L'anti-Atlas : plissements et gravures ...
Du 23 novembre au 2 décembre 2022.
Encore un peu plus vers l’est, une boucle de dix jours marquée par la géologie étonnante des paysages et par une des rares activités proposées par cette zone semi-désertique : la recherche de gravures rupestres.
La carte est interactive : vous pouvez zoomer et la déplacer à votre guise ...
Nous poursuivons donc notre périple vers l’est après avoir quitté Cathy et Philippe à Aoukerda. Deux jours au camp Borj Biramane chez Paul et Philippe vont permettre de reposer et mettre au propre le véhicule et ses passagers, sans négliger le village voisin de Icht avec sa palmeraie et son réseau de rues couvertes typiques des ksars de la région …
Evidemment au niveau shopping, ce n’est pas le top mais nous avons déniché quelques « piceries » et un boucher, repérable aux restes d’une chèvre déposées devant son pas de porte …
A quelques kilomètres, Tizounine nous offre les mêmes sensations étranges en marchant dans un dédale de rues parfois tout à fait obscures, et de surcroit désertes, car la plupart des maisons sont abandonnées …
Notre petit séjour à Akka débute, lui, par un déjeuner un peu particulier face à une grande mosquée, accompagné par les longues litanies de la grande prière du vendredi …
Il se poursuit par un tour de la vaste palmeraie marqué notamment par un arrêt à l’agadir d’Ouzrou et son ensemble d’habitations bâties sur un éperon rocheux. A nouveau, nous nous perdons dans un labyrinthe de ruelles étroites …
Nous prenons ensuite la direction d’Oum Laaleg pour un bivouac au milieu de nulle part.
C’est pour la proximité de gravures rupestres que nous avons choisi cet endroit. Il n’y a guère de géocaches au Maroc, alors nous avons trouvé un substitut au géocaching : la chasse aux gravures. Ce sont des trésors assez difficiles à trouver car la plupart du temps mal documentés et mal géolocalisés.
Des géocaches posées il y a quelques milliers d’années !
Nous avons réussi à trouver les coordonnées GPS du site de Oum Laaleg et, après avoir gravi un belle colline, nous arpentons un chaos de roches et découvrons quelques dizaines de gravures …
Quelques jours plus tard, c’est une colline d’Imaoun que nous explorons pour les mêmes raisons …
L’autre particularité de cette région du Jbel Bani c’est la beauté de ses sites naturels et notamment les formes géologiques extravagantes et les couleurs que l’on y rencontre. Jugez par vous-mêmes …
Qu’est-ce que nous avons fait d’autre ? Pas grand-chose en fait.
Nous avons passé cinq jours à Tata, où nous avons retrouvé par hasard Isabelle et Francis, les « Soif de Bougeotte », de grands voyageurs rencontrés en Amérique du Sud. Comme quelques autres à Tata, ils vivent depuis des années dans leur camping-car et cette petite ville saharienne se prête bien à des séjours prolongés car le climat est agréable à cette saison et la vie n’y est pas chère.
Un séjour fait de petits riens bien agréables : faire les boutiques, tester les petits restaus, bavarder ici ou là, sans oublier quelques matchs du mondial de foot du Maroc et de la France …
Et depuis les terrasses des nombreux petits cafés, j’ai eu tout le loisir de photographier quelques passants …
Ceci clôt notre séjour dans l’Anti-Atlas. Nous allons maintenant redescendre vers la côte et Agadir puisque nous y prendrons l’avion pour passer les fêtes en France avant de revenir poursuivre notre périple au Maroc.
Mais avant de redescendre, il faut remonter.
Nous repassons à Igherm où nous étions il y a quelques semaines. Dans la montagne, à 1700 mètres, il y fait un froid de canard : les vêtements ne sont plus les mêmes qu’à Tata et ici les places au soleil sont recherchées !
Le saviez-vous ? :
Les gravures que nous avons vues sur les deux sites semblent de périodes différentes. Certaines, dites de style Tazina, ont des traits fins et polis, et représentent des animaux sauvages : elles remonteraient à la « période des chasseurs » et auraient jusqu’à 7.000 ans. D’autres sont « piquetées » et bien que artistiquement plus grossières, sont, d’après mes quelques lectures, plus récentes (deux ou trois mille ans probablement). Par ailleurs, les dessins abstraits vus à Imaoun restent un mystère pour les scientifiques.
Quoiqu’il en soit, c’est très émouvant de savoir que des hommes ont vécu ici il y a des milliers d’années, et étonnant de constater qu’ils étaient entourés de girafes, éléphants, autruches, etc … dans ce lieu actuellement semi-désertique.
Le top : à la fin de notre tour de la grande palmeraie d’Akka, nous tombons par hasard sur un petit souk à Laqbaba. Un spectacle magnifique, dans la lumière du soir, avec toutes ces femmes dans leurs tenues colorées et les petits ânes des marchands. Nickie y a fait quelques courses et moi discrètement quelques trop rares photos pour vous faire profiter de la scène …
Le flop : les sites de gravures de la région d’Akka et de Tata sont isolés et bien sûr sans surveillance. C’est pourquoi les chercheurs qui les étudient depuis maintenant environ un siècle ont constaté de nombreuses disparitions.
En fin d’après-midi, à Imaoun, alors que nous revenons juste de notre petite exploration, nous avons la surprise de voir arriver sur la piste une voiture dont descendent trois hommes. Ils ne semblent pas ravis de nous trouver là et ne se montrent pas très bavards. Quand je leur demande s’ils vont voir les gravures, l’un d’entre eux me répond laconiquement qu’ils cherchent « du métal ».
Ils vont directement sur le lieu des gravures et repartent une heure plus tard sans nous saluer.
Des pilleurs de gravures ?
L’anecdote : rouler sur les pistes, c’est ramasser beaucoup de poussière comme je l’expliquais récemment. Mais c’est aussi se réserver quelques petites surprises : une porte de placard qui baille, la table qui tombe, un pot de confiture dont le couvercle se dévisse … c’est fou ce que peut produire la répétition de petites vibrations ! Alors j’essaie la prévention, mais comme il y a beaucoup de placards dans le Sprinter, je dois m’astreindre à vérifier régulièrement les quelques 150 vis des charnières …
Par contre, je n’aurai pas parié un euro sur les aimants qui supportent couteaux, cuillères et fourchettes de la cuisine. Et pourtant, malgré toutes les secousses, rien ne s’est jamais détaché (Merci M. Ikea) !
On the road again : quelques images glanées au long des magnifiques routes marocaines.
De Akka à Igherm, la route était quasiment pour nous seuls, à travers des paysages sublimes …
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