Turquie : la Cappadoce ...
Du 21 au 28 mars 2025.
Cette fois nous quittons définitivement la côte méditerranéenne pour monter sur le plateau anatolien.
Désormais nous nous sentons vraiment en Asie avec un grand changement dans les paysages mais aussi dans la météo et le mode de vie des turcs. Notamment, l’Islam est beaucoup plus présent (sans être pesant malgré la période de ramadan). Et les sites antiques font place aux caravansérails le long de la route de la soie et aux villages troglodytes ...
La carte est interactive : vous pouvez zoomer et la déplacer à votre guise ...
Nous ne regrettons pas d’avoir pris notre temps sur la côte jusqu’à Antalya. Quelques kilomètres après avoir quitté la mer, cap au nord, nous grimpons à plus de 1.000 mètres et les températures chutent considérablement malgré un ciel généralement ensoleillé. Notre thermomètre descendra à -6° un matin !
Heureusement la période de froid annoncée par la météo se termine et avec elle les chutes de neige dont nous trouvons la trace sur les sommets et jusque sur le plateau lui-même.
Pour preuve, les toilettes au bord du lac de Beysehir où nous faisons étape …
Un endroit magnifique par ailleurs, certainement très fréquenté l’été, mais où nous sommes absolument seuls. On imagine bien cette affluence car on trouve tous les 100 mètres environ un groupe de quatre petites yourtes : toilettes et mosquées, les hommes d'un côté, les femmes de l'autre …
Certes il ne fait pas chaud, mais l’environnement est superbe …
A Beysehir, nous passons voir la mosquée Esrefoglu, dont la construction s’est achevée en 1299.
Sa particularité ?
C’est une des rares mosquées de ce type, construites en bois, ayant résisté aux assauts du temps … et des flammes ...
De Konya, notre étape suivante, nous retiendrons surtout notre passage à la concession Mercedes dont je parlerai plus loin. Notre projet est de voir la grande mosquée d’Ala’addin et les jardins qui l’entourent. Le problème c’est que tout Konya semble avoir eu la même idée que nous en ce samedi. Pas une place de parking et pour finir un embouteillage monstre !
Ayant déjà visité Konya par le passé, nous filons vers la Cappadoce après un simple regard au passage à la Selimiye …
On the road again : des images glanées sur la route au fil de notre parcours ...
La Cappadoce, elle, a bien changé depuis notre séjour en 1988 !
Les charrettes tirées par des ânes ont été remplacées par des tracteurs ou des pick-up Toyota.
Mais elle reste une région fascinante par sa géologie et son histoire.
Appartenant successivement aux empires hittite, perse, macédonien, puis province romaine, elle se convertit au christianisme. Le région est truffée de maisons, églises et parfois villages entiers creusés dans le tuf. Un véritable gruyère géant …
Des maisons de Schtroumpfs ...
Des villas plus cossues …
Des HLM …
Délaissant les habitations troglodytiques, les dernières générations de chrétiens orthodoxes ont construit de jolies maisons de pierre avant de devoir s’exiler en Grèce dans le cadre des échanges de populations à partir de 1923 …
Et puis il y a une multitude d’églises creusées dans la roche …
Le tout dans un environnement fantasmagorique où nous trouvons des bivouacs magnifiques dans les vergers et les vignes (nous avons goûté le vin de Cappadoce qui n’est pas mauvais du tout !) ...
Il y a évidemment pas mal de touristes et nous nous retrouvons le soir avec trois couples de jeunes français dont Maxime et Amélie rencontrés à Kekova.
Nous embarquons même dans le Sprinter pour quelques kilomètres, John, un américain qui voyage en stop depuis Dubaï après avoir parcouru l’Afghanistan. Californien, il est pêcheur en Alaska pendant sept mois consécutifs avant de consacrer cinq mois de vacances chaque année au voyage. Un personnage !
On the road again : quelques images des routes et pistes de Cappadoce ...
Têtes de turcs : quelques portraits volés ici ou là ...
Le saviez-vous ?
A partir de Konya, nous apercevons de temps à autres de grandes constructions proches de la route. Il s’agit des vastes caravansérails qui ponctuent tous les 35 kilomètres environ l’ancienne route de la soie, un réseau de voies commerciales qui reliaient Chang’an, en Chine, à Constantinople.
Depuis au moins deux millénaires avant notre ère et jusqu’aux progrès de la navigation maritime, y ont transité marchandises (la principale étant la soie), techniques, idées et religions.
Sultanhani, caravansérail bâti en 1229, est l’un des plus grands de ces édifices qui assuraient la sécurité des hommes, des bêtes et des marchandises …
Plus rustique, celui d’Agzikarahan reste tout aussi impressionnant ...
Une anecdote au passage : nous sommes rejoints pendant la visite par un couple de touristes turcs. Viennent à passer trois enfants du pauvre village, de retour de l’école. Le monsieur leur donne à chacun un petit billet. Quelques minutes plus tard, les enfants reviennent avec un panier d’œufs …
Cela nous rappelle que le ramadan n’est pas qu’une période de jeûne : c’est aussi, entre autre, un moment de partage où les riches se doivent d’aider les moins fortunés ...
Le top :
Magique !
Bien sûr, c'est un grand classique de la Cappadoce, mais tout comme Venise ou le Machu Pichu, le spectacle est inoubliable. Si je dois le comparer plus précisément avec un autre grand moment de nos voyages, ce serait avec l’observation des baleines dans la presqu’île de Valdez en Argentine.
Cela démarre de la même façon : à l’aube, on est réveillé par des bruits étranges.
Là-bas le souffle puissant des cétacés, ici le jet énergique des brûleurs.
Tout excité, on se couvre en hâte pour assister à l’étrange ballet qui se déroule à quelques mètres de nous seulement …
Une centaine de ballons défilent devant et au dessus de nous, s’illuminant à tour de rôle comme un grand feu d’artifice avant de s’éloigner dans la plaine …
Ce magnifique spectacle, nous l’avons partagé pendant deux jours avec nos jeunes amis français qui ont ajouté encore au plaisir du moment …
Le flop :
La Cappadoce dispose d’un réseau impressionnant de jolies pistes qui mènent les agriculteurs à leurs champs et vergers, ainsi qu’éventuellement quelques touristes comme nous vers des sites troglos peu fréquentés.
A Göreme, elles ont un autre usage : des agences y amènent les touristes en quad ou en 4x4, voire dans de vieilles voitures américaines décapotables. Ils roulent à grande vitesse dans un nuage de poussière pour donner des sensations à leurs passagers.
Les paisibles marcheurs n’ont qu’à bien se garer !
L’anecdote :
Nous avions été fort bien reçus chez le concessionnaire Mercedes Benz d’Antalya.
Celui de Konya a fait plus fort encore !
A notre arrivée nous sommes pris en charge immédiatement, sans rendez-vous, et toute une équipe s’attaque à notre problème. Malheureusement, après plus de trois heures de recherche et d’essais, le chef d’atelier se confond en excuses : faute de disposer de la pièce nécessaire, ils ne peuvent pas réparer. Mais quand je sors mon portefeuille, il m’indique que leur intervention est gratuite.
Pendant leur travail, nous sommes confortablement installés avec thé et café à volonté. Mais en plus, on nous invite à déjeuner le midi bien que l'on soit en plein ramadan !
Si un jour vous êtes reçu comme ça dans un garage en France, faites-moi signe …
Le bestiaire :
Un envol de tadornes sur le lac de Beysehir, un couple d’oie à Avanos et celui qui a désormais remplacé les gros patous grecs lors de nos étapes, j’ai nommé le kangal ou berger d’Anatolie.
Il semble très pacifique, et c’est tant mieux vu sa taille !
No comment : amusantes, étonnantes, intrigantes ... quelques images qui n’ont pas trouvé leur place ailleurs dans le blog ...
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