La Panamericaine de Trujillo à la frontière équatorienne.
Du 27 janvier au 2 février 2020.
Nous voilà arrivés au terme de notre séjour de deux mois au Pérou.
Et au bout des 1.200 kilomètres de cette fastidieuse Panaméricaine nord-péruvienne, toujours aussi dénuée d’intérêt en tant que telle, mais qui nous a amenés à de beaux points d’étape.
Les tronçons à quatre voies se font de plus en plus rares et finissent par disparaitre après Piura. Mais, paradoxalement, pas les péages qui deviennent même de plus en plus chers !
Comme précédemment, pour rompre un peu la monotonie, le désert est entrecoupé de zones irriguées verdoyantes où sont cultivés le riz, la canne à sucre et le maïs principalement. Une nouveauté en arrivant vers Sullana : des cocotiers en abondance et, au bord de la route, les marchands de « coco helado » qui vont avec.
Les petites agglomérations sont grouillantes de vie (et de moto-taxis) et contrastent avec les vastes zones inhabitées.
Notre première étape est Lambayeque, juste au-dessus de Chiclayo, pour visiter le magnifique Musée des tombes royales de Sipan. Un véritable régal dont je ne vous ferai pas profiter car, les photos étant interdites, je n’ai pu prendre que le bâtiment dont l'architecture est inspirée des anciennes pyramides tronquées de la région.
Sachez pourtant qu’une magnifique scénographie présente les pièces provenant de la « huaca » moche (voir l’article précédent pour ces deux mots) de Sipan. Plus précisément des tombes d’un de ses rois et des personnages importants de sa suite, tombes du IIIème siècle qui étaient emplies d’une foule d’objets sensés accompagner leur nouvelle vie : bijoux, poteries, sceptres et emblèmes divers …
Deux cents kilomètres plus loin nous atteignons Piura et faisons arrêt chez Alexander et Naila. Il est péruvien, elle est colombienne et ils accueillent les voyageurs de passage dans le jardin de leur petite maison faite de plaques d'aggloméré et couverte de tôle. Leur gentillesse fait oublier … la quatre-voies voisine !
Ce jardin fournit à lui seul une rubrique « Le bestiaire » avec les petites poules blanches, le perroquet semi domestique qui nous interpelle depuis l’arbre voisin et surtout deux de leurs chiens. Nous en avions entendu parler sans en avoir jamais vu : le chien nu du Pérou est une race sans poils, sauf sur son crâne où ils forment une crête. Les péruviens les utilisent parfois pour se soigner car leur température est proche de 40° : ils constituent donc d’excellentes bouillottes !
Nous progressons en direction de l’équateur et la température s’élève progressivement à plus de 30° dans la journée et 25° la nuit. Nous sommes donc contents que la fin de notre route passe tout au bord de la mer où une petite brise nous rafraichit ainsi que les bains dans une eau à température parfaite (au moins 25° je pense). Les stations balnéaires jalonnent ce parcours sur 250 kilomètres. Attention, n’imaginez pas Cannes ou La Baule : les constructions sont anarchiques, bricolées, souvent non terminées …
Nous commençons par deux jours de bivouac sur la plage de Los Organos, à 50 mètres du poste de police : on ne peut pas être plus en sécurité ! Le village est de toute façon paisible et l’immense plage peu encombrée bien que l’on soit en pleine période de vacances.
Et puis là au moins, il n’y a ni moustiques ni nos pires ennemis, les « jejenes », ces petits moucherons aux piqûres cuisantes. Le petit marché nous rappelle les souks marocains et l’on y remplit son panier de fruits, légumes et poissons pour quelques euros seulement.
Soixante-quinze kilomètres plus loin, le camp Swiss Wassi , près de Zorritos, est notre dernière étape au Pérou. Au bord d’une immense plage déserte, sous les cocotiers, en compagnie de quelques sympathiques voyageurs, nous y passons trois jours de farniente ...
Le saviez-vous ?
Le Pérou présente trois grandes zones naturelles que l’on repère facilement par leur couleur en zoomant sur la carte de notre parcours :
- la « costa » (la côte) bordée par l'océan Pacifique sur 2.400 kms de longueur (60 % de population, 10 % de superficie).
- la « sierra » (la montagne) est la partie péruvienne des Andes, avec un point culminant, le Huascaran à 6.768 mètres (30 % de population, 30 % de superficie).
- la « selva » (la forêt d'Amazonie péruvienne) partie la plus vaste mais la moins habitée. (10 % de population, 60 % de superficie).
Après avoir longuement circulé dans les Andes, notamment du côté de Cuzco, nous remontons une bonne partie du Pérou le long de la côte. Comme vous l’avez compris, il s’agit d’une longue bande désertique. Elle est liée à la présence d'un courant océanique sud-nord, donc froid, qui remonte la côte du Pacifique en bloquant l'évaporation et la formation de perturbations pluvieuses (hormis épisodiquement lors d'épisodes El Niño). Quant à la partie amazonienne nous ne l’avons pas visitée : nous découvrirons son équivalent un peu plus loin en Equateur si tout va bien …
Le top : un grand plaisir pour nous, déjà évoqué quand nous étions au Paraguay et au Brésil, ce sont les fruits exotiques. Il en existe une grande variété et nous les découvrons peu à peu. Aux fruits de chez nous s’ajoutent les classiques ananas, mangues, noix de coco, pastèques … mais aussi les granadillas, fruits de la passion, caramboles, corossols, pépinos et j’en oublie !
Il y a aussi une grande variété de bananes de toutes tailles. Nos préférées sont grosses comme mon pouce mais sont un concentré de saveurs ...
Le flop : pour la troisième fois du voyage, et toujours au Pérou, je regrette de ne pas avoir emporté mes plaques à sable. Nous sommes sortis de la Panaméricaine pour piqueniquer et j’ai réussi à m’ensabler dans le désert de Sechura histoire de goûter une nouvelle fois aux plaisirs du pelletage, dans la poussière et sous le soleil ! Cette fois encore nous nous en sortons assez bien, après avoir dégonflé les pneus, mais au prix d’une bonne suée …
L’anecdote : je m’aperçois au moment de quitter Trujillo que les essuie-glaces ne fonctionnent pas. Nous faisons un petit tour chez un électricien auto, ou plutôt camion, qui règle le problème assez facilement en installant une nouvelle dérivation au circuit électrique afin de ne pas démonter le tableau de bord.
C’est l’occasion de rencontrer Victor Alfonso, camionneur péruvien qui nous fait visiter son monstre fabriqué au Mexique.
Il lui faut une demi-journée pour assurer le nettoyage de la cabine et il a bien du mal, vu sa petite taille, à en atteindre certaines parties. Toujours est-il que son engin est bien plus rutilant que Trottinette !
Le bestiaire : Nous n’avions pas vu de frégates depuis le Brésil l’an dernier. Elles refont leur apparition à l’approche planant majestueusement le long de la côte de l’équateur …
Et nous recevons la visite d’un bel iguane qui adopte Trottinette pendant quelques minutes …
No comment :
Commenter cet article