2014- De Rabat à Olonne.
Ces quelques lignes sont écrites à notre retour, les derniers jours du voyage ne se prêtant pas à une écriture quotidienne.
Tout d'abord une dernière journée à Rabat où comme d'habitude nous profitons de la disponibilité de Jean-Paul et de sa connaissance parfaite de la ville. Le matin, le Toy est mené au garage pour une petite révision générale et comme je m'y attendais les plaquettes de freins sont bien usées. Elles seront donc changées au prix marocain tellement plus économique !
Nous accompagnons JP dans les petits marchés colorés débordants de victuailles puis faisons nos dernières courses pour ramener en France quelques spécialités locales : gâteaux marocains, parfums "style" Dior ou autres à des prix défiant toute concurrence, épices, ail rose ... si on écoutait notre porte-monnaie on en chargerait le Toy jusqu'au plafond.
Le soir nous allons faire un tour dans la médina, pour le plaisir et aussi pour acheter diverses lampes commandées par nos amis Bianca et Matteo que nous devons visiter demain.
Enfin nous allons chercher un ensemble de sushis pour le repas du soir avec Josy, Jean-Paul et leur amie Anne-Marie.
Le lendemain, il pleut sur les remparts de Rabat et la température est bien fraîche, comme pour nous ôter tous regrets et nous réacclimater à la météo française.
Nous roulons parfaitement jusqu'à Fnideq, petite ville marocaine jouxtant Ceuta, où nous mangeons un dernier couscous (oui, c'est vendredi, c'est le jour).
A la frontière, c'est le bazar habituel avec son lot de mystères : pourquoi cette file va t'elle si lentement, pourquoi certains sont contrôlés et d'autres pas ? ...
Il est 15h 15 quand nous en sortons, du moins c'est ce que nous croyons ! Nous avons juste oublié le décalage d'une heure et le temps d'atteindre le port, non seulement le bateau de 15h 30 est parti depuis longtemps mais l'embarquement est clos pour celui de 16h 30. Et le suivant est à ... 19h 30 !
Que faire à Ceuta sous la pluie ? Un petit café et des courses dans une des nombreuses grandes surfaces qui, par leur prix détaxés, constituent le principal attrait de cette ville espagnole implantée en Afrique.
Pour achever cette après-midi pourrie, le bateau roule beaucoup et dès le départ des sacs à vomi sont distribués, auxquels Nickie ne tardera pas à faire honneur...
Ce n'est que vers 9 heures que nous quittons Algeciras et prenons la route de Los Caños de Meca pour y retrouver Bianca et Matteo, avec qui nous avons voyagé au Maroc. Ils viennent d'y ouvrir un petit bar. La joie des retrouvailles puis quelques verres et bocadillos au bar nous font vite oublier nos petits tracas.
Nous délaissons à nouveau la caravane pour dormir dans leur petite maison où nous nous installons pour deux nuits afin de prolonger un peu les vacances avant les deux jours de route qui nous attendent.
Le lendemain le soleil brille à nouveau et nous profitons bien de ce petit coin de bord de mer magnifique situé entre Tarifa et Cadix. Nous marchons le long de la mer sur la falaise le matin et jusqu'au phare de Trafalgar l’après-midi puisque c'est sur ces côtes que s'est déroulée la célèbre bataille qui a vu la mort de Nelson mais néanmoins la victoire des anglais. La végétation est luxuriante, la mer d'un bleu tropical et l'on aperçoit très distinctement Gibraltar et les côtes marocaines.
Ici comme en Mauritanie, le vent et le sable s'allient pour envahir les routes et ensevelir les panneaux routiers ...
Nous passons toute la fin d'après-midi et la soirée au bar, "L'alquimista loco", une bonne occasion de nous réhabituer à l'alcool et de lier connaissance avec quelques indigènes forts sympathiques, grands amateurs de rhum, de whisky et de flamenco !
L'un d'entre eux me tient de grands discours dont je ne saisis pas toutes les nuances mais dont il ressort qu'il est amateur de numérologie maya, croit en la réincarnation et finit par me déclarer que nous sommes lui et moi les deux parties d'un même être et que nous mourrons ensemble ! J'acquiesce poliment en riant dans mon for intérieur jusqu'à ce qu'il me donne ma date de naissance ce qui est quand même assez troublant. Toujours est-il que nous nous quittons après de multiples embrassades et promesse de nous revoir bientôt...
C'est dans les mêmes conditions que nous quittons Bianca et Matteo le dimanche matin, cap plein nord.
Pour la deuxième fois en deux jours, nous avançons notre montre d’une heure mais cette fois pas de problème de ferry !
Nous avons le vent dans le dos, le Toy se sent des ailes et la caravane n'a pas le choix : il faut suivre. L'autopista est bonne et c'est à plus de 100 km/h de moyenne que nous traversons l'Espagne jusqu'à Burgos, près de 900 kms plus loin.
Les mimosas en fleur de l'Andalousie, les cigognes qui migrent comme nous, la neige sur les montagnes vers Salamanque sont à peu près les seules images à retenir.
Il fait frais sur Burgos quand nous reprenons la route mais la température devient progressivement printanière une fois les Pyrénées passés et il fait 23° à Bordeaux. Comme toujours les derniers kms s’égrènent lentement car désormais nous avons hâte de retrouver la maison. Nous y arrivons à 18 heures, sous le soleil ce qui est bien agréable, après ce long périple débuté fin octobre.
Le compteur du Toy vient de passer les 244.000 kms ce qui veut dire que nous avons parcouru 17.500 kms cet hiver. Je me suis amusé à regarder sur Google Earth : c’est l’équivalent de Olonne – Sidney à vol d’oiseau !
Le Toy n’étant pas un oiseau, nous avons consommé 2.300 euros de gazole, notre plus gros poste de dépense pour le voyage malgré un prix de carburant beaucoup moins cher qu’en France. Je préfère ne pas calculer notre empreinte carbone …
Pour conclure je voudrais saluer et remercier tous ceux qui, rencontrés au fil des jours, ont rendu ce voyage si enrichissant et sans qui il n’aurait pas été aussi agréable. Par ordre d’apparition :
Les pêcheurs de Port Hsaïn,
Marc et Cédric dans les Beni Snassen,
Les deux Mohammed à Iche et Bouarfa,
Louis-Marie à Figuig,
Hassan, Serge et Suzanne à Oulad Chaker,
Bianca, Matteo et « Gustav » dans le Ziz puis à Merzouga et dans le Dades,
Aïcha et ses filles Samira et Khadija à Aoufouss,
Françoise à Merzouga,
Josiane et Jean-Paul à Merzouga puis à Rabat,
Rachid, Mohammed, Ahmed et Khadija à Fint,
Jean-Claude et Majoubah à Zagora,
Françoise à Ouled Driss,
Christine à Aglou,
Saliha à Tighmert,
Christine et Jean, Marie et Gérard, dans la partie saharienne du Maroc et la Mauritanie,
Noureddine, le garde-côte et artiste de Lakhaa,
Hakim et Mohammed, nos amis pêcheurs de Barbas, revus à Agadir,
Ahmed et Aurélien à Azougui
Annie et Patrick à Azougui et Boujdour,
Abdallah et le chibani, gardiens du camp d’Azougui,
Zaïda et Mohammed Salem à Ouadane,
Sidi Mohammed à Nouakchott,
Freddy et Dah à Arkeiss,
Damien et Claire à Barbas,
Jacques et « Cacahuète »,
Dédé et Asmae à Laayoune,
Malika et sa famille, Philippe et Christine à Sidi Ifni,
Marion et Daniel, Irmgard et Jürgen à Agadir…
et bien d’autres avec qui nous avons partagé de bons moments !
Voilà pour le moment. Dans quelques temps j’espère pouvoir ajouter sur le blog des vidéos. Mais il faut d’abord que je fasse un montage des quelques 150 petits bouts de films pris avec la Gopro, et ça c'est pas gagné ….
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