Premiers pas en Turquie le long de la mer Égée ...
Hormis la langue et la monnaie, cette première semaine en Turquie ne nous a guère dépaysés de la Grèce. La côte égéenne est pleine de traces de son occupation jusqu’à il y a cent ans par les grecs, sans parler des nombreux vestiges de l’Antiquité et des îles grecques que l’on pourrait presque toucher du doigt !
La carte est interactive : vous pouvez zoomer et la déplacer à votre guise ...
Nous en étions restés à notre arrivée à la frontière, côté grec, derrière une longue file de camions et de voitures. En réalité, les formalités se sont passées assez rapidement, même si le Sprinter a été fouillé consciencieusement par les grecs et passé au scanner par les turcs. Mais au final, après un peu plus d’1h 30, nous avons pu entamer notre périple en Turquie.
Quelques kilomètres après la frontière, nous nous arrêtons dans le gros bourg d’Ipsala.
Premier monument à la gloire de Mustafa Kemal, première église orthodoxe transformée en mosquée par l’ajout d’un minaret et des trois boules et du croissant symboles de l’Islam en Turquie, premier cireur de chaussures …
En guise de déjeuner, un « tost », sorte de panini chaud au salami (de veau) dégoulinant de mayo et de ketchup, des baklavas (un délice) achetés dans une petite pâtisserie et un thé sur la grand place.
Notre première nuit, nous la passerons un peu plus loin sur la côte, sous un ciel gris, près d’un petit phare …
Le lendemain le soleil est revenu donner des couleurs au paysage …
Pour descendre directement sur la côte égéenne sans un long détour par Istanbul, nous franchissons les Dardanelles sur un magnifique pont de 4,6 kilomètres de long pour atteindre Çannakale au sud du détroit.
Nous prenons désormais notre rythme de croisière (100 kms maximum dans une journée) avec des sauts de puces de port en port. Cûçûkkuyu, Ayvalik, Foça, à chaque fois c’est un décor de carte postale qui s’offre à nous , avec vue sur les îles grecques toutes proches (Samothrace, Lesbos, Chios) ...
Derrière chaque port, il est bon de flâner dans les ruelles bordées des anciennes maisons grecques et de prendre un « çay » (un thé) au soleil sur une place ...
Toutes ces stations balnéaires sont bien calmes en cette saison mais les bazars et les boutiques sont ouverts et présentent une profusion de marchandises …
Mention spéciale à l’Ile d’Alibey, reliée par un pont à la petite ville d’Aylavik. Nous établissons notre bivouac pour deux nuits sur une plage, à quelques kilomètres de piste du village, loin de tout. L’environnement est magnifiquement sauvage : mer, montagne, oliviers centenaires et couchers de soleil splendides …
Nicolas Stainer, un grand voyageur qui arrive de la péninsule arabique via l’Irak, vient partager notre petit coin de paradis …
Entre deux histoires de voyage, nous nous régalons ensemble de l’atmosphère de l’île …
Comme nous, les chats y trouvent la vie douce. Ils sont même protégés par des panneaux …
Un peu en retrait du bord de mer, Bergama, l’ancienne Pergame, dominée par son Acropole, est aussi l’occasion d’une belle balade dans les vieux quartiers. Monuments grecs, romains, byzantins, ottomans y sont légion et l’atmosphère nonchalante des vieux quartiers est très agréable ...
Une fois n’est pas coutume, pour notre dernier bivouac de la semaine, à Foça, nous sommes rejoints par quelques familles turques qui passent le week-end en bord de mer. Nous sommes un peu serrés mais ils sont fort sympathiques et nous partageons volontiers le coucher de soleil avec eux ...
On the road again : le résumé en vidéo de nos premiers kilomètres en Turquie. Les routes sont excellentes, il y a beaucoup de quatre voies (avec des tracteurs parfois !), ce qui ne nous empêche pas de sortir de temps en temps pour prendre une piste vers un bivouac ou un pique-nique …
Têtes de turcs :
Quelques portraits volés ici ou là ...
Le saviez-vous ?
Le traité signé à Lausanne en 1923 à l’instigation de Mustafa Kemal, organise des échanges de populations obligatoires entre la Grèce et la Turquie : 1,6 million de Grecs ottomans contre 385 000 musulmans de Grèce. Ces échanges avaient commencé avant le traité avec près d'un demi-million de Grecs de Turquie morts (pour la plupart dans les camps ou en route) et 400 000 musulmans, en majorité des Turcs, quittant la Grèce pour la Turquie. L'échange de population était strictement basé sur l'appartenance religieuse. Les exceptions du traité permirent à près de 300 000 Grecs de rester en Turquie à Istanbul et dans les îles concernées, tandis qu'en Thrace occidentale environ 230 000 musulmans purent rester en Grèce. Mais, dans les décennies suivantes, les discriminations et persécutions poussèrent la plupart de ces exemptés à s'exiler d'eux-mêmes, de sorte qu'aujourd’hui il reste 140 000 musulmans en Grèce et seulement quelques milliers de Grecs en Turquie.
Cent ans après le traité, l’empreinte grecque reste forte sur la côte avec des maisons typiques de la Thrace …
… des huileries …
… ou encore des moulins …
Sur le port de Cüçükkuyu un mémorial évoque ce grand échange de populations ...
Le top :
Nous rentrons en Turquie au deuxième jour du ramadan en nous demandant quelle serait l’ambiance en ce moment particulier pour les musulmans.
Très vite nous comprenons qu’elle n’a rien à voir avec celle des pays du Maghreb !
Aux terrasses des cafés et restaurants, beaucoup de turcs (tous?), hommes et femmes, mangent, boivent et fument à toute heure.
La Turquie laïque voulue par Mustafa Kemal résiste aux pressions islamistes ...
Le flop :
Nous passons devant le musée de Troie et l’Acropole de Pergame sans y pénétrer. Le prix des musées en Turquie a été considérablement augmenté pour les étrangers récemment et il nous faudrait débourser plus de 80 euros à nous deux pour chacune de ces visites !
Vu ce que nous venons de voir en Grèce et ce que nous avons déjà vu en Turquie il y a quelques années, à des tarifs beaucoup plus doux, nous décidons de faire l’impasse sur la plupart des grands sites touristiques. Les petits sites gratuits abondent le long des routes et déguster l’atmosphère des villes et villages est tout aussi enrichissant ...
L’anecdote :
Quelques semaines avant notre départ, j’avais entamé un peu d’apprentissage de la langue turque car j’aime bien pouvoir échanger ne serait-ce que quelques mots dans la langue autochtone. Mon élan a été brisé lors de notre traversée de l’Italie puis de la Grèce quand il a fallu se remémorer quelques bribes de la langue locale.
Je reprends maintenant le turc, qui a au moins un avantage sur le grec, c’est qu’il s’écrit en caractères latins depuis la réforme de Mustafa Kemal. De plus, chaque lettre = un son , chaque son = une lettre (contrairement au grec) et il y a aussi dans la langue turque pas mal de mots français comme vous le constaterez dans les photos suivantes ...
Coiffeur, gendarme, boutique hôtel, motocyclette, photo, croissant ...
No comment : amusantes, étonnantes ou curieuses, quelques images qui n’ont pas trouvé leur place ailleurs dans le blog ...
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