2013 - De Chegaga à Agadir
Jeudi 5 décembre 2013 :
Journée de route aujourd'hui car nous rentrons dans une semaine et il faut nous rapprocher de Marrakech où nous reprendrons l'avion. Nous quittons Mhamid avec Françoise à bord car elle doit faire des courses à Zagora. Nous y faisons un petit arrêt pour faire la bise à Mahjouba de l'agence Reima et à Jean-Claude à Tissergate.
Puis nous remontons la magnifique vallée du Draa, ses palmeraies et ses kasbah, jusqu'à Agdz où nous obliquons vers l'ouest.
Moins verdoyante, la vallée que nous empruntons nous réserve cependant de beaux paysages et quelques derniers ksour...
Nous franchissons pour la troisième fois le Djebel Sagho, cette fois par une route épouvantable en cours de rénovation. 40 kms de slalom entre les trous ou sur les bas-côtés, souvent meilleurs que la route. La pauvre caravane en sort toute maculée et encore une fois tout l'intérieur est chamboulé !
Nous terminons, après Tazenaght, sur un haut plateau, à près de 2.000m, où l'on n'observe que des bergeries basses en pierre et, en cette saison, quelques rares troupeaux.
Enfin, après avoir perdu rapidement 800 m d'altitude, nous atteignons Talouine en compagnie d'un magnifique pick-up (C'est marqué Isuzu mais je crois que c'est un Niss'âne) !
L'installation au camping Toubkal se fait à la nuit tombante, accompagnée du chant du muezzin (qu'on distingue malheureusement assez mal sur la photo).
L'anecdote du jour
Sur environ 70 kms au départ de Mhamid, la route (Nationale 9) que nous empruntons est à une seule voie comme cela arrive encore au Maroc. Il n'y a donc de place que pour un seul véhicule lors des croisements. Comme les bas-côtés ne sont pas très roulants, il faut jauger le véhicule qui se présente en face et, à moins qu'il ne se déroute spontanément, ce qui est rare, il faut bluffer jusqu'au dernier moment pour essayer de rester au milieu de la route. A ce petit jeu les vieux taxis collectifs 505 Peugeot et les camions surchargés sont très forts : ils se considèrent comme chez eux et de plus ne peuvent pas se permettre de bringuebaler sur le bas-côté vu leur état !
Là, cette fois-ci, j'ai gagné !
Mais handicapé par la caravane, je m'incline plus souvent qu'à mon tour !
Le chameau, sans doute plus malin que l'automobiliste moyen, s'arrange, lui, pour occuper la route là où le goudron est élargi et permet de le contourner !
Vendredi 6 décembre 2013 :
Temps gris et doux ce matin au réveil, qui persistera toute la journée. Pour la première fois depuis 6 semaines nous verrons peu le soleil qui reste voilé (normal, vendredi c'est le jour de la prière à la mosquée !). Nous sommes allés à pied ce matin à Taliouine en passant par une des nombreuses kasbah du glaoui dans la région, très ruinée celle-ci.
Quelques courses (cadeaux de Noël), un petit thé à la menthe et la visite de la maison du safran complètent la matinée. Nous déjeunons ensuite à la caravane tandis que de l'autre côté de l'oued le muezzin psalmodie à tue-tête et fait son prêche du vendredi.
L'après-midi nous partons à quelques kms visiter le vieil agadir d'Ifri n'Imadine. Une piste étroite nous mène au centre du village d'où nous partons à travers les petits champs de safran vers la falaise où sont nichés les greniers. Impression de déjà-vu : la falaise du pays dogon bien sûr, mais quand même en beaucoup plus petit.
Au retour nous nous égarons un peu et ce sont les enfants du village qui nous aident à retrouver la "toumoubile".
Puis nous traversons l'oued pour passer dans la vallée voisine et visiter le petit village d'Ighil n'oughou, très rustique et dont la kasbah, sans doute autrefois superbe, tombe en bottes.
La journée s'achève par le traditionnel couscous du vendredi à l'Auberge du Safran : un délice !
L'anecdote du jour
Après vérification, compte tenu des gloussements qui s'échappaient de l'arrière boutique, c'est bien un marchand de poulet et non de piscine !
Le saviez-vous ?
Taliouine est la capitale marocaine du safran. Récolté en novembre, cet épice est issu d'une variété de crocus dont voici quelques fleurs.
Dans l'idéal, les crocus doivent être cueillis dès leur floraison, avant le lever du soleil, pour ne rien perdre de leur fraîcheur. Le pistil (ou plus précisément le stigmate) doit ensuite être délicatement retiré et mis à sécher. Quant on sait qu'il faut environ 150 fleurs pour faire un gramme de safran on comprend que ce soit l'épice la plus chère au monde.
Samedi 7 décembre 2013 :
Ce matin nous voyons enfin Taliouine sous le soleil, l'occasion de faire quelques photos depuis le camping : le village en face (on ne voit toujours pas le muezzin !), la kasbah du glaoui et les étonnants plissements des montagnes environnantes.
Nous reprenons ensuite la route pour Taroudant où on se la joue touriste classique : tour de remparts en calèche, visite du souk et du marché berbère. Comme toujours on s'étonne du nombre de marchands et de la profusion des produits qui semblent sans commune mesure avec le nombre des acheteurs. Mais on nous assure que chacun gagne sa vie ...
Puis nous filons sur Agadir où, dans un premier temps nous nous intéressons ... à l'aéroport et au port pour rencontrer les services douaniers : nous cherchons à bien comprendre la procédure de mise sous douane d'un véhicule, apparemment quelque peu fluctuante. Conclusion : on laissera Toy et caravane à Marrakech au moment de prendre l'avion.
Débarrassés de ces formalités, nous pensons avoir mérité un bon camping au bord de la mer ... Loupé : le camp est bondé par 400 camping caristes et y aurait-il eu de la place, je ne suis pas sûr, vu le style du camp, qu'on s'y serait plu !
Nous trouvons donc un petit camping peinard en retrait dans la montagne. Il y a même la wifi ce qui nous permet un petit coucou aux enfants, à Dublin et à Olonne.
Le cuisinier du camp, ancien pêcheur, me fait griller un poisson extra (non répertorié sur nos côtes) ce qui conclut fort bien la soirée.
L'anecdote du jour
"Maroc, terre de contrastes" qu'ils disent dans les brochures touristiques. Je confirme !
Hier après-midi 8° sur le plateau à Taliouine ; aujourd'hui 26° à Agadir.
Hier des maisons en pisé, des charrues en bois tirées par les ânes dans les champs de safran ; aujourd'hui les grands immeubles, le trafic intense des voitures, les zones industrielles et commerciales ...
Est-ce qu'on est toujours dans le même pays ? Toujours à la même époque ?
Le saviez-vous ?
Un mariage marocain dure de 3 à 7 jours et coûte une petite fortune. Petit exemple des fastes déployés, ces "trônes" de mariés vus dans une boutique spécialisée de Taroudant.
Dimanche 8 décembre 2013 :
Après toutes les nuits, soirées et matinées fraîches de ces derniers temps, nous apprécions la douceur du bord de mer : 13° mini cette nuit et 22° quand nous partons en ballade dans la matinée vers 10 heures.
Notre objectif du jour, Imouzzer, un petit village de montagne et, au passage, la "Vallée du paradis", l'excursion classique à partir d'Agadir. Nous craignons un peu l'arnaque sur ce coup mais nous avons grand tort. En fait cette vallée est réellement magnifique en particulier la partie où a été aménagé un sentier, que nous parcourons en fin de matinée. De spectaculaires palmeraies de montagne, une végétation exubérante, des petites "guinguettes" charmantes... tout est beau !
Par contre Imouzzer, perchée à 1.250 m est assez moche, seul le point de vue sur les vallées environnantes est joli. Nous redescendons la petite route, vraiment superbe, vers la mer que nous avons aperçue de là-haut. Un beau dénivelé sur quelques kms !
Nous terminons la ballade par un petit tour sur la côte aux nombreuses plages, et repérons un camping proche de la mer pour demain.
L'anecdote du jour
Il y a maintenant quelques décennies, la Vallée du paradis a été, parait-il, peuplée de nombreux hippies et Jimmy Hendrix y aurait séjourné. Aujourd'hui nous n'y avons croisé qu'un groupe de touristes espagnols, quelques jeunes marocains et, quand même, un ou deux babacools...
Lundi 8 décembre 2013
Matinée bien tranquille dans notre petit camping avec juste un peu de bricolage dans la caravane (fixation d'une porte de placard mise à mal par les pistes et démontage d'un évier inutile).
Nous rejoignons ensuite le camping de bord de mer repéré hier, à Taghazout, quelques kms au nord d'Agadir. Il domine la mer et nous avons la chance d'avoir une place "en terrasse". La vue du salon n'est pas trop vilaine et un peu de bleu nous change du vert des palmeraies.
L'après-midi nous descendons à la plage qui est déserte et nous rappelle celle de Sauveterre près de chez nous (si on ne regarde pas derrière soi). Il y a même des goéands "comme pareils" !
Au loin, quand même, quelques chameaux promènent des touristes et ça, on n'a pas chez nous !
L'anecdote du jour
Ce midi, poisson grillé au menu. En effet, avant de partir ce matin, alors que nous allons saluer Hassan, le cuisinier du camp, il nous propose un poisson tout frais qu'il vient de ramener. Nous acceptons, pensant le lui payer... Pas du tout ! Le poisson ouvert, prêt à griller avec ses épices, plus un pain parce que Nickie lui a dit qu'il était bon, c'est cadeau !
Cuit sur une grille au cul du 4X4, ce poisson dont je n'ai pas trouvé le nom en français (chern en arabe) est un régal.
Mardi 10 décembre 2013 :
Aujourd'hui, visite d'Agadir que nous avons jusqu'ici toujours traversée sans nous y arrêter. En fait il n'y a pas grand chose d'extraordinaire à voir. C'est une ville moderne, qui à quelques détails près pourrait être européenne et ne présente donc que peu d'exotisme pour nous. Sinon peut-être les boutiques vendant à la fois des plats à tagine traditionnels et des planches de surf ! Toutefois le bord de mer est agréable et il y a une belle plage sur laquelle nous pensons faire halte en début d'après-midi pour reposer nos petites jambes lasses d'avoir arpenté la ville. Hélas, les nuages arrivent après déjeuner et la plage ne présente plus guère d'intérêt !
Nous rentrons donc plus tôt que prévu au camping... En tous cas, nous aurons vu plus de touristes dans la journée que dans les six semaines précédentes !
L'anecdote du jour
Profitant de la fin d'après-midi libre, je pars tester mon nouveau matériel de pêche sur la plage voisine du camping.
Résultat, nous dégustons ce soir un magnifique Saint Pierre d'1,5 kg ...
acheté le matin même à un pêcheur venu nous proposer son poisson à la caravane !
Moi je n'ai réussi à prendre qu'une photo de coucher de soleil.
Mais le Saint Pierre, accommodé par la cuisinière avec les moyens du bord (dans la tagine, sur un lit d'oignons) est digne de Top Chef !
Le saviez-vous ?
Si Agadir est une ville moderne, elle le doit pour beaucoup à un malheureux évènement : le 29 février 1960 un tremblement de terre détruisait la ville en 15 secondes. Environ 15.000 personnes furent tuées et, parmi les 30.000 survivants, 25.000 étaient blessés.
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