Turquie : de la mer Egée à la Lycie ...
Du 8 au 14 mars 2025.
Nous voilà sur des terres marquées par une histoire fabuleusement riche : Cariens, Lyciens, Grecs, Macédoniens, Romains, Byzantins, Ottomans … sont passés par là bien avant nous et y ont laissé de multiples traces !
La carte est interactive : vous pouvez zoomer et la déplacer à votre guise ...
Après avoir quitté notre charmant petit port de Foça, nous reprenons la route en direction de Selçuk. La Turquie nous rappelle alors comme elle est un grand pays « moderne » tandis que nous traversons l’agglomération d’Izmir. Troisième ville du pays elle compte 5M d’habitants, des buildings, d’immenses zones industrielles, un bel hôpital (ma seule photo!), … une belle pollution et de formidables embouteillages !
Nous ne nous y arrêtons pas (sauf dans les bouchons) et retrouvons à Selçuk le calme d’une petite ville tranquille. C’est le jour du marché, immense et déjà très oriental, avec ses montagnes de fruits et légumes, ses épices, et tous les produits de base utiles aux habitants du coin …
Nous ignorons le site d’Ephèse (déjà visité autrefois et au prix d’entrée prohibitif) : la ville même recèle quelques beaux monuments comme la forteresse byzantine, la basilique St Jean, la mosquée d’Isabey et quelques restes épars à découvrir en pleine ville …
Nous contemplons à nouveau la mer à Bodrum, depuis le théâtre antique de 10,000 places …
Fuyant l’agitation de ce « Saint Trop » turc, nous passons la nuit un peu plus loin sur la côte, dans une anse où quelques bateaux sont amarrés.
A peine sommes nous installés que Memdur, qui vit sur son bateau à quelques mètres de nous, m’invite à partager son raki et même son repas (une boite de thon, un peu de fromage, une pomme, un coing) !
Memdur, ancien militaire, vit désormais de la pêche au calamar et descend gaillardement le raki en m’expliquant qu’il est musulman mais, avant tout, pour la liberté et les valeurs républicaines. Il ne faut pas lui parler d’Erdogan ! Je me contente quant à moi de boire le premier raki qu’il m’a servi bien tassé.
Nous prolongeons le lendemain matin ce chaleureux échange dans le Sprinter, autour d’un café, avant de le quitter pour reprendre notre route.
Une fois n’est pas coutume, pas de vestiges antiques le lendemain à Akyaka, mais un joli petit bourg : le marché (ravitaillement en fruits secs), un bon restaurant (nous découvrons les gözlemes et le gûlaç), un curieux chantier naval et pour finir encore un superbe endroit où passer la nuit …
Les monuments anciens vont bientôt nous rattraper avec, au bord de notre route, un premier tombeau lycien …
Juste un petit avant goût de ce qui nous attend vers le lac de Dalyan avec les magnifiques tombeaux de rois lyciens datant du IVème siècle avant J.-C. creusés dans la falaise au-dessus du cimetière musulman …
Deux kilomètres plus loin les restes de Kaunos, une vieille cité carienne occupée ensuite par les romains. Acropole, temples, bains, théâtre … et une église chrétienne du VIème siècle …
Le tout dans un cadre magnifique : les anciens savaient choisir les beaux endroits ...
Afin de ne pas refaire tout le tour du lac pour rejoindre Dalyan, nous empruntons un pittoresque petit bac partagé avec une voiture, une moto et un tracteur (voir la vidéo "On the road again") ...
Pour terminer, un petit point météo : le temps est parfait, ensoleillé à 90 %, avec de douces températures. Nous avons remisé anoraks et polaires depuis quelques jours. La nature est très en avance évidemment par rapport à chez nous. Asphodèles, lantanas, prunus et euphorbes des garrigues sont en fleurs … Cerise sur le gâteau, en cette saison il n’y a pas d’insectes pour nous embêter !
On the road again : quelques images glanées au long de notre route, d’Izmir à Dalyan ...
Têtes de turcs : quelques portraits volés ici ou là ...
Le saviez-vous ?
Au fil de leurs conquêtes, les turcs ont changé le nom des villes dont ils s’emparaient, masquant ainsi le côté évocateur et historique de ces lieux. Bien sûr l’exemple le plus connu reste Istambul, qui a succédé à Constantinople et Byzance. Mais nous sommes aussi passés par Bergama (Pergame), Izmir (Smyrne), Selçuk (Ephèse), Bodrum (Halicarnasse) et le petit village de Kapikiri, l’ancienne Héraclée ...
Le top :
Notre coup de cœur de la semaine ?
Kapikiri !
Ce modeste village rural est adossé au Mont Latmos, un lieu sacré depuis la nuit des temps.
Dos à la montagne, construit dans un incroyable chaos de blocs granitiques, on y grimpe en slalomant entre les poules et les bouses de vaches.
Devant la mosquée, quelques vieux à casquette et moustache jouent au domino en sirotant leur « çay » tandis que les femmes dans leurs culottes bouffantes fleuries viennent s’approvisionner en légumes auprès d’un marchand ambulant.
L’épicerie et son patron ne déparent pas dans le décor !
Ce village a pourtant connu des temps glorieux d’abord sous le nom de Latmos (fondée par les cariens à partir de l’an 1000 avant J.-C.) puis d’Herakleia ou Héraclée (fondée par le roi Mausole au IVème siècle avant JC).
Les fortifications de la ville, dont il reste quelques vestiges, s’étendaient sur plus de 6 kilomètres et comportaient 60 tours, ce qui semble bien démesuré par rapport au village actuel.
Autour de la place du village reposent quelques fûts de colonnes ioniques puisqu’elle occupe l’emplacement de l’ancienne agora.
On peut également voir les restes de plusieurs temples (dont celui d’Enymion, creusé dans la roche), d’un théâtre et d’une nécropole carienne.
En bas, là où se trouvait l’ancien port, le lac Bafa, ancien golfe marin fermé par les alluvions du fleuve Méandre, abrite sur ses rives et ses îles de nombreux monastères byzantins près des barques de pêcheurs ...
Nous avons passé deux nuits en face de l’un d’entre eux, en bas du village. Quelques barques de pêcheurs et de nombreux oiseaux (pélicans, tadornes, cormorans et foulques) complétaient le spectacle.
Surprenant, un improbable et énigmatique hydravion est comme échoué au bord du lac. Je n’ai trouvé aucune info concernant sa présence ici ...
En bref, on a adoré cet endroit !
Le flop :
On ne peut pas avoir tout bon tous les jours. Nous avons un peu manqué notre journée à Bodrum dont nous n’avons vu que le théâtre antique. Trop de circulation et d’agitation ; après les journées paisibles que nous venions de passer, nous ne sommes pas descendus dans le centre. Et, ce que nous n’avions pas prévu, c’est que faute de routes directes vers la suite de notre voyage, nous avons fait 100 kilomètres aller-retour pour ça. Alors que des théâtres antiques il y en a à tous les coins de rue dans la région !
L’anecdote :
Turcs et grecs se disputent la paternité du yaourt.
Qu’en est-il réellement ?
Je n’ai pas l’intention de trancher cette question …
Je peux juste faire remarquer que l’on trouve dans les épiceries turques du yaourt par pots de trois kilos car il est très utilisé pour la cuisine !
Le bestiaire :
Pour compléter la collection d’oiseaux du lac Bafa, un petit lot de plumes, de poils et d’écailles ...
No comment : amusantes, étonnantes ou intrigantes, quelques images qui n’ont pas trouvé leur place ailleurs dans le blog ...
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