2013 - Du Ziz à Merzouga.
Après six jours passés à Oulad Chaker nous reprenons la route après avoir fait nos adieux à nos charmants voisins Suzanne et Serge. L'objectif final est Merzouga, à 100 kms, mais nous devons passer faire des achats à Aoufous où c'est jour de souk car les réserves sont épuisées. C'est un plaisir de faire des courses ici tant les marchés sont colorés et pleins de surprises pour nous. Nous admirons particulièrement les beaux châles noirs brodés des femmes berbères...
... et la boutique de l'herboriste !
Nous sommes toujours avec Bianca et Matteo car nous sommes invités tous les quatre chez Aïcha dans le vieux ksar. Elle nous attend effectivement avec son mari cette fois, et deux de ses filles, Samira et Khadija. L'accueil est à nouveau exceptionnel de gentillesse et nous passons un très bon moment autour du couscous avec une Aïcha toujours aussi pétillante. Hassan qui nous a rejoints n'en revient pas de voir une femme berbère aussi expansive, surtout en présence de son mari. Par contre elle devient toujours très sérieuse dès qu'on prend une photo.
A nouveau on essaie de nous retenir pour le repas du soir et pour la nuit (une bonne adresse pour Antoine de Maximy) mais nous déclinons. Nous partons après force embrassades et bénédictions, non sans avoir été lestés de quelques kilos de dattes !
Nous arrivons à Merzouga en fin d'après-midi sous un ciel chargé et nous installons au camping Ksar Sania face à la grande dune dont la crête est couverte de petites fourmis. Ce sont les touristes venus voir l'attraction locale : le coucher de soleil. Il y a ce soir une lumière curieuse avec sans doute un peu de vent de sable à l'horizon.
Rien à voir cependant avec notre précédent passage où l'on ne voyait même pas la dune tant le sable volait de toutes parts. Espérons que le soleil brillera de nouveau demain...
Le saviez-vous : les culture des dattes est l'activité principale du Tafilalet, la région où nous nous trouvons depuis une semaine. Le palmier dattier est cultivé sur environ 70.000 hectares et la production est énorme. Les dattes représentent une part importante de la nourriture des habitants de la région et elles sont accommodées de différentes manières. On fait même une sorte de café avec ses noyaux !
L'anecdote du jour : sur les conseils d'Hassan, nous amenons comme présent chez Aïcha un kg de viande de boeuf. Ce qui change des fleurs de chez nous ...
Lundi 18 novembre 2013 :
Il ne fait que 5° à 7 heures mais le soleil brille et très vite la température grimpe. Nous partons faire un tour à pieds vers Merzouga toute proche que nous trouvons bien calme. Il est vrai que c'est encore férié aujourd'hui, c'est la fête nationale marocaine. Il y a bien quelques touristes mais on se demande comment vivent les nombreux hôtels, auberges et campings.
L'après-midi, étape incontournable, nous partons pour la grande dune, toujours avec Matteo et Bianca, pour un coucher de soleil, magnifique sur l'erg Chebbi.
Au sommet Matteo ouvre une délicieuse bouteille de vin des Abbruzes et nous trinquons devant ce magnifique panorama.
Repas du soir au restau du camp d'un très bon poulet au citron confit.
L'anecdote du jour : il fait de plus en plus frais le soir et la nuit mais ne nous plaignons pas ! Des marocains rencontrés sur la dune nous disent qu'il tombe des cordes à Rabat et qu'ils ont rencontré la neige dans le Moyen Atlas ce qui est un peu exceptionnel pour cette époque de l'année. Il semble qu'il fait très froid aussi en France.
Même si le froid est bien là le soir et le matin, le soleil est toujours bien chaud et nous passons toujours nos journées en tee-shirts !
Mardi 19 novembre 2013 :
Ce matin nous prenons la route pour Mharech, une petite oasis où nous pensons passer la nuit. Comme il n'ont pas fait affaire à Merzouga pour aller bivouaquer dans les dunes, Bianca et Matteo sont à nouveau du voyage avec nous, contents de profiter du 4x4 pour aller là où Gustav, leur vieux camion Volkswagen, ne peut aller.
Après un petit arrêt à Taouz pour acheter du pain et prendre un café, nous entamons la piste Gandini qui nous entraîne dans des paysages magnifiques, à travers regs, dunes et oueds.
Mais au bout d'un moment nous nous apercevons que tous ces détours risquent de nous entraîner jusqu'à la nuit ! On reprend donc la direction de la piste principale. Elle offre aussi son lot de sable, de cailloux et de beaux paysages. Elle traverse aussi quelques villages "du bout du monde". Sinon, dans toute cette journée de piste, nous n'aurons rencontré qu'un groupe de polonais en quads et un groupe ....de cyclistes ukrainiens !
Après avoir traversé un djebel où de nombreux mineurs extraient la baryte, nous arrivons, après un dernier petit col, à l'auberge de Mharech, oasis de calme et de paix.
La douche n'est pas de trop après cette journée bien poussiéreuse et le tagine servi sous la tente berbère est bien apprécié !
L'anecdote du jour : dès Taouz et plusieurs fois dans les quelques hameaux que nous traversons,, on nous informe que la piste pour Mharech est très difficile, qu'il faut connaître, que tout le monde y casse son moteur ... Nous repérons vite que ce discours se termine invariablement par une proposition de nous y guider, à des prix plus où moins farfelus !
L'un de ces "faux guides" est particulièrement collant et tandis que nous pique-niquons tranquillement, je suis obligé de me fâcher pour l'éloigner, lui et sa mobylette.
Comme par ailleurs je suis assez têtu, nous ne cédons pas à toutes ces tentatives et nous négligeons toutes les "auberges" plus ou moins douteuses vers lesquelles on tente de nous mener. Avec l'aide du GPS et du Toyota qui passe décidément partout, on finit par arriver à bon port!
Mercredi 20/11/2013 :
Nous avons passé une excellente nuit dans notre chambre dont les murs en pisé assurent une bonne climatisation naturelle et le petit déjeuner est à la hauteur avec oeufs, crêpes, confitures... à profusion
Une petite promenade sur la montagne surplombant l'auberge permet d'apprécier le paysage environnant.
Pendant ce temps le patron, Brahim, a fini de réparer le moteur de son Land (au marteau et au burin !?!) et nous prenons un thé avec lui et son père avant de reprendre la piste.
Un peu moins spectaculaires que la veille, les pistes qui nous ramènent vers la route de Rissani nous réservent encore quelques beaux paysages et nous jouons à nouveau dans quelques dunettes.
Quant à Bianca et Matteo, ils s'éclatent carrément !
Dans l'après-midi nous retrouvons la civilisation à Rissani où nous nous faisons photographier devant la célèbre porte marquant l'entrée de la ville.
C'est notre dernière soirée avec Bianca et Matteo qui partent vers le Dades et le Todra. Ils nous rejoignent dans la caravane, après le repas, avec quatre parts d'un magnifique gâteau bricolé maison : pain, nutella et banane !
Nous élaborons quelques plans pour nous retrouver inch Allah dans quelques jours à Zagora...
L'anecdote du jour : au moment du pique-nique et de la sieste, pas un arbre à l'horizon. Heureusement, à cette saison on supporte le soleil et la piste n'est pas très fréquentée !
Le saviez-vous ? Dans toutes les montagnes de cette région, qui par ailleurs regorgent de fossiles, on exploite des mines de baryte. En fait il n'y a plus d'entreprises minières mais des concessions individuelles très dispersées. Les "mineurs" travaillent dans des conditions très précaires, descendant jusqu'à 80 mètres avec des bougies pour extraire ce minerai d'une grande densité utilisé notamment dans l'industrie pétrolière.
Des camions sillonnent (et défoncent) les pistes de la région pour transporter le minerai à 70 kms de là. Pour couvrir cette distance il leur faut 3 heures pour venir à vide et 7 à 8 heures pour retourner avec leur lourd chargement !
Ils font un aller-retour par jour ce qui fait de bonnes journées si l'on ajoute le temps de chargement-déchargement.
Jeudi 21 novembre 2013 :
A 8h 30 un HDJ80 déboule dans le camp : c'est Jean-Paul et Josiane, nos amis de Rabat, qui arrivent à Merzouga avec l'organisation d'un raid de 150 quads et buggys "RZR". Juste le temps d'un petit café et nous sommes embauchés sur un des CP (check points) du matin. Nous aidons à pointer tous les participants, à leur donner quelques consignes et un petit ravitaillement. Un monde nouveau pour nous dont nous découvrons peu à peu le jargon style "Papa Charly à CP3, RZR n° 121 en panne à 31 47,352 nord par 4 10,147 ouest ..."
Quand tout le monde est passé nous allons au Yasmina, un bel hôtel situé au bout de l'erg Chebbi, où se situe la pause du midi.
Nous profitons d'un très beau buffet avant de gagner notre CP de l'après-midi pour un nouveau pointage, tandis que les participants repartent eux pour un circuit dans les dunes.
Revenus à notre camp du Ksar Sania, nous retrouvons la patronne, Françoise, de retour de Rabat et nous dînons avec elle et une de ses amies.
L'anecdote du jour : le dossard n°1 du raid est attribué à un certain Vincent Lagaf, animateur de TF1 qui ne manque pas de faire un peu le clown à la pause du midi.
L'autre anecdote du jour : notre CP de l'après-midi est situé non loin d'une auberge isolée au bout de l'erg et d'une petite maison d'où sort un couple de français. Ils nous racontent qu'ils viennent ici depuis 25 ans. Résidant à l'auberge pendant des années ils ont vu un jour cette maison toute proche et félicité l'aubergiste, devenu un ami, pour sa nouvelle maison. A leur grande surprise il leur a dit qu'elle était pour eux et depuis ils y habitent une bonne partie de l'année. Incroyables ces marocains !
Vendredi 22 novembre 2013 :
Journée "copier-coller" de la veille. Dès 9 heures nous sommes à notre check point où nous arrivent les "raiders" couverts de poussière.
Comme hier matin tout un groupe d'enfant est attiré par notre remue ménage et avant de repartir nous faisons une distribution de barres chocolatées. Je fais également un peu de troc avec un marchand : un ancien téléphone portable contre une belle ammonite pétrifiée qui a été coupée en deux et polie.
Le midi repas est à l'hôtel Nomad Palace cette fois, pour le traditionnel couscous du vendredi.
Le petit changement c'est que le 80 de Jean-Paul tombe en panne et que nous filons seuls avec Josiane assurer le poste de l'après midi tandis qu'il se traîne jusqu'à Erfoud pour se dépanner.
Ce soir nous finissons au soleil couchant et faisons nos adieux aux membres de l'organisation car c'est le dernier jour du raid, contents de regagner Ksar Sania pour une bonne douche car on a mangé pas mal de poussière !
L'anecdote du jour : comme hier soir, alors que le soleil est déjà très bas, nous nous inquiétons d'un petits groupe de buggys qui n'a pas pointé. En accord avec le PC course nous décrochons quand même car, renseignements pris, ils sont encore dans les dunes à déguster champagne et foie gras sortis du frigo dont ils sont équipés !
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