Les lignes de Nazca
Du 2 au 6 décembre 2019.
Située en plein désert, chaude et poussiéreuse, encore loin de la mer, la petite ville de Nazca ne présenterait guère d’intérêt sans ses fameuses lignes … et Edgardo l’astronome !
Nous y avons passé quatre belles journées, heureux de retrouver la vie à 500 mètres d’altitude après deux mois passés dans les Andes. Heureux aussi de sortir du placard shorts et tongs abandonnés depuis longtemps car à Nazca il fait chaud toute l’année et il ne pleut quasiment jamais.
Mais bien sûr l’intérêt principal de la ville est d’être située à proximité des fameuses « lignes », des pétroglyphes pour faire plus savant, étranges tracés visibles surtout depuis le ciel. Ces figures ont été réalisées par les nazcas entre 300 ans avant JC et 800 de notre ère en déplaçant les pierres sombres du sol pour faire apparaitre le sol grisâtre du désert. La plupart sont géométriques mais 70 dessins de végétaux ou d’animaux ont aussi été gravés. Certains mesurent plus de 100 mètres de long et la plupart ont été tracés d’un seul trait.
De nombreuses théories, plus ou moins hasardeuses, ont été échafaudées pour expliquer pour expliquer les pétroglyphes sans qu’aucune ne s’impose : calendrier astronomique, site rituel de chamans, extra-terrestres, repères pour des réseaux d’eau …
Les lignes de Nazca gardent à ce jour leur mystère !
Nous avons pu voir ces lignes de près puisque la route panaméricaine passe près de « l’arbre », des « mains » et coupe même le « lézard » en deux !
Mais la manière la plus intéressante de les voir c’est bien sûr l’avion … Voici quelques exemples de ce que l’on peut découvrir du ciel :
Pour conclure le vol, l’avion survole l’aqueduc construit par les nazcas pour amener l’eau de la montagne. Certaines parties sont encore en usage de nos jours.
Le saviez-vous ? Maria Reiche est considérée comme une héroïne au Pérou, notamment à Nazca. A partir des années 40, cette archéologue allemande a consacré cinquante ans de sa vie à l’étude des pétroglyphes, à leur conservation et à leur mise en valeur. Elle a réhabilité beaucoup de figures, parfaitement conservées grâce au climat de la région, mais rendues invisibles par la poussière accumulée au fil du temps.
Le top : Il n’y a pas de camping à Nazca mais sur les forums de voyage on trouve les coordonnées de la « Casa astronomo Edgardo ». La maison est située dans un quartier résidentiel assez tranquille et quand nous y arrivons, nous y trouvons quelques voyageurs : nos amis Jo et Sylvie, une famille colombienne, un couple italo-égyptien et deux ukrainiens.
Avec les amis colombiens (Gustavo, Ariadna, Paula et Cocoa) - Edgardo avec Philippe et Cathy.
Voilà comment ça se passe ici : Edgardo a construit une grande maison dans laquelle il s’est réservé une pièce de vie, laissant tout le reste à la disposition des voyageurs ! On peut s’installer à proximité de la maison comme nous l’avons fait, ou dans une chambre libre pour ceux qui n’ont pas de « casa rodante », et dans tous les cas profiter des toilettes, de la douche, de la cuisine, de la terrasse … pour une contribution laissée à l’appréciation de chacun.
Chacun participe à la vie de la maison et le soir tout le monde se retrouve autour de la table et des plats préparés par les uns ou les autres.
Cerise sur le gâteau, Edgardo, qui se fait une joie d’accueillir tout ce petit monde, est astronome et spécialiste des fameuses lignes de Nazca. Chaque soir il fait trois conférences successives sur le sujet (en français, espagnol et anglais) dans l’hôtel même où vivait Maria Reiche et où il a passé lui-même quelques années. Bien sûr nous y assistons : Edgardo est passionnant et offre une magnifique introduction au survol en avion.
Le flop : nous sommes prévenus que les avions qui survolent les lignes enchainent les virages sur l’aile afin que les passagers, sur les deux côtés de l’appareil, puissent voir les fameux pétroglyphes. Du coup, ça secoue bien et il est fortement déconseillé de prendre son petit déjeuner avant !
Nickie a posé un joker et préféré renoncer, certainement à juste raison : tout le monde était un peu patraque à l’arrivée. J’ai failli regretter les céréales avalées malgré les conseils et quant à notre amie Sylvie, elle a plus profité du petit sac posée devant elle que de la vue extérieure …
L’anecdote : quand on se présente au petit aéroport de Nazca pour réserver un vol, on est littéralement assailli par une horde de simili hôtesses en mini jupes et de pseudos pilotes de lignes fortement galonnés qui tentent de vous vendre un billet de leur compagnie.
C’est un peu désagréable, mais cela permet de négocier les prix !
Ensuite, avant le départ, on a droit au grand jeu : pesée, contrôle des passeports, passage par un portique de détection après avoir vidé ses poches dans un bac … Comme à Roissy mais à dix mètres de l’avion, dans une pièce grande comme notre cuisine !
Le bestiaire : cette jolie araignée a, comme nous, squatté chez Edgardo
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