Le glacier Perito Moreno
Du 15 au 19 novembre 2018.
C’est une étape incontournable dont le spectacle extraordinaire fait oublier qu’on le partage avec les centaines de touristes qui envahissent le site chaque jour. Voir depuis les passerelles ce glacier craquer et, dans un bruit de tonnerre, libérer des tonnes de glace est vraiment impressionnant. Bien sûr il faut de la patience et un peu de chance pour assister à ce supplément de spectacle, et encore plus pour le filmer ou le photographier. D’autant que c’est souvent fugitif et que lorsqu’on entend le bruit, vu la distance, c’est trop tard !
Nous sommes allés deux fois en observation, le matin puis l’après-midi, et pour finir, la chance a souri à Cathy qui s’est mis à filmer le front juste au moment d’un crash assez important. Elle a bien voulu me confier ses images, les miennes démarrant après la chute !
Il faut bien avoir en tête en regardant ces images que le mur de glace que l’on observe a la hauteur d’un immeuble de vingt étages, qu’il s’en détache des tonnes et que la vague qui s’ensuit mesure donc plusieurs mètres de haut …
Même sans ce moment particulier la vision de cette masse de glace est très belle et ce dès l’approche à plusieurs km du site. A noter, dans les images qui suivent, la taille du bateau qui s’approche du géant : ce n’est pas une barque, il peut amener jusqu’à 300 passagers !
Ensuite, l’approche à pied par les passerelles offre aussi de belles perspectives sur le glacier et les blocs de glace qu’il rejette dans le lac Argentino.
Pour finir c’est la couleur et les formes du glacier qui étonnent.
Le saviez-vous ?
Troisième surface de glace au monde après l’Antarctique et le Groenland, le Campo de Hielo Sur s’étend sur 350 km de long et une superficie de 10.000 km2 à cheval sur la Patagonie chilienne et argentine. Il alimente au total 48 glaciers dont le Perito Moreno,
un des rares glaciers à ne pas être en régression. Il peut atteindre jusqu’à 700 mètres d’épaisseur mais le front glaciaire de 5 kilomètres de large que nous avons contemplé ne mesure « que » 170 mètres dont 50 à 70 mètres immergés au-dessus du Lago Argentino. Il avance d’environ 2 mètres par jour sur le lac face à la péninsule de Magellan. Quand il atteint la rive opposée, il forme un barrage, le niveau des eaux du bras Rico du lac Argentino monte alors jusqu'à trente mètres et commencent à entailler le glacier. Devenant moins résistant, celui-ci cède sous la pression ; cet effondrement spectaculaire du front du glacier a lieu périodiquement selon une fréquence irrégulière. Le dernier a eu lieu en mars 2018.
L’anecdote : alors que nous avons établi notre bivouac non loin d’une entrée d’estancia, une dame arrive dans son gros 4x4 et nous demande de nous reculer un peu car un gaucho va venir prochainement faire sortir huit taureaux pour aller les parquer un peu plus loin. Ce cavalier et ses chiens vont nous offrir un spectacle gratuit en rassemblant des bêtes plutôt mal embouchées. L’occasion aussi de parler un peu avec la dame et son mari, propriétaires d’origine italienne, à la tête de cette propriété de 22.000 ha !
Le top : arriver au détour d'une colline pour découvrir une masse bleue impressionante. Les lacs de la région sont d’une couleur incroyable, parfois gris laiteux, mais le plus souvent d’un bleu turquoise éblouissant. La raison : les fins sédiments arrachés par les glaciers. J’ai lu que le gris indiquait des sédiments en surface et le bleu en profondeur mais j’avoue que je n’ai pas compris pourquoi. En tous cas le résultat est là !
Un petit « Le saviez-vous ? » au passage : la couche de sédiments est parfois suffisamment épaisse pour empêcher la lumière de pénétrer les eaux et alors aucune vie ne se développe dans le lac …
Le flop : après notre visite par beau temps, nous sommes restés un peu dans le parc et nous avons eu notre première demi-journée de pluie depuis le début du voyage. Jusque-là, cela s’était limité à quelques averses ou des pluies nocturnes. Donc en fait j’aurais pu intégrer ce paragraphe dans le « Top » …
D’autant que nous avons occupé ce mauvais temps par une visite très intéressante au Glaciarium d’El Calafate.
Le bestiaire : Zorro est arrivéééééééé … ! Le zorro, en espagnol, c’est le renard.
Et ici il y en a de deux sortes : le plus petit et gris Renard de Patagonie, et le plus grand et plus roux, le Renard de Magellan.
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