17 Nov

Retour à Sidi Ifni …

Publié par yvesetnickie.over-blog.com - Catégories : #Maroc

Du 1er au 10 novembre 2022

Sidi Ifni est certainement l’endroit du Maroc où nous avons le plus séjourné. La maison d’Isabelle et Jean-Yves a longtemps été notre camp de base pour nos voyages dans le sud et nous y avons même passé trois semaines en 2014, bloqués par les inondations.
Cette fois c’est chez nos compagnons de route d’Amérique du Sud, Cathy et Philippe, que nous passons dix jours avant de repartir sur les pistes du sud ensemble. Après un mois de voyage dans le camion, c’est agréable de se poser un peu, surtout en bonne compagnie !

Malgré bientôt cinq ans d’absence, nous retrouvons vite nos marques dans cette petite ville où il fait bon vivre. Comme j’ai déjà consacré de nombreux articles à Ifni, je ne reviendrai cette fois que sur quelques aspects de notre séjour …

Tout d’abord, un petit rappel : Sidi Ifni et ses environs faisaient partie jusqu’en 1969 des possessions espagnoles au Maroc. La ville en porte de nombreuses marques à commencer par le terrain d’aviation qui occupe un grand espace entre la mer et la montagne. Le souk en squatte chaque semaine une extrémité et au fil des ans de nouveaux quartiers s’établissent de chaque côté …

De nombreux bâtiments, la « barandilla » au bord de mer et nombre de petits détails rappellent cette présence espagnole …

La plupart des grands bâtiments espagnols, y compris l’église, ont été récupérés par l’administration marocaine et restaurés. Une exception : l’ancien Gouvernorat qui, semble-t-il appartient toujours à l’Espagne …

Le blanc et le bleu règnent sur la ville : les maisons sont en harmonie totale avec le ciel et la mer …

Toutefois, fréquemment en cette saison, le gris de la brume de mer s’invite quelques heures pour ternir ces couleurs éclatantes et donner une touche fantomatique au paysage …

Le souk constitue la grande attraction de la semaine. Il se tient le weekend sur l’ancien terrain d’aviation de l’armée espagnole, au bout de la ville. Vendeurs et acheteurs viennent de tous les environs pour ce grand souk hebdomadaire où l’on commerce, bien sûr, mais aussi où l’on s’échange des nouvelles …

Dans nos voyages, nous avions un peu tendance à la bougeotte : un jour ici, le lendemain là, il était rare que nous passions deux ou trois jours au même endroit. Mais notre voyage au long cours en Amérique du sud (et peut-être notre âge qui s’avance ?) nous ont appris (contraints ?) à ralentir la cadence. Et nous trouvons de plus en plus de plaisir à séjourner un peu longuement dans un même lieu. Cela permet de découvrir des aspects insoupçonnés et, particulièrement au Maroc, de rentrer en contact avec les gens. Ainsi, après deux jours, les voisins nous saluent, prennent de nos nouvelles, et nous participons vite à la vie de quartier, très tournée vers la rue. A peine le temps de dire bonjour aux voisins et des verres de thé nous sont apportés, ou des fruits, ou des gâteaux …
Une convivialité que l’on ne rencontre plus guère chez nous, surtout en ville !

C’est ainsi qu’un soir où nous discutons avec Bachir et Saïd, les voisins d’en face, ils invitent un groupe de touristes qui passe dans la rue à partager thé et gâteaux. Et nous voilà une vingtaine de marocains, suisses, français et néo-zélandais à papoter sur un coin de trottoir …

Le saviez-vous ?

Le 6 novembre est jour férié au Maroc pour célébrer la Marche Verte de 1975 : à l’instigation du roi du Maroc Hassan II, 350.0000 volontaires civils de tout le pays ont entrepris une longue marche pacifique vers le Sud pour investir le Sahara occidental. Cet événement, sans précédent dans l’histoire du 20e siècle, mettra fin à l’occupation espagnole sans recours à la violence.

Le top : nous aimons vivre au bord de la mer, même si nous ne fréquentons pas beaucoup les plages (ici comme chez nous d’ailleurs). « Notre » maison du moment est perchée sur la falaise dominant la mer : quelques pas et une vue magnifique s’offre à nous, vue que nous partageons évidemment avec les voisins qui viennent souvent contempler l’océan …

La proximité de la mer assure à Sidi Ifni un climat tempéré extrêmement agréable tout au long de l’année, bien différent de celui des villes de l’intérieur à la même latitude.

Enfin, nous y faisons toujours une cure de poisson : sardines, courbines, thons, espadon, sole … le choix est vaste.

Nos deux seules sorties du séjour se sont déroulées le long de la côte, au sud : à Sidi Ouarzik et à Foum Assaka où, au Rayon vert, l’ami Rachid nous a régalés de deux turbots grillés à la perfection …

La carte est interactive : vous pouvez zoomer et la déplacer à votre guise ...

Le flop : j’aime aller au hammam, c’est toujours une petite aventure de découvrir des usages différents à chaque fois et de pénétrer dans les salles voutées, surchargées de buée, où le moindre son s’amplifie de terribles échos. On en ressort propre comme un sou neuf, surtout si un « kessal » (un nom qui sonne mal en français pour désigner les hommes qui vous lavent et vous massent) vous prend en charge. J’ai déjà eu affaire parfois à des masseurs un peu brutaux mais celui de Sidi Ifni, n'a pas insisté sur les torsions bizarres comme certains.
Par contre il m’a tellement récuré le dos au gant de crin que je suis rentré tout écorché et couvert de boutons !

L’anecdote : depuis quelques jours, nous sommes officiellement à la même heure qu’en France puisque le décalage a été annulé par le fait qu’au Maroc il n’y a plus de passage à l’heure d’hiver. Cela, de toutes manières, n’avait guère d’influence pour les gens sinon, peut-être dans les grandes villes : ce qui est généralement pris en compte, c’est l’heure du soleil, la journée étant rythmée par les cinq appels à la prière quotidiens.

Au Maroc, désormais, seul le ramadan peut entrainer, pour des raisons pratiques, un changement d’heure.

On the road again : quelques images glanées au long des magnifiques routes marocaines …
Une minute sur les pistes, le long de l’océan, au sud de Sidi Ifni …