2014 - De Tafraout à Rabat
Vendredi 21 mars :
Nous reprenons la route ce matin, direction Agadir. Sur une suggestion du "Routard", délaissant la route normale que nous avons déjà parcourue l'an passé, nous nous engageons sur une petite route secondaire traversant la montagne et les villages des Ammeln jusqu'à Aït Baha. Elle est absolument superbe mais notre enthousiasme va être progressivement douché par son état. C'est 120 kms d'une toute petite route défoncée, pleine de lacets et de pentes vertigineuses.
Cela irait encore, mais, cerise sur le gâteau, elle se révèle en travaux sur environ ... 100 kms.
Ce qui veut dire qu'elle est transformée en piste la plupart du temps et ce n'est pas génial avec la caravane.
Ornières des engins de chantier, tôle ondulée, graviers, boue et même quelques kms de goudron, tout frais et encore liquide, rien ne nous est épargné. Parfois les engins doivent dégager la piste devant nous... Par dessus tout de la poussière en veux-tu en voilà.
A l'arrivée l'attelage n'est pas beau à voir, même sans être maniaque, et la poussière a envahi la caravane par les aérations de la porte et du frigo. Nous en serons quittes pour un bon nettoyage !
Nous n'arrivons à Agadir que vers 14h 30, un peu crevés, et nous nous arrêtons dans un atelier spécialisé camping cars et caravanes pour voir si on peut finir d'arranger notre pauvre titine qui a bien souffert. Rendez-vous est pris pour mardi : réglage des freins et mise en place du coffre avant qui, d'ici là, sera refait par Mustafa, parait-il le champion de ce genre de choses. Il prend les cotes et, avec son téléphone, une photo d'un coffre d'origine que je lui montre sur mon PC en promettant de le refaire au moins aussi beau inch Allah !
Nous téléphonons aussi à notre ami Hakim, le pêcheur de Barbas, actuellement dans sa famille à Agadir et rendez-vous est pris pour le lendemain.
Ces petites affaires réglées nous nous retirons dans la montagne au petit camping d'Aourir pour tenter de nous dépoussiérer un peu, l'attelage et nous mêmes !
Nous y retrouvons de bonnes douches et notre pote, le cuisinier Hassan, qui finit de nous réconforter par un bon repas.
L'anecdote du jour : voilà des semaines que nous ne sommes pas entrés dans une grande ville (et pour cause, il n'y en avait pas !). Après nos petits coins paisibles, changement de décor car Agadir est une très grande ville : circulation infernale, conduite "à la marocaine", panneaux publicitaires agressifs ... on en regretterait presque d'en avoir fini avec notre route pourrie dans les montagnes !
Samedi 22 mars :
Nous passons la journée à Agadir avec un premier arrêt au camping municipal où nous retrouvons nos compagnons du sud et de Mauritanie, Marie et Gérard. Ils ont eut de grosses galères avec leur Toyota depuis Zagora et viennent seulement de trouver une solution de fortune pour le remonter à petite vitesse en France. Danger des moteurs bourrés d'électronque en Afrique ...
Grande ballade dans Agadir à la recherche d'un restau : il y en a tellement qu'on fait les difficiles ... et des kilomètres avant de finir par déjeuner près de notre parking !
Puis Nickie va chez le coiffeur tandis que je passe un peu de temps à la plage en l'attendant. Il y a pas mal de monde en ce samedi mais, Islam oblige, ce n'est pas l'ambiance St Trop.
En fin d'après-midi nous retrouvons avec joie Hakim et son ami Mohammed. Hakim nous propose d'aller demain passer la journée chez son oncle dans un petit village au nord d'Agadir et nous prenons rendez-vous pour le lendemain matin.
L'anecdote du jour : à Agadir, les tenues des femmes vont des grandes tuniques noires agrémentées d'un voile intégral jusqu'au tenues européennes les plus modernes. Beaucoup portent un joli foulard enveloppant la tête et les épaules comme cette jeune femme, croisée dans la rue, qui l'utilise pour transporterer son beau téléphone jaune contre son oreille.
Dimanche 23 mars :
Petit déjeuner dehors, le premier depuis quelques temps déjà et ça fait plaisir.
Nous retrouvons Hakim et Mohammed à Aourir et prenons avec eux la route d'Essaouira, le long de la mer d'abord, puis, rentrant dans les terres nous allons jusqu'à Tamanar où nous retrouvons El Madani, l'oncle d'Hakim au souk.
C'est un petit souk très typique des bourgs de montagne avec ses bouchers (réputés semble t'il), ses étals de fruits et légumes mais aussi tout ce qui est nécessaire aux fellahs, outils pour les champs, mors pour les ânes, poteries ...
Dans ce genre d'endroit, le parking à ânes et plus rempli que celui des voitures...
Puis par une petite piste nous rejoignons le douar (hameau) où habitent El Madani et sa femme Fatim. L'accueil est très chaleureux et déjà un petit tajine nous attend avec le thé pour patienter avant le vrai repas ! En attendant la suite, nous allons jusqu'à la côte, très sauvage puisque seules des pistes mènent à la mer à cet endroit.
Quand nous revenons, un grand tajine de légumes et de mouton nous attend. Nous sommes constamment invités à piocher dans le plat commun et déjà nos hôtes déplorent que nous ne puissions rester encore deux ou trois jours. Fatim offre à Nickie une petite bague en signe d'amitié et en retour un bracelet change de bras...
Après avoir fait le tour du douar et vu quelques uns de ses autres habitants (des cousins, cousines) nous reprenons la route comme si nous quittions notre propre famille, avec promesse de revenir très vite pour un plus long séjour.
L'hospitalité des berbères n'est pas une légende !
De retour à Agadir, nous allons faire un petit tour à la marina, coin très chic d'Agadir.
Puis nous allons voir dans un bar "le classico", Réal contre Barcelone, beau match qui se termine, au grand désespoir de Hakim, par la victoire du Barça 4-3. Pauvre Hakim, cet après-midi déjà son équipe, les Hassania d'Agadir, avait perdu en championnat du Maroc
Il est déjà 22 heures quand nous partons diner et minuit quand nous rentrons au camping après avoir raccompagné nos deux guides chez eux.
Une bien belle journée !
L'anecdote du jour : pour ce diner, deux restaurants voisins se présentent à notre choix. L'un fait griller du poulet, l'autre du poisson. Nickie et Hakim seraient plutôt poulet, Mohammed et moi poisson. Au Maroc, il n'y a jamais de problèmes : nous nous installons dans le restau poulet où deux plats de poissons seront servis par le restau d'à côté...
Mardi 25 mars :
Nous quittons définitivement notre petit camping d'Aourir et gagnons Agadir où nous déposons la caravane pour la fin de nos travaux de réparations. Pendant qu'ils se poursuivent, nous partons visiter le souk El Had, le grand marché d'Agadir. C'est une vraie ville dans la ville et on y trouve de tout. La preuve, partis sans intentions d'achats, nous revenons avec des sandales, des DVD (à 1 euro), des CD, une cigarette électronique, du musc, de la bouffe...
Nous y déjeunons de sardines grillées et de poissons frits avant de rejoindre la plage. Celle-ci est envahie par le brouillard, ce qui n'est pas rare ici, et offre un spectacle étrange.
A notre retour, les réparations sur les freins et la roue jockey sont faites mais le coffre confié à Mustafa n'est pas revenu malgré toutes ses promesses. Ce n'est que vers 19 heures que nous pouvons repartir, mais au moins le travail n'est pas mal fait cette fois.
Nous gagnons le Paradis Nomade, beau camp dans la montagne où nous retrouvons un restaurant à la française, avec couteaux, fourchettes et vin rouge.
L'anecdote du jour : j'ai oublié de vous dire que depuis trois jours nous mangeons à la marocaine, c'est à dire à la main. Le poisson de ce midi ou d'hier soir, ça va pas trop mal. Les tajines de légumes c'est un peu plus délicats : essayez de saisir des petits pois baignant dans une sauce bien chaude avec un morceau de pain en guise de fourchette. Et ce avec votre seule main droite, la main gauche étant considérée comme impure !!!
Mercredi 26 mars :
Journée sans grand intérêt comme nous en avons encore malheureusement trois ou quatre devant nous, consistant essentiellement à avaler des kilomètres de route. En l'occurence aujourd'hui Agadir - Rabat entièrement par autoroute. Pas grand chose à voir sinon la neige couvrant l'Atlas au niveau de Marrakech et l'étonnement de retrouver dans le nord des couleurs oubliées, le vert des paturages et le gris des nuages.
La consolation c'est d'arriver dans l'après-midi chez Josy et Jean-Paul où nous recevons comme d'habitude un accueil valant celui des berbères : simple et chaleureux !
L'anecdote du jour : l'autoroute entre Casablanca et Rabat est toujours bien chargée et pas seulement de voitures et de camions. On y trouve aussi des vélos, des piétons, des autostoppeurs et des marchands à la sauvette. Prudence recommandée !
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