Turquie : la Cilicie de Niğde à Gaziantep ...

Du 29 mars au 4 avril 2025.

Nous sommes rentrés en Turquie le premier jour du ramadan.
Quatre semaines plus tard les turcs musulmans préparent l’Aïd el Fitr, la grande fête qui en marque la fin. C’est dans cette ambiance particulièrement festive que nous quittons la Cappadoce pour visiter Niğde, Tarse, Adana et Gaziantep, proches de la Méditerranée et de la Syrie ...

La carte est interactive : vous pouvez zoomer et la déplacer à votre guise ...

Nous arrivons à Niğde le dernier jour de ramadan. Ce soir, pour la dernière fois de l’année, le muezzin annoncera l’« iftar », la rupture du jeûne, et on sent une grande frénésie d’achat sur les marchés et dans les boutiques d’alimentation. Friandises, fruits secs et pâtisseries orientales sont particulièrement à l’honneur en cette période …

Mais il y a aussi bien d’autres denrées, parfois étranges, comme ces fromages vendus dans des peaux de moutons ou de chèvres ...

Bien ravitaillés en fromage et en baklavas, nous poursuivons notre route jusqu’aux monts Taurus qui séparent l’Anatolie de la mer. Un dénivelé négatif de 1,600 mètres et nous voila à Tarse. C’est une petite ville chargée d’histoire que nous parcourons : les chrétiens cherchent les traces de Saint Paul qui y est né et les musulmans celles du prophète Daniel qui y est enterré. La vieille ville est paisible et charmante ...

Depuis que nous sommes redescendus du plateau anatolien, climat et végétation sont méditerranéens. Nous retrouvons fréquemment les douces odeurs des fleurs d’orangers tandis que sandales et tee-shirts ressortent des placards !

Le top :

C’est à Adana que nous allons vivre au plus près l’ambiance joyeuse et bon enfant de l’Aïd el Fitr. Nous bivouaquons avec quelques turcs près du fleuve Seihan, à l’extrémité d’un des deux grands parcs qui encadrent la mosquée Sabanci. Magnifique et imposante, celle-ci est omniprésente dans le paysage avec ses six minarets et les appels à la prière rythment nos journées …

Sous la douceur printanière, les familles se pressent dans la bonne humeur pour pique-niquer sur l’herbe et profiter des manèges, promenades en bateau ou en petit train et autres attractions …

Tout ce petit monde est vêtu de neuf comme le veut la coutume …

Euh … enfin celles-là, je ne sais pas …

Les restaurants sont bondés à toute heure …

Un dernier salut au monument dédié à Atatürk et nous reprenons notre route ...

Toujours plus à l’est, nous voici arrivés à Gaziantep.

Ancienne modeste cité sur la route de la soie, l’ancienne Antep s’est vu ajouter « Gazi » (« la victorieuse ») suite à sa résistance face aux troupes françaises qui occupaient la Syrie toute proche en 1921. C’est désormais une ville de plus de 2 M d’habitants composés de turcs, kurdes et, pour un quart, de réfugiés syriens.

Antep a connu récemment de très mauvais moments avec en 2016 un attentat meurtrier imputé à l’État Islamique et un énorme tremblement de terre en février 2023. Aujourd’hui, on ne trouve plus aucune trace de cela et la ville, où les buildings poussent comme des champignons, dégage une belle énergie !

Réputée pour sa gastronomie, c’est la capitale de la pistache et du baklava (entre autres gourmandises !) …

Nous découvrons la fabrication du katmer : des pistaches, du sucre de betterave, du « kaymak » (une sorte de fromage blanc crémeux) et de l'huile de tournesol sont ajoutés à la fine pâte de baklava préparée avec de la farine spéciale. La pâte est finalement pliée en enveloppe avant cuisson ...

Pour la troisième fois en quinze jours, nous visitons le concessionnaire Mercedes local pour essayer de résoudre notre petit problème de vanne EGR. Comme les deux fois précédentes à Antalya et Konya, la réparation ne peut pas se faire mais nous passons un bon moment !
Dès notre arrivée, Suleyman, qui attend la réparation de ses camions, nous invite illico à manger des baklavas dans une pâtisserie voisine. Il n’aura de cesse de nous aider toute la matinée jusqu’au déjeuner auquel bien sûr nous sommes invités à la cantine du garage …

Puis nous visitons le magnifique musée consacré aux mosaïques retrouvées sur le site antique de Zeugma. Ces mosaïques ont plus de 2.000 ans et sont dans un état de conservation exceptionnel …

Avant de reprendre notre route, nous allons découvrir le centre-ville , très animé, et en particulier le vieux bazar, typiquement oriental, voisin de galeries marchandes ultra-modernes ...

Nickie s’intéresse aux parfums en compagnie de jeunes femmes turques. Tandis qu’elle hésite sur la taille du flacon à acheter, le plus grand est emballé par le vendeur … payé et offert par une des femmes malgré nos protestations !
Quelle générosité et quel sens de l’accueil ont les turcs ...

On the road again : des images glanées sur la route au fil de notre parcours et la f^te à Adana ...

Têtes de turcs : quelques portraits volés ici ou là ...

Le saviez-vous ?

Au fil de notre voyage, nombreux sont les lieux qui nous rappellent que la chrétienté est née sur le territoire de la Turquie actuelle, à l’époque de la domination romaine.

Les premières communautés chrétiennes se sont formées en Anatolie, autour de Tarse, d’Ephèse, d’Antioche ou en Cappadoce, au cours du I^er siècle après Jésus-Christ. Selon le Nouveau Testament, l'apôtre Paul, originaire de Tarse, a joué un rôle central dans la diffusion du christianisme dans ces régions. Au fil du temps, de nombreuses églises et basiliques y ont été construites dont nous avons trouvé des traces le long de notre route.

Le fameux concile de Nicée qui a façonné le christianisme a eu lieu en 325 à İznik, en Turquie et après la division de l'Empire romain en 395, l’Empire byzantin a continué à être un centre important du christianisme.

En Turquie il n’a décliné qu’après la conquête de la région par les armées musulmanes au VII^e siècle après avoir joué un rôle fondamental pour le monde chrétien.

Le flop :

A Adana, nous sommes à quelques kilomètres seulement de la mer, que nous n’avons pas vue depuis deux semaines et nous décidons d’aller y faire un tour car l’occasion ne se reproduira pas d’ici longtemps.
Mauvaise idée : nous arrivons au bord de la Méditerranée près de Dörtyol et après quelques recherches nous ne trouvons pas mieux qu’une plage de sable noir, couverte de déchets. Le temps est gris, il se met à pleuvoir, et, cerise sur le gâteau, il y a un terminal méthanier tout proche qui nous lâche de temps à autre des odeurs désagréables !

L’anecdote : les routes turques sont très surveillées. Il y a beaucoup de contrôles policiers et de radars automatiques (vous noterez au passage les limitations à 82 et 72 km/h !).
Pour renforcer cette force de dissuasion, de fausses voitures de police sont disposées au bord des routes.

Malgré tout ça, beaucoup de turcs roulent en excès de vitesse. De notre côté nous essayons de faire attention mais il n’est pas impossible qu’on se soit fait prendre par un radar automatique. Nous le saurons à la frontière, quand nous sortirons de Turquie où il faudra peut-être sortir le porte-monnaie !

Le bestiaire :

Berger d’Anatolie : une mère et ses sept petits ...

No comment : amusantes, étonnantes, intrigantes ... quelques photos qui n’ont pas trouvé leur place ailleurs dans le blog ...