Maroc 2023 : de la frontière mauritanienne à Guelmim ...
Du 17 au 25 février au 2023.
C’est bien beau de descendre en Mauritanie, mais ensuite il faut remonter !
1.350 kilomètres sur la côte du Sahara Occidental, depuis la frontière jusqu’à Guelmim, entre désert et océan, face à un vent violent. Quelques rares étapes pour le ravitaillement tous les 150 à 300 kilomètres, mais heureusement quelques beaux spots sauvages le long de la côte …
La carte est interactive : vous pouvez zoomer et la déplacer à votre guise ...
Je n’ai pas évoqué dans le blog précédent un incident survenu à la frontière : Philippe, en claquant sa portière, a pulvérisé sa vitre côté conducteur. Il est impossible de rouler des centaines de km dans ces conditions avant de trouver un garage. Une réparation de fortune avec un bout de plastique améliore la situation, mais il décide avec Catherine de remonter rapidement vers Laayoun, à 850 km au nord, pour remplacer sa vitre.
Nous poursuivons donc notre route en la seule compagnie de Jean et Nicole, après un dernier tagine en commun dans une croquignolette station-service à deux pas de la frontière.
Notre plan est simple : avaler des kilomètres, parce qu’il le faut bien, mais prendre notre temps régulièrement quand les conditions s’y prêtent. C’est le cas 80 kilomètres après la frontière, à Bir Gandouz où nous attend notre hôtel unique et favori, l’incroyable motel Barbas …
Nous l’avons connu perdu dans le désert, entouré d’une station-service et de quelques baraques. Il y a maintenant une petite ville en plein développement, avec des maisons et des commerces …
Le lendemain, quelques kilomètres nous mènent au bord de l’océan, dans un cadre magnifique où nous passons la journée et la nuit. Une immense plage rien que pour nous et beaucoup d’oiseaux. Notamment des groupes de spatules qui, comme nous, migrent vers le nord (nous en avons vu il y a quelques semaines au Banc d’Arguin, peut-être seront-elles dans les marais près de chez nous dans un mois ou deux !) …
Le jour suivant, retour sur la nationale 1, toujours dans le même environnement …
Le gardien du poste de la Marine Royale de Porto Rico refuse que nous y passions la nuit (invoquant comme toujours notre sécurité). Dommage, on s’y voyait bien …
Mais quelques kilomètres plus loin, nous avons une bonne solution de rechange : notre habituel arrêt au bord de la lagune, face à Dakhla et à la Dune Blanche …
Nouvelle journée sans rouler le lendemain, par un temps idyllique : doux, ensoleillé et peu venté ce qui est rare ici. Balades, observation des oiseaux et des crabes violonistes, un petit achat dont je parlerai plus loin, et la journée est vite passée …
Surprise le lendemain matin : il pleut !
Du coup nous annulons notre passage à Dakhla (l'aller-retour à la ville, située à l’extrémité d’une péninsule, nous imposait 100 kilomètres supplémentaires) pour foncer sur Boujdour où nous passons deux nuits. Boujdour, son camping, son hammam, sa boucherie …
Arrivés à Laayoun, troisième ville sur notre route, nous avons parcouru 900 kilomètres, soit les deux tiers de notre remontée. Nous déjeunons dans un petit restaurant populaire dans le centre. Haja y réserve un accueil chaleureux et propose une excellente cuisine à des prix défiants toute concurrence : environ 15 euros à quatre pour un repas complet (que nous n’avons pas réussi à terminer) …
Pour changer un peu de notre route de l’aller, au prix de quelques km supplémentaires, nous décidons de faire un crochet par Smara. Il y a cinq ans, nous y étions allés depuis Dakhla par l’ancienne piste du Paris-Dakar. Cette fois c’est une route goudronnée, monotone comme toujours dans la région, qui nous y mène.
Smara est une ville à part au Maroc. Proche de la frontière algérienne, fondée à la fin du XIXème siècle par Ma el Aïnin elle compte aujourd’hui environ 60.000 habitants. Elle a longtemps été fermée aux européens et de ce fait a attiré les aventuriers (Michel Vieuchange) et les écrivains (Kessel, Le Clézio …).
C’est une vraie ville saharienne, peu fréquentée par les touristes. Ses habitants sont d’une grande gentillesse et beaucoup nous adressent spontanément la parole pour nous souhaiter la bienvenue. Deux jeunes collégiennes, curieuses et sans doute désireuse de tester leur français, nous demandent pourquoi nous sommes venus à Smara. « Pour vous voir !» est ma réponse, ce qui les laisse sans voix !
Nous avons adoré déambuler dans les rues et le souk, sources inépuisables de photos …
Nous rentrons par de toutes petites routes le long de l’oued Chbika …
… avant de rejoindre la mer à El Ouatia, la plage de TanTan, pour une nouvelle journée de repos avant de rejoindre Guelmim, la « porte du désert », fin de notre longue remontée …
On the road again : le résumé en images des routes et pistes du moment …
Le saviez-vous ?
C’est en 2002 qu’une ostréicultrice française, Pascale Lorcy, tente pour la première fois d’élever des huîtres dans la baie de Dakhla à partir de naissains vendéens.
Bingo ! La topographie de la lagune et les eaux extrêmement riches en phytoplanctons assurent des conditions idéales pour le développement des huîtres.
D’une grande qualité, mais trop chères pour être exportées, elles sont consommées sur place ou envoyées dans les grandes villes au nord du Maroc.
Et par chance, il y a un ostréiculteur tout près de notre bivouac de Dakhla …
Le top : quand nous entrons au Maroc, nous savons que le premier camping sur notre route se trouve à Boujdour, à 650 kilomètres !
Heureusement, l’immensité du désert est propice à de beaux bivouacs, souvent dans des paysages magnifiques, notamment sur la côte …
Le flop : j’en ai déjà parlé dans ce blog mais ça m’énerve toujours.
Pire que les ronds-points chez nous, les entrées de villes marocaines sont aménagées à grand frais : quatre voies bordées de lampadaires parfois sur des kilomètres, portes ou sculptures monumentales (très kitch bien sûr) …
Les municipalités n’ont-elles pas d’autres façons d’employer les sommes considérables qui y sont consacrées ?
Jusqu’à la minuscule commune d’Abeith, sans doute pas plus de dix maisons habitées, qui encadre sa route de deux sculptures de gazelles !
Nicole, dans la voiture derrière nous, a immortalisé quelques-uns de ces passages …
L’anecdote : il y a peu d’occasions de pratiquer le géocaching au Maroc mais elles sont souvent particulières. Ainsi, la cache de Bir Gandouz est située dans la maison d’une famille que nous connaissons déjà : c’est chez elle que se trouvait une fameuse cache d’Aousserd il y a quelques années. Nous retrouvons Oum el Kheir, la fille de la maison, et elle nous embarque à l’arrière d’un pick-up pour aller chez elle. Un bon moment autour du thé traditionnel et l’occasion pour Jean de jouer au grand-père !
No comment :
Pour être informé des prochains articles, cliquez ci-dessous sur "S'inscrire à la newsletter".
Vous recevrez un mail pour vous prévenir de chaque nouvelle publication !
Commenter cet article