L’ « eje cafetero » et Cocora.
Du 14 au 19 février 2021
Nous y avions arrêté notre voyage il y a onze mois pour aller nous confiner à Villa de Leyva.
C’est avec bonheur que nous retrouvons cette magnifique région, le « triangle du café », là où le café pousse 12 mois par an sur les collines verdoyantes. A consommer sans modération !
Cette semaine verra aussi des retrouvailles avec des amis colombiens et une belle rencontre avec Sandrine et Vincent à Filandia.
Dimanche 14 février 2021 : le temps de déguster un dernier café et une assiette de fruits offerts par Patricia, tout juste revenue de sa messe dominicale à Manizales, et nous reprenons la route.
Direction Ulloa, un petit village où nous attendent Alberto et Estela, un couple rencontré l’an passé à Pijao, avec qui nous avons depuis gardé contact. Ils nous avaient fait promettre de passer les voir à Pereira où ils habitent mais en ce dimanche ils nous donnent rendez-vous dans une « finca » (propriété à la campagne) qu’ils viennent tout juste d’acquérir. Nous les trouvons en compagnie de leurs enfants, de la mère d’Alberto, de sa sœur et de son mari pour un dimanche à la campagne, version colombienne.
La maison n’est pas encore aménagée et va nécessiter une bonne rénovation. Vu le beau temps et la chaleur qui règne, c’est dans le jardin, environné de caféiers et de bananiers, que nous passons la journée centrée sur la préparation et la dégustation du « sancocho », une sorte de pot-au-feu local à base de porc, poulet, patates, manioc et « arracacha », un curieux légume au goût de céleri et de châtaigne.
A Ulloa ...
L’après-midi s’étire doucement en compagnie de cette famille si sympathique. Nous découvrons dans la soirée une autre spécialité locale, la « mazamorra », à base de lait, de maïs et de panela (pain de sucre de canne).
Nous pensons prendre congé de nos hôtes pour poursuivre notre route vers Salento, toute proche, mais Alberto a une autre idée en tête et arrive à nous convaincre de revenir coucher chez lui à Pereira ! Difficile de résister à tant de gentillesse …
Après une photo souvenir sur la place du village et une bonne heure de route, nous voilà donc dans sa grande maison située dans un quartier populaire de Pereira. Alberto est très fier de nous présenter à ses voisins et bientôt, ça devient une habitude, une meute de gamins monte à l’assaut de Trottinette pour une visite de la « casa rodante » !
Du lundi 15 au mercredi 17 février 2021 : couverts de bénédictions, nous quittons avec émotion ces gens si généreux pour poursuivre notre découverte de la région.
Après quelques hésitations, nous décidons de faire un petit détour par Filandia.
Nous ne le regretterons pas !
Alors que je me suis arrêté au bord de la route prendre une photo avant le village, un vieux Land s’arrête et je m’entends interpeller en français : c’est Sandrine et Vincent qui vivent à Filandia dans une finca cafetera. Trop occupés par leur exploitation de café et de fruits, ils ne proposent plus l’accueil de voyageurs (d’ailleurs plus que rares en ce moment - nous étions les premiers de l’année chez Patricia à Manizales) mais nous invitent à la Playa Verde, leur finca. Nous allons y rester trois jours …
La finca est perchée sur une colline aux pentes abruptes dominant les plantations de bananiers et de caféiers, sans oublier les indispensables bosquets de guadua (voir « Le saviez-vous »).
On y parvient après quelques kilomètres de piste …
La piste qui mène à la finca.
L’endroit est magnifique et la vue s’étend jusqu’à la Cordillère occidentale. Sous la terrasse où nous avons posé Trottinette, dégringolent les rangées de caféiers et de bananiers de leur exploitation totalement biologique.
Caféiers et bananiers ...
Vincent nous explique in situ les grandes étapes de la culture, de la récolte et du traitement du café …
Séchage du café ...
Nous aurons aussi bien sûr le plaisir de déguster sa production au long des trois jours magnifiques que nous passons ensemble.
A la Playa Verde ...
Par ailleurs nous adorons Filandia, un petit village touristique mais pas trop, où manifestement il fait bon vivre. Ses maisons que l’on découvre en flânant dans les rues sont particulièrement bien décorées …
Les maisons de Filandia.
Elles entourent la place centrale où se concentrent les cafés et restaurants ainsi que les superbes Willys nord-américaines de l'époque de la seconde guerre mondiale. Ces jeeps servent au transport de personnes ou de marchandises et sont si omniprésentes que dans l’Eje cafetero, un « jeepao » est une unité de mesure désignant la quantité de choses que l'une de ces Willys peut transporter.
Filandia.
Jeudi 18 février 2021 : nous quittons Vincent et Sandrine pour rejoindre Salento qui, après Filandia, nous déçoit un peu. Entièrement axé sur le tourisme, le village nous parait bien triste car il n’y a pas de touristes en semaine et pour ne rien arranger le temps est maussade. Quelques photos sur la place et nous filons rapidement vers la vallée de Cocora, une dizaine de kilomètres plus loin.
A Salento ...
A 2.500 mètres d’altitude, Cocora est un peu dans les nuages ce matin et c’est malheureusement sous un petit crachin que nous la découvrons. L’arrivée est néanmoins superbe : la particularité de cette vallée c’est la grande concentration de palmiers de cire des Andes. Impressionnants, ils peuvent atteindre plus de 60 mètres de haut et confèrent au paysage un charme très particulier dans la brume …
Ce soir Trottinette dormira au pied des palmiers …
La pluie s’arrête quelques heures dans l’après-midi ce qui nous donne l’occasion d’une belle balade et de quelques nouvelles photos avant la nuit … et de nouvelles averses.
Vendredi 19 février 2021 : voilà ce qui nous attend au réveil …
La pluie tombe sans interruption et nous n’avons pas le courage de partir nous promener.
Nous décidons de reprendre la route après cette courte étape pour descendre plein sud en direction de chez Kika à Silvia.
Le saviez-vous ?
La guadua est une merveille de la nature. Surnommée acier végétal ou encore or vert, cette variété de bambou (guadua angustifolia) atteint jusqu’à 20m de hauteur et plus de 20 cm de diamètre. Elle parsème les collines de magnifiques bouquets d’un vert tendre …
La guadua.
Les services qu’elle rend sont multiples :
- C’est un matériau de construction très résistant et durable dans le temps. De très nombreuses maisons l’utilisent pour leur structure mais aussi pour les charpentes, balcons, planchers, meubles … De récents tremblements de terre en Colombie ont montré que ces maisons résistent mieux que les constructions modernes.
Exemples d'utilisation de la guadua ...
- Sur le plan environnemental, la guadua est extrêmement efficace pour éliminer le dioxyde carbone et elle abrite de nombreux petits animaux, concourant ainsi à renforcer la biodiversité.
- Elle est souvent présente près des plants de café car elle a la particularité d’absorber l’eau en excédent dans le sol et de la restituer en période de sècheresse.
Pour toutes ces raisons, la guadua est très protégée en Colombie …
L’anecdote : la religion est omniprésente en Colombie : autels au bord des routes, messes diffusées par de puissants haut-parleurs, nombreuses églises catholiques ou adventistes … Couramment les gens que nous rencontrons accompagnent leurs au revoir de bénédictions.
Et les images pieuses circulent désormais sur les réseaux sociaux : c’est ainsi que nos amis colombiens nous inondent via What’sApp à tous moments : le matin pour nous souhaiter une bonne journée, le soir pour la bonne nuit, le lundi pour commencer la semaine, le samedi pour le week-end …
Le top : la vie n’est pas chère pour nous ici. Le diesel est à 0,53 € le litre, la main d’œuvre au garage à moins de 10 € de l’heure, on trouve une nuit d’hôtel pour deux à 7,50 €. Il nous arrive de prendre un menu pour deux au restau, car c’est copieux, et de payer 1,50 € ! Tout ce qui est fruits et légumes est presque donné …
Le flop : un point qui nous attriste et n’a pas évolué depuis l’an passé : les vénézuéliens en exil qui parcourent les routes, aussi bien en direction du sud que du nord. La plupart marchent au bord des routes principales, plus ou moins chargés de bagages, parfois en couple avec des tous petits …
Certains se logent à l’arrière des camions pour un bout de route …
Le bestiaire : la Colombie est le pays des oiseaux, mais les photographier c’est une autre histoire !
Alors, en attendant mieux, voici les animaux que l’on peut voir au bord des routes colombiennes …
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