A la recherche d'Eliza ...
Andréa, une ornithologue allemande, Uwe, un géocacheur allemand également, Sanaa, une jeune berbère et Eliza, une cigogne, voilà les protagonistes d’une incroyable parenthèse de deux jours dans notre voyage !
Du 25 au 26 octobre 2022
La carte est interactive : vous pouvez zoomer et la déplacer à votre guise ...
Revenons aux origines de cette histoire …
Mes amis le savent, je suis un passionné de géocaching, un jeu qui consiste à retrouver à l’aide de coordonnées GPS, des petites boites ou objets cachés dans le monde entier. Je cherche ces géocaches, mais j’en place aussi pour les autres joueurs et il se trouve que j’en ai caché une au Maroc dans les environs de Taliouine.
Il y a quelques semaines, je reçois, par le biais du jeu, le message d’un géocacheur allemand, Uwe. Il m’explique qu’il est amateur d’ornithologie et que, non loin de ma cache, est décédée une cigogne porteuse d’une balise. Andréa Flack, professeure à l’Université Max Planck aimerait beaucoup récupérer cette balise qui a enregistré des données sur la migration depuis l’Allemagne d’une cigogne, baptisée Eliza. Une nouvelle forme de géocaching en quelque sorte !
Voilà un challenge auquel il m’est impossible de résister et je promets à Uwe de faire tout mon possible pour retrouver Eliza et sa balise.
Sans l’assurer du succès de l’opération car, selon les coordonnées GPS indiquées, Eliza repose en pleine montagne à 35 kilomètres de Taliouine (à vol d’oiseau) !
En arrivant dans la région, je recontacte Uwe qui m’annonce une très bonne nouvelle : la balise a été déplacée et se trouve désormais dans une maison d’un petit village, Ghartoum !
Le village semble accessible par une piste depuis la route qui relie Taliouine à Tata. Mais il est trop tard pour nous y rendre et nous prenons un bivouac sur un plateau à environ 25 kilomètres du but …
Le lendemain matin, en route pour l’inconnu ! Nous ne savons pas trop à quoi nous attendre …
Mais la route est belle et la piste qui mène au village est assez accessible. Par contre, à l’arrivée au village, les premiers contacts sont difficiles …
Au village on parle le chleuh, le dialecte berbère de la région, et un peu l’arabe marocain. Je bafouille quelques mots pour essayer d’obtenir des informations avec pour résultat principal des réponses contradictoires et le déclenchement de nombreux rires parmi le petit groupe qui s’est formé …
Heureusement, après nous être garés au milieu du village, apparait Sanaa, une jeune fille qui parle un peu français. Avant toutes choses, elle insiste pour que nous allions prendre le thé dans sa maison. Sa mère et sa grand-mère sont là qui nous servent le thé, du pain, de l’huile d’olive, des amandes et même des sardines à l’huile !
Vient le moment d’exposer à nouveau, laborieusement, mi français mi arabe, la raison de notre venue dans ce douar qui n’a jamais vu un touriste européen. Après quelques équivoques, grâce aux images satellites et aux photos de la balise envoyées par Uwe, Sanaa semble avoir compris notre but mais ne peut pas nous aider. Pourtant les images satellites positionnent clairement la balise dans la maison de Sanaa mais elle ne l’a pas vue et ne comprend pas comment elle serait venue là.
Nous n’osons pas insister trop lourdement et, sur son invitation, nous partons avec elle visiter sa maison (avec son âne et ses poules), les champs de safran cultivés par sa mère et l’école à la sortie du village devant laquelle posent quelques-uns de sa vingtaine d’élèves.
A notre retour, la troupe a grandi : tout le village doit être là vu qu’il ne compte qu’une douzaine de maisons !
C’est l’occasion de reposer nos questions concernant la balise mais nous ne recevons que des réponses négatives lorsque nous montrons les photos de la balise envoyées par Uwe. Je regarde un peu autour de la maison dans les pierres sans résultat …
C’est un parfait mystère : les relevés GPS indiquent pourtant clairement que la balise s’est déplacée depuis la montagne jusqu’à la maison où nous sommes. Les gens du village l’ont-ils trouvée dans la montagne et n’osent-ils pas nous le dire ? Il n’y a pas de chien dans la maison qui aurait pu la ramener et la poser dans un coin (hypothèse improbable, mais qui sait ?).
Après de longues palabres, nous renonçons à importuner les gens du village …
Nous procédons à une distribution de balles de tennis aux enfants. Avec l’aide de Sanaa car il n’y en a pas pour tous et les enfants se les disputent. Puis tout le monde est invité à visiter à tour de rôle notre maison à roulettes …
Nous pensons alors repartir mais c’est sans compter avec les règles de l’hospitalité berbère : un couscous délicieux nous attend dans la maison de Sanaa.
Pour faire bon poids nous recevons un gros sac d’amandes et un sachet de safran récoltés maison !
Bientôt il nous faut faire nos adieux après avoir remercié notre famille d’accueil et Sanaa qui en a les larmes aux yeux ! La grand-mère, elle, nous embrasse les mains ...
Bien sûr, nous sommes déçus de ne pas repartir avec la balise d’Eliza mais nous avons passé une journée formidable dans ce petit village perdu.
Merci Uwe et Andrea de nous avoir offert cette petite aventure que nous n’oublierons pas !
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