons déjeuner au riad. Le temps d'une bonne sieste dans un des petits salons du patio et il nous faut partir à regret en laissant derrière nous les souks et la Koutoubia.
Nous avons, après quelques hésitations, décidé de rejoindre à nouveau la côte et de passer par Essaouira. La sortie de Marrakech est un peu longue mais nous finissons sur une quatre voies toute neuve et quasi vide de tout véhicule. Le temps est gris mais nous passons à travers les averses et nous installons tranquillement en fin d'après-midi au Camping Les Oliviers à Ounagha (25 kms d'Essaouira).
L'anecdote du jour : nos uniques "voisins" au camping sont un couple de suisses. Un artiste marocain est en train de couvrir leur caravane de fresques représentant des dunes, des ksours du sud, des portraits de touaregs... la totale. Comment ça va péter sur les routes suisses !
Marrakech - Ounagha : 155 kms
11 mai 2011
Après une nuit bien tranquille dans ce camping très bien tenu par Alain, un rochelais dont nous avons découvert qu'il était mon cadet de trois jours, nous partons visiter un peu Essaouira. Le temps est toujours brumeux mais il fait très doux et la vieille cité portuguaise a beaucoup de charme. Après la frénésie de Marrakech, on est dans un autre monde. Nous flanons longuement dans la médina et prenons un excellent repas (pastilla au poulet).
Le ciel devient plus clément ce qui nous permet de mieux profiter de la plage et du port où un pêcheur débarque de sa barque quatre beaux requins. La mer est toute rouge (algues ou terre rouge apportée par les oueds voisins ?).
Nous reprenons la route côtière, pas toujours passionnante, mais passé Safi et ses usines, nous faisons un joli petit arrêt sur une plage sympa. A Oualidia nous nous promenons aussi en fin d'après-midi au bord de la lagune. Les pêcheurs de retour de leur journée au bord de la falaise jalonnent la route de leurs cannes à pêche dressées et de leur paniers de poissons pour attirer d'éventuels acheteurs. Nous remontons vers El Jadida à la recherche d'un lieu pour bivouaquer ce qui n'est pas facile car entre la belle dune de bord de mer et la route que nous suivons, il y a toujours une sorte de dépression occupée soit par la lagune, soit par des maisons et des champs. Nous finissons par trouver une piste qui contourne un marais salant et nous mène à une plage qui nous parait sauvage à souhait.
Le temps de démarrer la cuisine et voilà la pluie et le vent qui arrivent. Nous montons la tente qui sera vite infestée de petits moucherons et de moustiques. Les joies du bivouac! Pour conclure, nous devons tout replier car le vent s'est levé.
L'anecdote du jour : nous nous apprêtons à nous coucher quand nous avons de la visite. Probablement un pêcheur, installé dans une cabane un peu plus loin et qui a vu notre lumière. Il se présente comme le gardien du parking de la plage et nous réclame 100 dirhams de droit de camping plus accessoirement de la bière et des cigarettes. Après quelques négociations en arabe nous lui donnons 20 dirhams et il nous laisse tranquille.
Ounagha - Dar Oued Yahia : 270 kms.
12 mai 2011
La nuit n'a pas été trop mauvaise, quoique un peu troublée par la pluie, le vent et surtout le bruit de la mer, très fort par moment.
Nous poursuivons notre remontée vers vers le nord et Tanger, mais quelques étapes sont encore prévues. Tous d'abord El Jadida, encore une ancienne cité portuguaise. Encore plus tranquille et délabrée qu'Essaouira mais tout à fait charmante. Outre l'ancienne forteresse et sa citerne portuguaise, le souk est très intéressant avec tous ses artisans et les prix n'ont plus rien à voir avec Marrakech (on y marchande quand même, mais du bout des lèvres, pour le principe).
Nouvelle petite ballade quelques kms plus loin à Azemmour, encore plus calme, encore moins touristique présentant elle aussi quelques beaux vestiges d'une splendeur passée. Nous déjeunons pour moins de 5 euros (à 2 bien entendu!) dans un petit restau local avant de prendre l'autoroute pour Rabat.
Par le biais d'un forum sur Internet, nous avions en effet pris contact avec Jean-Paul Dumont dont la femme, Josiane, est originaire de l'Ile d'Olonne, tout près de chez nous. Le courant semblant bien passer au travers de deux ou trois mails, ils nous avaient invité à nous arrêter chez eux à Rabat. Un petit coup de fil la veille pour confirmation et nous voilà installé devant les murs de la médina, dans leur grande maison. L'accueil est très chaleureux et nous sentons très à l'aise. Le repas est délicieux et les conversations se prolongent assez tard car Jean-Paul, spécialiste de rallyes et du quatre-quatre, installé depuis 30 ans au Maroc, a beaucoup à nous raconter...
L'anecdote du jour : petite discussion autour d'un jus d'orange avec un jeune marocain. Titulaire d'une licence de physique, il cherche une formation de cuisinier pour travailler dans le tourisme. Un bon résumé des problèmes et des défis actuels du Maroc !
Dar Oued Yahia - Rabat : 250 kms
13 mai 2011
Après quelques échanges de cartes numérisées du Maroc avec Jean-Paul (passionné d'informatique et de navigation), il nous ammène faire un petit tour de Rabat que nous avions à peine vue la veille en arrivant. Juste le temps d'avoir un aperçu des grands chantiers d'aménagement et de quelques très beaux lieu comme la Tour Hassan et le mausolée de Mohammed V. La ville est assez européenne, sa voisine Saleh de l'autre côté de l'oued, bien plus marocaine.
De retour vers midi, Jean-Paul juge indécent de nous laisser partir à cette heure et nous nous laissons tenter par les bonnes odeurs de la cuisine de Khadija...
Autoroute sans problèmes (pour nous, car nous avons vu quand même plusieurs sorties de route) jusqu'à Tanger. Cette fois, nous allons loger chez Sophie, une ex-angevine avec qui nous suivions des cours d'arabe il ya trois ans. Nous la retrouvons sur le port et elle nous mène à sa maison d'hôte dans la médina. Celle-ci est magnifiquement aménagée et décorée, quant à la vue de la terrasse sur la rade, la plage, le port et la médina, elle est époustouflante.
Après les retrouvailles nous prenons une bonne douche car il a fait chaud aujourd'hui sur la route (mais à Tanger le soleil et une certaine fraicheur nous attendent). Alors que nous sortions pour aller diner dans le coin, Sophie et son compagnon, Mounir, nous invitent à un apéro qui s'avère vite un délicieux repas de tapas. Mounir est un excellent cuisinier, le vin de Meknes se laisse bien boire, l'apéro durera quelques heures...
L'anecdote du jour : Au marché central de Saleh (peu animé, vendredi oblige) un chat garde un étalage de poisson !
Rabat - Tanger : 260 kms
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