Retour au Pérou.
Du 18 au 21 janvier 2020.
L’an passé, nous n’avions pas eu d’hiver.
Cette année il n’aura duré que quatre semaines pour nous puisque, en revenant au Pérou en ce mois de janvier, nous retrouvons l’été austral.
Du fait de notre aller-retour en France, par la magie des changements d’hémisphère, nous aurons connu quatre saisons en quatre semaines : partis du Pérou à la fin du printemps, nous arrivons en France à la fin de l’automne, bien vite remplacée par l’hiver le 21 décembre, puis par l’été retrouvé au retour à Lima !
A Cieneguilla, chez Heraldo, nous retrouvons Trottinette en pleine forme. Après un mois d'inactivité, elle démarre comme toujours au quart de tour.
Nous allons rester trois jours sur place. La fatigue du voyage et le décalage horaire de six heures sont vite effacés : il nous reste à préparer ce nouveau voyage.
Se réapprovisionner en nourriture, ranger et nettoyer, changer les appareils électriques qui avaient souffert de la foudre à Cuzco, tout cela se fait bien tranquillement. Moi qui suis nul en électricité, je réussis à remonter un chargeur, un convertisseur et un régulateur de panneaux solaires sans le moindre court-circuit. Pourtant l’installation dans la cellule est une petite usine à gaz et j’avoue que j’étais un peu stressé au moment de remettre en route …
Quelques promenades à pied dans les environs complètent notre emploi du temps. Cette partie de Cieneguilla, dans une vallée verdoyante entourée de montagnes arides, est un coin de vacances et de weekend apprécié des habitants de Lima. Les plus aisés disposent d’immenses maisons protégées par de hauts murs. Les autres se contentent de venir en voiture ou en « colectivos » se rafraichir au bord de la rivière. Partout les petits restaurants et les marchands ambulants proposent des grillades de viande, de maïs …
Cette vallée était une importante route pour les incas et la région est riche en sites archéologique. Nous allons jeter un œil à l’un d’entre eux, tout proche. Pas très spectaculaire il faut bien l’avouer !
Il ne reste que quelques pans de murs de ce vaste ensemble de constructions précolombiennes …
Pour un sol (30 cts d’euro), les colectivos, petits minibus locaux, nous emmènent dans le centre de Cieneguilla où se tient un vaste marché. Nous y faisons notre provision de fruits et légumes et retrouvons avec plaisir le plat national : le ceviche de poisson.
Voilà, nous allons reprendre notre route ...
Compte-tenu des prévisions météo, nous abandonnons l’idée de passer par l’intérieur et de rejoindre les Andes vers la Cordillera Blanca : en ce moment il y fait froid et il pleut abondamment tous les jours. Nous resterons donc sur la Panaméricaine le long de la côte en espérant trouver un peu de soleil car ici, près de Lima, les températures sont très douces (pas moins de 20° la nuit) mais le ciel est souvent gris et les montagnes coiffées de nuages …
L’anecdote : revenir à la vie dans Trottinette, c’est modifier radicalement certaines de nos pratiques.
Je veux parler notamment de notre relation aux choses, du recyclage. De nombreux objets jetés chez nous retrouvent ici de la valeur et sont récupérés : un élastique, un pot de confiture vide, une vis qui traine par terre, une boite en carton … ça peut toujours servir.
Même chose au niveau de la nourriture : tout ce qui n’est pas terminé lors d’un repas est récupéré et se retrouvera le lendemain dans la salade ou la soupe !
Comme il y a quelques dizaines d’années quand les bouteilles de lait étaient consignées, les chaussettes reprisées et qu’un vélo durait trente ans. Bref, quand la société de consommation n’imposait pas sa loi dans les pays développés.
Le saviez-vous ?
La Cordillière des Andes qui s’étend sur 7.100 kilomètres du Chili au Vénézuela est le résultat de la collision entre les plaques Pacifique et Sud-américaine. La « ceinture de feu » du Pacifique est encore aujourd’hui caractérisée par une forte activité volcanique et sismique.
De nombreux tremblements de terre dévastateurs s’y produisent régulièrement. Récemment, le 15 août 2017, un séisme de magnitude 7,9 dans la région d'Ica, à 325 km au sud de Lima, a fait plus de 500 morts, 2.290 blessés et détruit ou rendu inhabitables 76.000 logements.
Loin des 66.000 morts de Chimbote le 31 mai 1970, mais quand même !
Le Pérou, le Chili et l'Equateur connaissent chaque année quelque 200 tremblements de terre, qui sont pour la plupart imperceptibles. Il nous est arrivé un soir de sentir quelques mouvements dans Trottinette mais la preuve la plus tangible de cette activité nous est donnée par les panneaux et affiches appelant la population à la vigilance, informant des points de rassemblement ou des voies d’évacuation en cas de Tsunami …
Et même par des messages envoyés sur les smartphones !
Le top : retrouver Trottinette, l’été austral, la gentillesse d’Heraldo, les fleurs, les perroquets, les magnifiques étalages de fruits exotiques (mangues, papayes, ananas, pepinos, granadillas …).
Le flop : notre avion de retour à Lima se pose à 7h précises comme prévu et donc contrairement à tous nos vols récents, nous n’avons pas de retard. C’est après que ça se gâte !
Tout d’abord les formalités d’entrée au Pérou sont très longues car deux gros porteurs sont arrivés en même temps. Nous gagnons un peu de temps après nous être avisés qu’il y a une file spéciale pour les familles avec enfants, les handicapés et … « los maïores », les seniors. Pour une fois qu’on a un avantage à être vieux !
Mais nous ne sommes pas tirés d’affaire car l’attente de notre bagage est interminable : notre sac est quasiment le dernier à se présenter …
Le taxi que nous avons réservé par le biais d’Héraldo est bien là à nous attendre mais nous fait quelques gags à la péruvienne. Le premier pour le paiement du parking car il n’a pas assez en liquide pour payer et que sa carte ne fonctionne pas. Il revient donc tout piteux après un gros quart d’heure me demander un peu d’espèces ; heureusement j’ai ce qu’il lui faut. Ensuite il faut se faufiler dans la circulation chaotique de Lima ce qui n’est pas une mince affaire. Quand soudain lui vient le besoin impérieux de regonfler ses pneus ! Encore quelques minutes de perdues à sortir puis revenir dans le flux …
Il nous faudra au final quatre heures et demi pour parcourir la petite trentaine de kilomètres qui séparent le tarmac du camp où nous retrouvons Trottinette.
Vingt-six heures se sont écoulées depuis notre départ de la maison, on est contents de poser nos sacs !
Le bestiaire : je vous l’ai dit, nous sommes souvent survolés par une bande perroquets braillards, mais je n’ai pas réussi à les photographier !
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