Les Monts Zeballos et la Cueva de los manos
Du 7 au 10 novembre 2018.
Petite infidélité à la Ruta 40, nous avons fait un détour par la Ruta 41 de Los Antiguos à Bajo Caracoles et nous ne l’avons pas regretté car c’est, depuis que nous sommes partis, la plus belle route que nous ayons empruntée.
Au bord du lac Buenos Aires, Los Antiguos est une bourgade verdoyante pleine de douceur et de charme. Une petite cité qui nous parait vraiment pimpante après les bleds rencontrés sur la 40. On n’y trouve plus aucune trace des cendres du volcan Hudson qui l’ont recouverte en 1991 et quant à la délinquance, quand on voit la taille du tribunal, on est assez tranquilles !
Pour nous, une halte bien reposante entre deux ripios …
Los Antiguos.
Notre piste s’élève progressivement au-dessus de la ville pour dominer le lac Buenos Aires avant de sinuer le long de cette partie peu élevée des Andes qui porte le nom de monts Zeballos. Pendant trois jours nous ne verrons pratiquement personne dans ces paysages extrêmement variés mais toujours grandioses et magnifiques. Trois ou quatre pick-up, quelques estancias à l’écart de la piste et un poste frontière avec le Chili, petit bâtiment isolé au milieu de nulle part …
Les monts Zeballos.
Au bout de cette piste, un ripio nous mène à la Cueva de las manos, un site de peintures rupestres situé dans la cadre magnifique du rio Pinturas. La visite le long du canyon révèle des œuvres extrêmement bien conservées et d’une grande beauté.
Le saviez-vous ?
Les spécialistes pensent que la Cueva de las manos serait un lieu d’initiation où les novices laissaient une image négative de leur main, comme un acte de soumission aux règles sociales qu’ils acceptaient lors de cette cérémonie.
Les peintures les plus anciennes, représentant des scènes de chasse, remontent à 13 000 ans environ. Puis, il y a 7 000 ans ces motifs disparaissent et l’art rupestre est dominé par des représentations de mains en négatif. Elles sont réalisées selon la technique du pochoir d’où la majorité de mains gauches visibles.
Le soir nous bivouaquons à proximité du site et nous profitons de son environnement magnifique jusqu’au lendemain midi …
Le top : après trois jours de piste où les 4x4 ont été bien sollicités, nous avons retrouvé la Ruta 40 et la civilisation à Bajo Caracoles. Enfin, la civilisation, c’est peut-être beaucoup dire, la transition a été douce !!!!
C’est un minuscule village créé en 1943 qui, comme l’annonce la pancarte à l’entrée, concentre toutes les ressources de la région. Par exemple, on y trouve la seule station-service entre Perito Moreno à 130 km au nord et Tres Lagos à 410 km au sud.
42 habitants en 1991, 31 en 2001 … combien aujourd’hui ?
En 1975, dans « En Patagonie », Bruce Chatwin en faisait cette description : « Un carrefour insignifiant, avec des routes partant dans toutes les directions, et menant nulle part ».
Rien ne semble avoir changé depuis. Mais nous avons adoré cette pause et nous avons même mangé, tout à fait correctement, au restaurant.
Le flop : un des rares véhicules rencontré est un pick-up occupé par quatre hommes en béret qui semblent chercher quelque chose. Au détour d’un virage nous les retrouvons à l’arrêt près d’un guanaco gisant au milieu de la piste et en train de faire feu à la carabine sur une seconde bête. Nous nous arrêtons pour les saluer mais ne recueillons qu’un « No fotos ! » plutôt agressif.
Peut-être parce que la chasse n’était ouverte cette année, avec des quotas précis, que du 25 mai au 25 septembre puisqu’il s’agit d’une espèce protégée ! Mais le guanaco a la réputation de causer des accidents sur les routes et surtout le tort d’être en concurrence avec le bétail des estancias …
Résultat, la population de guanacos, évaluée à 50 millions vers 1800 n’est plus que d’environ 500.000 aujourd'hui soit une diminution de 99% !
L’anecdote : sans le savoir, nous avons bivouaqué une nuit non loin d’une estancia et dans la soirée un jeune chien est venu nous rendre visite. Il n’a eu de cesse de nous faire la fête et s’est installé au pied des véhicules. Pour finir, il s’est autoproclamé gardien de nuit et comme il y avait aussi des vaches à proximité, il a aboyé et couru pour les empêcher de s’approcher de nous jusqu'à la nuit noire !
Au matin il était toujours là à monter la garde et nous l’avons quitté à regret.
Le bestiaire : revenons aux volatiles avec cette fois deux espèces typiques de la région. Le majestueux condor des Andes que nous voyons régulièrement s’élever au-dessus de nos têtes et le gracieux cygne à cou noir dont nous avons vu de nombreux exemplaires au long de cette route.
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