Maroc 2023 : plein sud !
Du 16 au 22 janvier 2023.
Avec l’arrivée au Sahara Occidental, nous avons le sentiment de débuter vraiment notre descente vers la Mauritanie …
Mais il y a tant de belles choses à voir sur notre route que nous prenons souvent le chemin des écoliers ! D’autant que la route goudronnée, parfois à quatre-voies désormais, est quand même très ennuyeuse. Alors à nous les petites pistes de droite et de gauche à la découverte de paysages somptueux …
La carte est interactive : vous pouvez zoomer et la déplacer à votre guise ...
Notre première étape nous mène à seulement 50 kilomètres de Sidi Ifni, à Fort Bou Jérif où nous bivouaquons au pied de l’ancien fort français. Il a été construit en 1935 sous le protectorat et contrairement à d’autres places françaises ou espagnoles de l’époque, il n’est pas occupé par les marocains et, laissé à l’abandon.
Le lendemain, la gourmandise nous mène à Foum Assaka : le turbot de Rachid nous a tellement régalés en novembre qu’un petit détour s’impose !
Nous prenons un peu d’exercice avant le déjeuner car Jean s’ensable sur la plage, puis c’est au tour de Philippe de l’imiter en venant lui apporter son aide. Pelletage de sable et pose de plaques ... la situation est vite rétablie.
Comme dit Rachid, à la façon marocaine, " Dans ce sable tu risques de « bourber » !"
Le soir nous sommes à la Plage Blanche sous un temps gris et venteux, et, comme en novembre nous recevons même une petite averse.
Y aurait-il un micro climat ici, dans une région où la pluie est si rare ?
Le lendemain, le soleil est revenu mais le vent très fort et glacé nous oblige à déjeuner derrière les murs du fort d’Aoréora. Le vent qui balaie les dunes nous incite à poursuivre notre route quelques kilomètres pour passer la nuit au bord de l’oued Aoréora, sur un petit spot repéré en novembre.
Nous avons couvert seulement 50 kms de pistes en plus de 2 h 30 de conduite.
A ce train-là, on n’est pas rendus en Mauritanie !
Changement de rythme le lendemain : la route, parfois à quatre voies, nous mène rapidement jusqu’à Tan-Tan pour l’approvisionnement en produits frais.
Puis jusqu’à Naïla où nous restons pour la nuit. La lagune est magnifique dans son écrin de dunes et il y a beaucoup de flamants roses (mais ils sont bien loin) …
Après la piste le long de la lagune, nous retrouvons la route pour rejoindre la sebkha de Tâh (les sebkhas sont de vastes dépressions autrefois envahies par la mer et situées parfois sous le niveau de la mer). Nous avons adoré la beauté de ce paysage austère et notre bivouac dans les dunes environnantes.
La quatre-voies étant un peu lassante, nous la quittons bientôt pour une piste magnifique vers la mer pour rejoindre la route littorale qui mène à Laayoun. Petit arrêt au « Camp Bédouin », une étape autrefois incontournable pour tous les voyageurs, désormais abandonné, mais dont l’environnement est toujours spectaculaire (une cascade en plein Sahara !) …
… avant de chercher notre route jusqu’à la mer dans un dédale de barkanes …
Un rapide arrêt à Laayoun, « capitale » du Sahara Occidental bien endormie en ce dimanche matin, et nous poursuivons, toujours plus au sud …
On the road again : le résumé en images des routes et pistes de la semaine …
Le saviez-vous ?
De passage à Tarfaya, nous avons visité (pour la deuxième fois) le charmant petit musée Saint Exupéry. C’est en effet dans le fort espagnol jouxtant le musée que le célèbre aviateur et écrivain a été nommé chef de poste de 1927 à 1928. Tarfaya s’appelait alors Cap Juby, un endroit perdu et isolé de tout, coincé entre l’océan Atlantique et l’immensité du Sahara. Mais c’était un point stratégique sur la ligne entre Casablanca et Dakar, et donc dans la perspective de l’extension des services de courrier vers l’Amérique du Sud.
Saint Ex doit composer avec l’hostilité des espagnols et surtout des tribus nomades qui profitent des pannes d’avion, fréquentes dans le désert, pour capturer les équipages en perdition et les échanger contre de fortes rançons...
Voici ce qu’il écrit à sa mère : « Quelle vie de moine je mène ! Dans le coin le plus perdu de toute l’Afrique, en plein Sahara espagnol. Un fort sur la plage, notre baraque qui s’y adosse et plus rien pendant des centaines et des centaines de kilomètres. On peut aller sans danger jusqu’à la mer. Ça fait au moins vingt mètres. Je fais cette promenade plusieurs fois par jour. Mais si tu t’éloignes, tu reçois des coups de fusil. Et si tu dépasses cinquante mètres, on t’envoie rejoindre tes aïeux ou on t’emmène en esclavage, ça dépend de la saison… »
C’est ici, dans le fort de Cap Juby, qu’il termine « Courrier Sud » et trouve de l’inspiration pour « Le Petit Prince ».
Le top : comme toujours, nous privilégions les bivouacs sauvages, réservant les campings (quand il y en a !) à quelques rares occasions (ville, nécessité de faire la lessive …).
Quel bonheur de s’arrêter face à un panorama de carte postale et de passer la nuit dans un silence absolu sous les étoiles …
Mais …
Le flop : petit bémol à ce « top », il devient un peu compliqué de trouver des bivouacs sauvages au Maroc. « Pour notre sécurité », les autorités ont tendance à nous déloger et nous amener près d’une gendarmerie, au bord d’une route évidemment. Cette semaine encore, un sous-officier des Forces Armées Royales, très sympathique mais néanmoins ferme, nous a contraints à plier bagage alors que nous avions trouvé un magnifique emplacement derrière une dune. Il faut dire que la côte du Sahara occidental vers Tarfaya et Laayoun, du fait de sa proximité avec les Canaries, est particulièrement surveillée pour le trafic de drogue et les bateaux de migrants clandestins.
Mais pas de quoi décourager les gringos ! Nous nous sommes enfoncés un peu plus loin dans le réseau de dunes, hors de la vue de qui que ce soit, pour une nuit parfaite sous les étoiles …
L’anecdote : pour la surveillance de la côte, le Maroc n’a pas lésiné. Tous les 500 mètres il y a un homme de garde dans une petite cabane. Depuis notre dernier passage, ces postes ont été améliorés par l’ajout de toilettes et d’une petite annexe : la partie « cellule » d’anciennes ambulances réformées. Nous en avons vu des dizaines au nord de Laayoun …
Ici, tout se recycle !
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