Automne 2011 - De Tanger à Zagora
Vendredi 11 novembre 2011 :
Bonne nuit tranquille et direction le port de Tarifa. Un ferry part dans une 1/2 heure, banco. Le temps est toujours splendide mais le trajet est trop rapide pour se transformer en croisière (35 mn).
L'arrivée sur Tanger, au pied de la médina est magnifique. Comme nous ne sommes qu'une dizaine de véhicules, les formalités sont vite expédiées et, après avoir laissé la voiture à la sortie du port, nous montons à Dar Tan-Gib chez Sophie et Mounir qui nous réservent leur accueil habituel et nous offrent un bon thé accompagné de gateaux marocains sur la terrasse. Début de la cure ! La vue sur le port est toujours aussi bluffante !
Nous reprenons vite nos marques ... Balades dans la Médina, déjeuner à Petit Socco,café au lait sur le port etc. Après une super sieste dans notre chambre confortable, quelques courses: cartes téléphone, et surtout clé3G qui nous permettra un accès illimité autonome à Internet.
Le soir nous sommes invités par Sophie Dar Tan gib, où Mounir nous concocte un nouveau tagine, aussi exquis que les précédents : mouton aux coings ! Sophie a invité des amis français qui ont quitté Paris pour s'installer à Tanger... et en semblent ravis.
Au dodo vers 1 heure du matin. Le muezzin ne devrait pas nous réveiller !
L'anecdote dujour : au cours de la soirée, nous apprenons tout (ou presque) sur les bars glauques de Tanger. Apparemment le marocain picole sec derrière les rideaux et Tanger vit intensément la nuit...
Tarifa - Tanger : 43 kms (dont 35 de bateau)
Samedi 12 novembre 2011 :
Le muezzin ne nous a pas réveillés et nous sommes tout juste levés pour le toujours fabuleux petit déj sur la terrasse : salades de fruits, crêpes, brioches... à gogo. Du coup, nous partons directement vers midi (même pas le temps de saluer le cousin Moustafa !).
Passage éclair au Cap Spartel et aux colonnes d'Hercule (un peu touristique et décevant). Nous filons vite vers Asilah. Ce petit port est ravissant avec toutes ses maisons blanches et bleues derrière les remparts portugais. Calme et sérénité...
Route plein sud vers Larache où nous grimpons dans la médina : tout est dans son jus et pas mal de maisons menacent l'écroulement mais c'est plein de charme.
Déjeuner vers 15 heures d'une superbe assiette de poissons devant le port, un régal.
Nous poursuivons le long de la côte jusqu'à Moulay Bouselham et sa lagune. Nous trouvons un camping pour nous tous seuls, la soirée sera calme. Avec le décalage horaire, il fait nuit noire à 18 h 00, mais par contre la température est toujours très clémente : jusqu'à 28° dans la journée, 21° à 22 heures.
L'anecdote du jour : contraste entre l'autoroute moderne et les champs qui la bordent, dans lesquels nous apercevons plusieurs paysans labourant avec des charrues en bois tirées par des boeufs, des troupeaux de moutons gardés par les petits bergers...
Tanger - Moulay Bouselham : 156 kms. (1.875 kms depuis Olonne)
Dimanche 13 novembre 2011 :
6 h 30 : un coq décide de célébrer le lever du jour près du Toy. Nous avions décidé de nous lever un peu plus tôt pour profiter du jour, mais faut pas exagérer ! Petit déjeuner en compagnie des seuls occupants du camping, deux chats et une bande d'oies et de canards (le coq on l'a chassé plus loin).
Du coup, nous enchainons par une ballade matinale sur la plage de Moulay Bouselham. Il fait toujours très doux mais le soleil n'apparait que par intermittence.
Puis nous reprenons l'autoroute jusqu'à Kénitra que nous traversons au plus vite (c'est une ville industrielle moche) pour rejoindre la plage de Mediah. Nous trouvons un petit coin à l'écart pour pique-niquer et grimpons la dune pour une petite sieste côté mer.
Encore quelques kms et nous voilà à Rabat chez Josiane et Jean-Paul. Petit tour dans la médina avant de nous poser.
Avec nos sandales, nous ne profitons pas du cireur de chaussures ...
Accueil chaleureux comme d'hab. Jean-Paul revient d'un rallye à Merzouga (comme d'hab aussi !).
Bonne soirée avant de retrouver notre chambre au rez-de-chaussée.
L'anecdote du jour : premier plein au Maroc, 50 euros. Un vrai plaisîr par rapport au plus de 100 euros en France et en Espagne !
Moulay Bouselham - Rabat : 140 kms
Lundi 14 novembre 2011 :
La matinée est bien occupée mais efficace avec l'aide de Jean-Paul : vidange et révision du 4x4, réparation de l'appareil photo chez Rachid (le zoom était bloqué, il démonte tout et change deux petits pignons usés pour 35 euros), bricolage de l'alim du PC et préparation d'un parcours spécial Jean-Paul. Pendant ce temps Khadija a fait les courses dans la médina avec Nickie et préparé un succulent tagine aux coings. Le repas traine un peu et nous prenons la route à 15 heures.
Après un petit détour involontaire dans Rabat, nous prenons une petite route croquignolette vers Maaziz et Oulmes. Paysages superbes avec des terres de toutes les couleurs.
Là où ça se gâte, c'est que la pluie fait son apparition ainsi que la nuit. Nous arrivons à Oulmes dans le brouillard et la nuit noire pour chercher l'hôtel. On nous oriente vers la route de Khenifra. Un vrai bonheur, la nuit, le brouillard, une route de montagne pleine de trous, de pierres et de boue ... Ne trouvant rien après 20 kms, nous appelons JP qui nous apprend après quelques échanges que le gîte prévu est fermé (on a eu le temps d'essayer quelques pistes à sa recherche et de terminer à demi embourbés dans une cour de ferme). On devrait par contre trouver un hôtel aux sources, 12 kms avant Oulmes. Nous y arrivons finalement avec soulagement après environ 70 kms et deux heures d'errance. L'hôtel est un grand hôtel de cure très "années cinquante" mais tout à fait correct où l'on nous prépare un bon steak frites.
Ouf, au lit ! La chambre est chauffée ce qui n'est pas un luxe car nous sommes à plus de 1.000 m et il fait 8° dehors (d'où notre peu d'enthousiasme pour le bivouac !)
L'anecdote du jour : pendant les courses au marché, à la grande stupéfaction des marchands, c'est Khadija qui paie et Nickie qui porte les sacs...
Rabat - Oulmes : 250 kms (en 5 heures).
Mardi 15 novembre 2011 :
Dormi comme des bébés jusqu'à 7 heures pour découvrir le ciel bleu. Départ vers Khenifra par une route de montagne dont nous connaissons déjà les premiers kms, mais beaucoup plus jolie de jour et sous le soleil. Les couleurs encore une fois sont formidables et les scènes champêtres se succèdent.
Arrêt rapide le midi pour un tagine de bord de route pas si mauvais et au prix imbattable (4,5 euros pour deux avec une petite salade en plus). Nous arrivons à Ouzoud pour descendre admirer les cascades sous le soleil.
Au passage, quelques photos des singes magots qui vivent dans la falaise.
La journée aurait été parfaite si nous n'avions soudain pensé que nos passeports étaient restés à l'hôtel ce matin ! Téléphone à Oulmes (qui décidemment ne nous réussit pas) : ils doivent nous les envoyer par la poste à Zagora, Inch Allah on les recevra dans deux ou trois jours.
Installation dans la cour de l'Hôtel de France (souvenir de la colonisation, dans son jus, mais ambiance très sympa). Nous y croisons un couple de "voisins" de Talmont. La soirée est fraiche à 1.100 m et nous nous réfugions dans la tente à 21 h 30 après avoir sorti le deuxième duvet.
L'anecdote du jour : après les oies, les coqs et les chats, nous campons ce soir près d'un sanglier que nous baptisons Gédéon. Il est attaché par une chaine à un arbre près de nous et sert de poubelle à l'hôtel car il mange tout ce qu'on lui donne, excepté le plastique. Espérons qu'il sera calme cette nuit !
Oulmes - Ouzoud : 310 kms.
Mercredi 16 novembre 2011 :
Il fait 7° quand le le muezzin nous sort du lit de bon matin, mais il n'a pas fait mauvais dans la tente et les deux duvets ont suffit.
Départ à 8 h vers Demnate, vite atteinte par une bonne route. Après un petit café (à 5 dirhams, un record), nous attaquons les choses sérieuses en empruntant la R307 vers Ouarzazate. Une route à une voie avec des cols à plus de 2.000m, de vrais baignoires dans le goudron quand il ne fait pas place à de la piste en terre, et des virages, des virages, des virages...
Par contre nous parcourons des paysages magnifiques (voir photos). Il nous faudra 5 heures de conduite pour parcourir ces 150 kilomètres et arriver à Ouarzazate (sans compter les arrêts photo et le pique-nique du midi qui nous vaut la visite d'un couple de motards ... australiens, en quête de renseignements sur la route !).
Passé Ouarzazate, nous prenons la piste pour coucher à l'oasis de Fint, chaudement recommandé par Alain que, de ce fait nous ne rejoindrons que demain à Zagora. Arrivée magnifique à "La terrasse des délices" après passage de l'oued à gué et slalom dans la palmeraie.
Accueil chaleureux de Rachid et de son père avec qui nous blaguons longuement. On nous offre du thé et des dattes fraiches dont on peut admirer la cueillette depuis la terrasse.
Puis nous partons pour une promenade bien paisible dans la palmeraie. Après une phase d'observation du travail dans les jardins, nous passons aux travaux pratiques en aidant toute une famille qui ramasse et trie les dattes (par contre nous laissons à l'acrobate de service le soin de grimper pieds nus au palmier pour en couper les régimes !).
La soirée se termine par un bon tagine et une palabre avec Rachid et un couple d'anglais.
L'anecdote du jour : peu après Demnate, la route s'élève rapidement au-dessus de précipices vertigineux. Dans un virage, un mini-bus Ford est arrêté, il y a plein de gens sur la route et nous voyons émerger du ravin un homme remontant un pare-choc. On nous confirme, ce que l'on pressentait, qu'il y a eu un accident mais que "ma kaïnch mouchkil" ("il n'y a pas de problème"). Voilà bien la petite phrase qui sert de devise au marocains !
Ouzoud - Fint : 230 kms.
Jeudi 17 novembre 2011 :
Après une bonne nuit, on frappe à la porte : Nickie est invitée à aider les femmes de la maison à faire les "missimines" (les crêpes) et le pain du matin. Pendant qu'elle se rend au four familial pour cuire le pain, je discute à nouveau avec le "chibani" (l'ancien de la maison) qui me raconte la vie de la palmeraie dans sa jeunesse : les caravanes de dromadaires partant à Marrakech avec dattes et poteries et revenant chargé de blé, d'orge et de tissus. Cinq jours de trajet à travers le Haut-Atlas... Départ vers 11 heures vers Zagora par les passes de montagne. Au passage, le chibani nous donne une branche de dattes qui doit bien peser 10 kg et que nous enfournons tant bien que mal à l'arrière du Toy.
A Agdez arrêt café traditionnel, quand nous voyons soudain passer le 4x4 d'Alain que nous pensons retrouver à Zagora ! On l'appelle: il a prêté sa voiture, il est malade et arrêté dans une auberge près d'Agdez. Nous l'y rejoignons, lui et ses passagers puisque nous découvrons que, outre Jean-Claude qui voyage avec lui depuis Marennes, l'arrière du 4x4 accueille désormais Wardia et Majouba qu'il a rencontrées en chemin. La première est parisienne, la seconde infirmière à Ouarzazate et toutes deux voyagent désormais avec lui et donc avec nous !
Après le repas et la sieste chez Yacoub, nous reprenons tous la route (ou plutôt la piste de l'autre côté du Draa pour une bonne part) vers Zagora où Jean-Claude restaure une partie d'un vieux ksar avec une famille marocaine. Une nouvelle fois l'accueil est chaleureux et le diner excellent.
L'anecdote du jour : en sortant de la palmeraie de Fint, nous nous arrêtons prendre quelques photos au bord de l'oued. Un jeune nous demande de le conduire en haut jusqu'au plateau pour qu'il puisse avoir de la réception sur son portable. Nous n'avons pas de siège arrière... qu'à celà ne tienne, il s'accroche à l'arrière et supporte les cahos de la piste jusqu'en haut !
Fint - Zagora : 190 kms.
A suivre ...
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