2017 - Retour au bled.
Le mot « bled » en arabe n’a pas le caractère péjoratif que nous lui avons donné en France. Il désigne le pays, la patrie, son « chez soi » …
Nous avons passé tant de temps ces dernières années dans ce beau pays que, chaque fois que nous y revenons, nous nous sentons un peu chez nous ! Il va falloir renommer le blog « Yves et Nickie au Maroc » si ça continue …
Samedi 4 février 2017 :
Et voilà, c’est reparti pour quelques semaines au Maroc !
Objectifs du jour :
- Rejoindre Nantes par le TGV de 10h 37,
- Passer faire une bise à Mémé Michou,
- Prendre le vol Nantes-Marrakech de 16h 250,
- Récupérer le 4x4 et la caravane laissés sous douane à l’aéroport de Marrakech en décembre,
- Aller se poser pour la nuit à l’Ourika Camp … et voir venir.
Tous les objectifs sont atteints avec juste quelques petits bémols : l’avion a une heure et demie de retard et le passage des formalités est long comme souvent ici. Nous sortons à plus de 20 heures de l’aéroport et à cette saison il fait nuit noire. Là-dessus le GPS nous mène en pleine brousse, loin de notre objectif. Le temps de rectifier le tir, il est plus de 22 heures quand nous nous installons. Heureusement nous sommes désormais bien rodés et tout est en place en un rien de temps.
Une petite soupe et hop, au lit !
Dimanche 5 février 2017 :
Quel plaisir de se réveiller sous un ciel sans nuages, environnés d’hibiscus, d’orangers, de citronniers et autres grenadiers…
Il a fait frais cette nuit mais bien vite le soleil fait monter la température à plus de 20°. Au loin, l’Atlas enneigé est magnifique et nous décidons de nous en approcher en remontant la vallée de l’Ourika. Nous profitons de quelques panoramas somptueux et du spectacle joyeux des marrakchis venus en famille pique-niquer en montagne ou déguster les tagines proposés par les nombreux petits restos installés tout au long de la vallée.
On croirait que tout Marrakech est venu ici et c’est au pas, parmi des centaines de voitures que nous redescendons dans la vallée…
L’anecdote du jour : est-ce pour opérer inconsciemment une sorte de transition en douceur que nous sommes allés ce matin faire nos courses au Carrefour de Marrakech ?
Même parking sous terrain, mêmes caisses, mêmes rayons, mêmes produits, on se croirait en France.
Juste un petit détail qui a son importance : du gardien de parking à la caissière en passant par la femme qui balaie les escaliers roulants, tous nous saluent, s’enquièrent de notre santé, nous souhaitent la bienvenue avec de grands sourires.
Oui, pas de doutes, nous sommes bien au Maroc !
L’image du jour : une autre façon de voyager en caravane !
Lundi 6 février 2017 :
Impossible de passer à Marrakech sans aller saluer nos amis Isabelle et Régis dans leur petit village d’Oumnass, à une trentaine de kilomètres au sud de la ville. Avant de nous y rendre pour le déjeuner, nous poussons quelques kilomètres plus loin jusqu’au lac de Lalla Takerkoust. En cette saison, avec l’Atlas enneigé en toile de fond, il prend des allures de Lac Léman et nous offre des panoramas magnifiques.
Lac de Lalla Takerkoust
Nous passons ensuite un très beau moment avec nos amis dans leur magnifique riad « La Tortue ». Régis a mis les petits plats dans les grands et nous a régalé d’un gigot de sept heures suivi d’une crème brulée. Les conversations vont bon train : l’affaire Fillon évidemment mais aussi leurs travaux en cours respectifs (elle est restauratrice de tableaux, il est écrivain, peintre et décorateur !).
Après une petite promenade digestive dans le village, il nous faut reprendre la route vers Marrakech, non sans un dernier regard vers le village et l’Atlas …
L’anecdote du jour : l’Ourika Camp possède une belle végétation et en particulier de nombreux arbres fruitiers. S’il est trop tard pour les grenades, par contre citrons et oranges sont à portée de main et nous ne nous privons pas d’une petite cueillette quotidienne !
L’image du jour : la cigogne aussi profite de la vue sur l’Atlas enneigé.
Mardi 7 février 2017 :
Avant de prendre la route vers Agadir demain, nous passons notre journée à Marrakech. Cette fois, nous délaissons la place J’maa el Fna et la médina, vues en décembre, et nous arpentons plutôt les quartiers au sud du centre-ville. Moins de petites ruelles mais de larges avenues bordées de palmiers, beaucoup de jardins, quelques beaux monuments …
Et à tous les coins de rue, en toile de fond, la barrière de l’Atlas qui semble toute proche alors qu’elle se situe certainement à plus de 50 kilomètres.
Quelques images glanées au cours de notre promenade …
Les tombeaux saadiens
Les jardins de la Ménara.
L’anecdote du jour : à peine garés dans un parking proche du centre-ville, le vieux gardien vient nous demander gentiment de nous placer un peu plus loin. Sans comprendre ses raisons nous obtempérons et c’est en repassant devant sa guérite qu’il nous éclaire : « El kelb ! » nous dit-il en mimant un chien qui mord et griffe. Il y a là effectivement un berger allemand attaché à sa niche et nous comprenons aux gestes du gardien que la longueur de sa chaîne lui permet de venir attaquer … les pneus des voitures.
L’image du jour : on n’arrête pas le progrès et on voit que la COP22 s’est tenue à Marrakech en décembre dernier !
Mosquée Moulay el Yazid.
Mercredi 8 février 2017 :
Nous quittons ce matin Marrakech, toujours sous un soleil radieux.
Direction Agadir, mais par le chemin des écoliers, plus précisément par la route du Tizi n’test, une des plus belles du Maroc. Nous avions adoré ses paysages de montagne l’an passé et nous avons envie de la reprendre, avec cette fois le projet de bivouaquer vers le col pour couper notre route en deux.
A nouveau nous sommes émerveillés par les petits villages berbères accrochés aux flancs de l’Atlas, par leurs cultures en terrasses, par les bouquets d’amandiers en fleurs qui parsèment la montagne de boules cotonneuses …
Nous prenons notre déjeuner devant la magnifique mosquée de Tin Mel, une vieille dame construite par les Almohades au XIIème siècle, avant de poursuivre jusqu’au col.
La route est très étroite et souvent en mauvais état mais les paysages si beaux que l’on ne pense pas à la moyenne.
Vers 16 heures nous avons parcouru les 130 kms qui nous séparaient du col. Il y a là une petite auberge rustique au-dessus de laquelle nous pouvons poser la caravane. Moustafa, le patron, est charmant et nous propose de mettre à notre disposition douche et toilettes. Nous sommes à 2.100 mètres, le panorama est somptueux, que demander de mieux ?
Nous nous installons pour la nuit derrière un petit bâtiment, car le vent de nord qui s’engouffre dans le col est plutôt frais à cette altitude.
Et pour finir en beauté cette journée de conduite en montagne, nous attaquons une piste qui conduit à des antennes relais situées au-dessus du col. Le paysage est à couper le souffle et la piste … à serrer les fesses : caillouteuse à souhait, étroite et bien pentue par endroit. Le soleil en pleine face n’arrange rien surtout quand on sait que un mètre à gauche il y a un précipice de plusieurs centaines de mètres !
Heureusement il n’y a que quatre kilomètres (mais en première ça prend bien 25 minutes). Là-haut nous rencontrons le gardien des installations, une sorte de gardien de phare à la mode berbère, qui nous invite à prendre le thé, ce que nous refusons à regret de peur de redescendre dans le noir. Le pauvre aurait bien aimé discuter un peu plus…
Le diner préparé par Moustafa est excellent d’autant que nous le prenons devant la cheminée, pas un luxe car il fait quand même 25° de moins qu’à Marrakech ! Nous nous réchauffons bien tout en parlant de la vie dans les montagnes et de la « berbèritude » avant de regagner la caravane avec trois bonnes couvertures prêtées par Moustafa.
L’anecdote du jour : nous concluons notre arrêt du midi à Tin Mel par un petit café dans la gargote locale tenue par Abdou. Celui-ci nous demande si nous avons des objets à troquer, pratique courante dans la région. Je lui propose mon ancien téléphone et s’engage une âpre discussion qui se conclut ainsi : un tapis berbère et notre café gratuit contre le téléphone, deux ou trois vêtements d’enfants, un reste de parfum et 100 dirhams !
Qui est le gagnant ?
L’image du jour : vers le sommet il reste des traces de la neige tombée il y a quelques jours.
Jeudi 9 février 2017 :
La nuit n’a pas été aussi froide que nous le craignions, 5° au lever ce qui est bien raisonnable en hiver ici.
Nous quittons Moustafa après de grandes embrassades et entamons la descente de 30 kilomètres vers la plaine du Souss, Taroudante et Agadir. Nous aurons vite fait de perdre 2.000 mètres d’altitude et de gagner 20° au thermomètre !
Les paysages sont assez différents sur ce versant, moins austère …
Le reste de la route n’est qu’une formalité. Nous traversons Agadir pour rejoindre le camping Terre d’océan à Taghazout. Petite déception : le camp est presque plein et nous ne pouvons pas nous installer sur une de nos places favorites, celles qui dominent la mer. Dans un ou deux jours Inch Allah !
L’anecdote du jour : pour faire chic à Agadir, Nickie sort ses baskets Converse. Juste un petit problème, elle a amené une paire dépareillée, une bleue et … une grise !
L’image du jour : la trace GPS de notre descente du col.
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